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Politique Publié le mardi 27 septembre 2011 | Le Temps

Réconciliation nationale : Banny, au pied du mur

© Le Temps
Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR)
Le Président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) Monsieur : Charles Konan Banny
Le président de la Commission de réconciliation a, dit-t-on, sa feuille de route. Son équipe et lui se retrouvent à partir de ce 27 septembre à Yamoussoukro. Pour lancer le train de la réconciliation. Il devra remettre les Ivoiriens ensemble, après 10 années de crise armée entretenue par l’ex-rébellion, par Ouattara et la France, dans le but de renverser Laurent Gbagbo. A la suite, surtout, d'une crise postélectorale qui a pris l’allure d'une imposture. Autant dire que le contexte, dans lequel Banny se voit confier cette tâche qui risque de s'avérer plus que difficile, est des plus délicats. D’autant plus que les conditions d'une réconciliation vraie sont loin d'être vraiment réunies. Laurent Gbagbo et ses proches sont toujours détenus dans les camps de concentration au Nord. Des milliers d'Ivoiriens sont toujours en exil. Les avoirs des cadres Fpi et Lmp restent gelés, pour des raisons floues. Des dizaines de militaires, accusés sans preuves de préparer un coup d'Etat depuis une certaine base arrière, sont contraints à la fuite. Pendant que des mandats d'arrêt sont lancés contre ceux qui, selon le pouvoir, représentent une "menace" pour le régime Ouattara. Chaque jour, les Frci menacent, violentent, dépouillent, torturent et assassinent les populations supposées être des partisans de Laurent Gbagbo. Dans les villages et hameaux du pays, des chefs traditionnels et notables sont obligés de se cacher dans les champs pour échapper aux exactions et aux demandes de rançons des hommes en armes du pouvoir. A l'approche des élections législatives, les leaders des partis de l'opposition font encore l'objet de persécution. 5 mois après l'arrivée du pouvoir Ouattara, l'insécurité règne et une frange importante de la population se sent, toujours en danger. A Duékoué, les organisations des Droits de l'Homme l'ont constaté. A Taï, des innocents ont été massacrés parce qu’ils étaient soupçonnés d'être des miliciens ou d'abriter des "mercenaires libériens" pro-Gbagbo. Les ex-rebelles des Forces nouvelles occupent toujours une partie du pays et s'en réclament les maîtres, au nez et à la barbe de l'Etat, impuissant. Dans ce triste décor où la pauvreté gagne chaque jour du terrain, la voix de la majorité de la population est étouffée par les médias d'Etat. Seule l'alliance Rhdp a accès aux médias financés par le contribuable ivoirien. Ce sont toutes ces anomalies que Banny devra aborder afin qu'elles soient réparées, s'il veut se donner une chance de réussir la mission de réunir à nouveau la Côte d'Ivoire dans sa diversité. Mais les bonnes intentions de Banny suffiront-elles pour briser le mur de haine et de la vengeance dressé par le régime en place? Banny pourra-t-il convaincre Ouattara de ce que la réconciliation vraie ne sera qu'un leurre, tant que Laurent Gbagbo restera dans les geôles du pouvoir et que ses proches et ses partisans seront persécutés? Assurément, la partie s'annonce serrée pour l'ex-Premier ministre.

K Kouassi Maurice
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