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Politique Publié le lundi 3 octobre 2011 | Le Quotidien d’Abidjan

Banny face à l’histoire

© Le Quotidien d’Abidjan
Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR)
Le Président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) Monsieur : Charles Konan Banny
La Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) a été installée en grande pompe la semaine qui vient de s’écouler à Yamoussoukro, en présence d’Alassane Ouattara. Son président, Charles Konan Banny, au cours de cette cérémonie, a dit en substance que la paix tant recherchée ne peut s’obtenir qu’avec tout le monde, de manière inclusive. Refusant de donner dans la langue de bois, l’ancien Premier ministre ivoirien a indiqué que les vaincus d’aujourd’hui peuvent être les vainqueurs de demain, une façon d’en appeler à la modestie des nouvelles autorités dont l’accession au pouvoir s’est faite dans une extrême violence.
L’ancien gouverneur de la BCEAO est pour le moment constant dans ses prises de position. Il y a quelques semaines, étant allé à la rencontre des Ivoiriens de la diaspora, singulièrement les Ivoiriens vivant au Sénégal, il a affirmé que le président Gbagbo ne pouvait être exclu du processus de réconciliation nationale. Une prise de position bien lucide qui n’est pas faite pour plaire aux faucons du camp Ouattara. Ce dernier bataille pour conduire son adversaire qu’il détient en prison depuis le 11 avril, devant le tribunal pénal international.
En tout état de cause, le président de la CDVR a compris que la paix en Côte d’Ivoire ne peut se faire sans Gbagbo. L’ancien président de la République, si l’on s’en tient aux chiffres de la Commission électorale indépendante (CEI), pèse au moins pour 45% de la population électorale, soit près de la moitié de ceux qui ont voté lors de la dernière présidentielle. En tenant compte des chiffres du premier tour de cette compétition, le Front populaire ivoirien (FPI) qu’il a porté sur les fonts baptismaux est la première force politique ivoirienne.
Avec toute cette donne, Konan Banny sait qu’il n’a aucune chance de faire adhérer à son action réconciliatrice tous les Ivoiriens, si l’un des acteurs majeurs, pour ne pas dire l’acteur majeur du paysage politique ivoirien, le président Gbagbo en l’occurrence, n’est pas partie prenante. Or, il s’agit pour lui de rentrer dans l’histoire comme étant la personne qui a pu, au prix de mille et un efforts, réconcilier les Ivoiriens qui en sont venus aux armes. Là se situe toute l’importance de son action. Rentrer dans la postérité en faisant mentir tous ceux qui, dès sa nomination, ont prédit son échec, invoquant pour se justifier, sa partialité.
Souleymane Traoré
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