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Politique Publié le mardi 4 octobre 2011 | L’Inter

Gestion du pouvoir - Ouattara promet et drible Koulibaly - Le chef de l’État froisse ses promesses de campagne sur la décentralisation

© L’Inter Par Aristide
Audiences du chef de l`Etat: le Premier ministre Zimbabwéen, Morgan Tsvangirai a été reçu par le Président Alassane Ouattara
Jeudi 1er septembre 2011. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara reçoit le premier ministre du Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, en visite d`amitié et de travail à Abidjan
Le président de l'Assemblée nationale est très remonté contre le chef de l’État. Ces derniers temps, Mamadou Koulibaly ne rate aucune occasion pour dénoncer les actes de gestion posés par Alassane Ouattara. Le chef du Parlement reproche au numéro un ivoirien de ne pas respecter ses promesses à lui faites, et qui l'ont motivé à renter au pays pour apporter sa caution aux nouvelles autorités ivoiriennes après la chute du président Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. Au sortir d'un tête-à-tête avec le nouveau président de la République, le 20 avril 2011 au Golf hôtel d'Abidjan, Mamadou Koulibaly avait annoncé face à la presse que le président Alassane Ouattara était disposé à remettre l'Assemblée nationale au centre de la nouvelle gouvernance du pays. Et que le nouveau chef de l'Exécutif viendrait à l'Hémicycle pour défendre devant les élus de la nation, son projet de société et présenter les grandes orientations et priorités de l'action gouvernementale. « J'ai profité pour lui dire (au président de la République) que l'Assemblée nationale faisait sa séance solennelle d'ouverture mercredi 27 avril 2011, première session ordinaire pour l'année 2011. J'en ai profité pour lui dire que (...) ce serait bien qu'il parle aux Ivoiriens encore une fois, mais non pas dans une interview classique, comme nous l'avons déjà vu, mais que la tribune de l'Assemblée nationale pourrait être une tribune à partir de laquelle il pourrait exactement dire aux Ivoiriens où il va, comment il veut y aller, avec qui et dans quelles conditions de sécurité, de réconciliation, de détente. Les députés m'avaient demandé de lui adresser une invitation pour le 27 avril pour qu'il vienne s'adresser aux Ivoiriens. Le président m'a dit qu'il donnait son accord et qu'il se préparerait pour cette date », avait déclaré le chef du Parlement à sa sortie d'audience. Le numéro deux du régime avait aussi révélé avoir obtenu des garanties du chef de l’État sur les apurements et le paiement des indemnités parlementaires. Fort de toutes ces promesses, Mamadou Koulibaly a convaincu le président du Conseil constitutionnel d'alors Paul Yao N'Dré, également exilé à Accra, à rentrer au pays pour faire prêter serment à Alassane Ouattara le 6 mai 2011. Le président de l'Assemblée nationale s'est ensuite rendu à Yamoussoukro lors de l'investiture du chef de l’État, le 21 mai 2011. En retour, le numéro un ivoirien n'a tenu aucun de ses engagements envers le chef du Parlement. Non seulement le président de la République n'a jamais mis les pieds à l'Assemblée nationale depuis cinq (5) mois qu'il est au pouvoir, mais Alassane Ouattara ne reconnaît pas l'institution et son président. Pis, Mamadou Koulibaly est royalement ignoré dans l'ordre protocolaire lors des grandes cérémonies officielles. Et les émoluments des députés, longtemps suspendus par le chef de l’État, sont versés au compte-goutte.
Ce n'est pas tout. Le président de la République gouverne par ordonnance et marche constamment sur les prérogatives dévolues constitutionnellement à l'Assemblée nationale. Alassane Ouattara a augmenté le nombre de députés pour la prochaine législature (qui passe de 225 à 255) et modifié le découpage administratif (il est passé de 2 à 14 districts, de 19 à 30 régions et supprimé les conseils généraux) en conseil des ministres, alors qu'au regard de la Constitution ivoirienne, ces matières sont strictement du domaine de la loi, donc de l'Assemblée nationale. Sur le sujet, voici d'ailleurs ce que promettait Alassane Ouattara durant la campagne du second tour de la présidentielle. « Je dois dire très franchement que je ne suis pas d'accord avec la politique de décentralisation de Laurent Gbagbo. Je trouve que ça a été fait à la va-vite. Il y a eu des créations de sous-préfectures, de départements, de régions qui en mon sens n'ont pas le poids véritable d'une région. Ceci étant, il faut une décentralisation et pour ce faire, il faut une loi. Dans mon programme ce que j'envisage de faire, c'est de refaire un découpage du pays en régions, en départements (…). Moi je vais proposer une loi à l'Assemblée nationale après une étude sérieuse de ce qui a été fait ces dix dernières années. Comme il l'ont fait pour le nombre de députés, il faut que ce soit l'Assemblée nationale qui arrête le nombre de régions, de départements, de sous-préfectures, de communes...», déclarait Alassane Ouattara lors du débat télévisé face à Laurent Gbagbo, le 25 novembre 2010. C'est parfaitement tout le contraire qu'il vient de réaliser, et qui lui vaut le courroux de Mamadou Koulibaly.

Anassé Anassé
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