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Société Publié le mardi 4 octobre 2011 | Nord-Sud

Bts 2011 - Un taux d’absences de 10%

Contrairement au baccalauréat 2011, le Brevet de technicien supérieur (Bts) a connu plus d’affluence. Les étudiants ont pris d’assaut les différents centres d’examen. A l’Ecole pratique de la chambre de commerce où la délégation, conduite par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Cissé Bacongo, a entamé sa traditionnelle tournée, il y avait peu d’étudiants absents. Les 507 étudiants de la filière Gestion des entreprises et finances comptabilité y « affrontaient » l’épreuve de technique d’expression française. Selon l’étudiant Kévin Konan, le sujet qui est très abordable est d’actualité. « Le texte évoque plusieurs thèmes dont la cohésion sociale, le problème de l’emploi », note-t-il. De là la délégation a mis le cap sur le Centre de Bureautique, de Communication et de Gestion (Cbcg) de Cocody. Dans les deux centres que compte cette école, sur les 839 candidats de la filière Secrétariat bureautique, seulement 81 candidats étaient absents à cette première épreuve. A ces étudiants, tout comme aux premiers de l’Ecole pratique de la chambre de commerce, Cissé Bacongo a recommandé la concentration et la vigilance. « L’épreuve peut paraître facile, mais peut être en réalité très difficile. Réfléchissez et travaillez car à part ce que vous ferez ici, il n’y aura pas d’autres possibilités de réussite », s’est-il voulu clair. Notons que cette année, ce sont 32 000 étudiants des filières industrielles et tertiaires qui prennent part à cet examen à grand tirage qui prend fin dimanche.
Adélaïde Konin


Pr Kanvaly Fadiga (consultant chargé de la direction scientifique de l’étude relative à l’intégration des écoles confessionnelles islamiques au système officiel) :
“Les écoles islamiques vont accueillir des élèves non-musulmans”


Le gouvernement a décidé d’intégrer les écoles confessionnelles islamiques dans le système éducatif. 22 écoles sont donc prêtes à obtenir leur agrément dès la rentrée prochaine. Le directeur scientifique de l’étude explique l’aboutissemnt de cette lutte.



Pouvez-vous faire l’historique de l’intégration des écoles confessionnelles islamiques dans le système éducatif ?
On ne peut pas dire quand la lutte a commencé, parce que les écoles coraniques existent bien avant la colonisation. Quand les Français sont arrivés, ils ont trouvé ces écoles en place.

Mais d’où est partie l’idée d’intégrer les medersas dans le système éducatif ?
Tout ce qu’on fait est d’inspiration française. Dans le système français, après la révolution française, on a fait la distinction entre école publique et école privée. Dans l’école publique, on a l’Etat, et dans l’école privée, on a le privé laïc et l’école privée confessionnelle. En Côte d’Ivoire, c’est le même modèle qui a été repris. On a l’école publique et l’école privée de type catholique, protestant et islamique. L’école islamique rentre dans cette logique.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans les différentes étapes ?
Les écoles islamiques ont été reçues par le ministère de l’Intérieur comme des associations. On leur donnait un récépissé qui leur permettait d’exercer leur métier de formation. Elles n’étaient pas reconnues comme des écoles, mais comme des associations islamiques. Et progressivement, les chefs d’établissements se sont mobilisés pour dire non. Il faut qu’on ait des écoles au même titre que les autres écoles en Côte d’Ivoire. Pourquoi sommes nous gérés par le ministère de l’Intérieur ? Les autres écoles sont gérées par le ministère de l’éducation. C’était une confrontation, une discussion et en fin de compte, officiellement, c’est en 2008 que l’Etat a demandé à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) de l’aider à financer la situation des écoles islamiques en Côte d’Ivoire. Un appel d’offres a été organisé et moi, en tant que consultant principal d’un cabinet international, j’ai été choisi. Cette étude nous a permis de savoir qu’en Côte d’Ivoire, il y a au moins 1026 établissements islamiques répartis sur le territoire national. Ces établissements sont essentiellement de niveau primaire et secondaire (premier cycle). Mais, il y a quatre établissements d’enseignement supérieur qui existent aussi, et ces établissements supérieurs n’ont pas de problèmes puisqu’ils ont constitué le dossier. Ils fonctionnent correctement selon les dirigeants. C’est au niveau de l’enseignement primaire, préscolaire et secondaire que les écoles ont évolué en marge du système officiel.

Que deviennent les élèves de ces écoles après la formation ?
Ce sont des écoles qui ont eu leurs autorisations, il y a deux ou trois ans à peine. Au niveau du primaire et du secondaire, la plupart des enseignements sont de type religieux qui se font essentiellement en arabe, en malinké. Dans ces conditions, quand les enfants ont leurs diplômes, que ce soit le brevet d’études du premier cycle (Bepc), ou le baccalauréat dans le système islamique non-reconnu par l’Etat, ce sont des élèves qui sont diplômés mais pas au regard des instances de l’Etat. Quand ils sortent en général, ils reproduisent le même système de formation pour enseigner dans ces écoles ou ils vont autour des mosquées où ils deviennent des muézins ou des prédicateurs ou encore des imams.

C’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas passer des concours comme les autres ?
Non. Puisque leur langue d’apprentissage est l’arabe, le malinké ou le sénoufo. C’est ce qui complique la tâche. Et pour percer ce système, une étude a été demandée pour que nous proposions à l’Etat les modalités d’intégration de ces écoles. Ces écoles ont plus 500.000 élèves. Ces enfants-là, qu’est-ce qu’ils deviennent ? Il faut que l’Etat trouve des solutions pour pouvoir les intégrer dans le système. Et, ce que nous sommes en train de faire ne peut se réaliser que par l’accompagnement. L’Etat les accompagne et leur dit quels sont les critères de la création d’une école.

Après l’obtention de l’agrément, qu’est-ce que cela peut apporter ?
Si ces écoles obtiennent l’agrément de l’Etat, c’est-à-dire que désormais elles deviennent des écoles con­fession­nelles au même titre que les écoles catholiques ou protestantes. A partir de ce moment, ces établissements ont droit à la subvention de l’Etat. Chaque fois qu’on orienterait des élèves dans ces établissements alors, ils auront droit à une subvention.

Quelle sera la qualité de l’enseignement donné ?
L’Etat a un principe. Il accorde son agrément aux écoles qui ont des programmes conformes à ceux officiels. C’est pourquoi sur les 1026 établissements, je n’ai pu que proposer 43. Dans les 43, l’Etat n’a retenu que 22. Cela veut dire qu’il y a une rigueur.

Cela veut donc dire que ces établissements peuvent recruter des enseignants selon leur choix ?
Dans la situation actuelle, ces établissements ont des enseignants qui ont un niveau plus ou moins acceptable. C’est pourquoi, ils ont l’agrément. Maintenant, ce qu’on peut faire, c’est l’accompagnement de l’Etat. Pour ces enseignants, on doit organiser des séminaires de renforcement pédagogique. On peut les aider à améliorer les programmes d’enseignements, à la gestion administrative et financière. Déjà, ils ont satisfait à 75% les conditions.

Quels sont les critères pour obtenir l’agrément ?
Il y a quatre critères. Un, il faut que ce soient des établissements dont les bâtiments assurent la sécurité des enfants. Deux, il faut que les programmes enseignés soient conformes aux programmes officiels. Trois, le personnel enseignant ait un profil proche de celui officiel. Ils doivent avoir au moins un niveau scientifique universitaire et enfin il faut la moralité. Si c’est une école confessionnelle, cela veut dire que ce n’est pas une école laïque. Il faut que ceux qui enseignent soient des modèles, de bonne moralité qui donnent de bons exemples aux enfants.

L’accès sera-t-il mis sur les cours religieux ?
Ah oui, déjà dans les écoles qui existent, je peux citer l’école Kamourou Cissé à Gagnoa. Là-bas, il y a des mosquées, après les cours les élèves vont prier aux heures indiquées. Et ils reviennent suivre les cours pour ceux qui sont musulmans et qui veulent pratiquer leur foi religieuse.

Les élèves d’autres confessions religieuses peuvent-ils s’inscrire dans ces écoles… ?
La loi dit que toute école confessionnelle est une structure qui doit accueillir tous les élèves de Côte d’Ivoire quelles que soient les obédiences religieuses. La preuve, il y a beaucoup de musulmans qui ont été formés dans les écoles catholiques. Il y a le contenu scientifique qui est là. Si vous n’êtes pas de la religion pratiquée, vous n’êtes pas obligé d’y aller. Mais, la pratique professionnelle et scientifique, c’est ce qui fait de cette structure pédagogique, une école nationale où tout le monde peut y venir.

L’image des medersas, les écoles coraniques est ternie depuis des années par la façon dont l’enseignement est donné. Il se dit que les élèves sont violentés…
A partir du moment où l’Etat donne son agrément, il a le devoir, l’obligation de suivre ce qui se passe dans ces établissements. Tous les trimestres des comptes rendus sont faits, des missions pédagogiques sont effectuées dans ces écoles, pour qu’on sache ce qui ne va pas et le corriger. C’est comme dans les écoles publiques où des élèves sont aussi battus. Mais, les inspecteurs viennent restituer les choses. S’il faut condamner les parents, les enfants ou les enseignants.

Les musulmans recommandent le plus souvent aux femmes de se voiler, dans quelle tenue iront ces élèves ?
Ce que je vais vous dire, c’est mon opinion personnelle, jusqu’ ici l’Etat dit que le port de la tenue n’est pas obligatoire, chacun vient dans ce qu’il peut porter. Maintenant, je sens que le nouveau ministre de l’éducation, Mme Kandia Camara veut qu’on revienne au port de la tenue scolaire. Cela veut dire que des dispositions seront prises, des informations seront données à tous les chefs d’établissement.

Interview réalisée par S.S (stagiaire)
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