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Politique Publié le mercredi 12 octobre 2011 | Le Temps

Docteur Alphonse Douati (Sga chargé du suivi de l’action gouvernementale) : «En cinq mois, ce pouvoir a semé misère et désolation dans les foyers»

© Le Temps Par DR
Sortie de crise: les accords politiques de Ouagadougou mis à rude épreuve
Photo d`archives. Le ministre Alphonse Douati (FPI)
Cela fait un peu plus de 5 mois qu’Alassane Dramane Ouattara est au pouvoir. Cela coïncide avec la fixation du prix du kg de cacao à 1000 Fcfa. Quel commentaire ?
La filière café cacao est une filière majeure parce que la Côte d’Ivoire pèse pour 40% de l’offre mondiale. Cette filière intervient dans l’ordre de 25 à 30% du Pib. Ce qui voudrait dire que les producteurs de cette richesse sont à la base du développement de ce pays. A travers le Comité de gestion de la filière café cacao (Cgfcc), le gouvernement vient d’annoncer le prix du kilogramme du cacao aux producteurs à 1000 Fcfa. Cela nous amène à faire une série d’observations. La première est que depuis que la Côte d’Ivoire existe, le premier octobre a été toujours la date de l’ouverture de la campagne cacaoyère et caféière. Ensuite, contrairement à ce que nous avons constaté depuis dix ans, c’est une personnalité administrative nommée par l’exécutif qui est venue annoncer ce prix en lieu et place des producteurs. Cela est un recul par rapport à ce que nous avons convenu depuis dix ans avec les bailleurs de fonds qui est que l’Etat doit se mettre de plus en plus en retrait. Pour permettre aux professionnels de la filière de se prendre en charge. Il n’était plus de mise qu’une personne administrative nommée par l’exécutif, vienne annoncer le prix aux producteurs. C’est vrai que le gouvernement a le devoir d’organiser le cadre règlementaire de la gestion de la filière. Mais ce qui se passe, est un retour de l’Etat dans la filière qui s’apparente à une remise en cause des accords avec les institutions de Breton Woods et des partenaires au développement. La troisième remarque porte sur le prix aux producteurs fixé à mille francs, le prix bord champs… ramenons nous à la situation des cinq mois passés. D’avril à septembre dernier, le life, c'est-à-dire la bourse de Londres concernant le café et le cacao, n’a cessé de donner des prix assez rémunérateurs avec une moyenne de 1600 Fcfa à 1700 le kg pour le cacao et 1000 Fcfa pour le café. Alors que le gouvernement actuel affirme qu’il donnera au moins 50% du prix du marché mondial aux producteurs, nous avons observé que le prix bord champs a oscillé entre 300 et 350 Fcfa le kg pour le cacao, c’est cela la réalité du terrain. Soit une perte de 500F/kg .Les producteurs ont donc reçu à peine 20% du prix du marché international contre 70% sous la présidence Gbagbo. C’est un appauvrissement des planteurs. Aujourd’hui, le prix aux producteurs a été annoncé à 1000Fcfa le kg au bord champs sans nous dire sur quoi cela repose et si ce prix vient en compensation des 50% auxquels les paysans n’ont pas pu avoir accès durant les cinq mois écoulés ou s’il efface le manque à gagner durant la période écoulée. Encore moins la politique structurelle des prix qui va nous permettre d’atteindre les 1000 Fcfa demeure un mystère. Le gouvernement y a d’ailleurs été interpelé par la mission Fmi/Bm/Bad.

Au titre des infrastructures, on nous annonce qu’Abidjan est en chantier ou que la Côte d’Ivoire sera en chantier. Vous connaissez certainement ces projets en cours d’exécution. C’est nouveau ou il s’agit de vieux projets qui ont été gelés ?
Comme tous les Ivoiriens et en tant qu’ancien membre du gouvernement, je dis qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. De quoi s’agit-il ? Le troisième pont par exemple n’est même pas du Président Gbagbo mais du Président Bédié. Le Président Gbagbo Laurent avait commencé à mettre de coté une ristourne sur les produits pétroliers, pour permettre à l’Etat d’apporter son soutien à ce projet du troisième pont. Aujourd’hui sur le projet du troisième pont, la taxe de paiement du passage est fixée à 700 Fcfa par passage. Dans une économie libérale, le principe de paiement, pour l’entretien des infrastructures ne peut être remis en cause. Mais ce que nous dénonçons, c’est le fait que ce prix soit exorbitant. Ce qui en limitera l’accès à une grande partie de la population. Ce qui fait que le but recherché ne pourra pas être atteint. A titre d’exemple, l’ivoirien qui a son véhicule et qui doit traverser ce pont quatre fois par jour, va débourser 2800 Fcfa par jour. C’est exorbitant et cela donne l’impression qu’on voudrait faire cadeau à un ami. Notamment à Bouygues. Au Front Populaire Ivoirien, nous estimons qu’un bien public ne doit pas être exclusif et réservé aux seules personnes nanties. La concession d’exploitation porte sur 30 ans. Là aussi, les ivoiriens n’ont pas été suffisamment informés. Quand on voit d’ailleurs les débats qui ont eu cours entre M. Serey Eiffel, (que nous connaissons bien en Côte d’Ivoire) le Conseiller Spécial du Président Ouattara, et des membres du gouvernement, nous disons qu’il y a quelque chose qui ne va pas. (…) Concernant le pont de Jacqueville, les travaux avaient été lancés sous le Président Gbagbo d’une part, et en ce qui concerne le prolongement de l’Autoroute jusqu’à Yamoussoukro, il avait déjà presque atteint notre capitale politique d’autre part. Dans un pays, il y a ce qu’on appelle la continuité de l’Etat. Donc que si les nouveaux dirigeants continuent les projets du régime précédent, nous ne pouvons que comprendre. Mais ce qui n’est pas sain, c’est de faire croire que ces projets viennent de germer par enchantement alors qu’ils étaient déjà dans le “pipe” sous le Président Gbagbo ; qui avait commencé à les mettre en œuvre. Nous sommes d’ autant plus à l’aise pour en parler que les ministres actuels de l’Economie et des Finances et des Infrastructures économiques ont été ministres dans différents gouvernements du Président Gbagbo. En ce qui concerne celui des Infrastructures Economiques, c’est en 2000 que nous sommes entrés au gouvernement ensemble. Ni l’un ni l’autre ne peuvent me contredire. Ce sont des projets qui font partie de la continuité de l’Etat, y compris d’ailleurs l’autoroute de Grand-Bassam dont le financement était recherché auprès de la Chine. C’est pourquoi la tentative de déconstruction des actes de Laurent Gbagbo est inutile et à la limite malséant.

L’on assiste depuis quelques mois à un ré-endettement massif de la Côte d’Ivoire. Est-ce votre avis ?
Nous nous inquiétons du rythme d’endettement que les nouvelles autorités infligent à la Côte d’Ivoire. En l’espace de 5 mois, on peut dire que nous sommes à un niveau de près 1000 milliards de Fcfa de dette : 250 milliards de Fcfa de la France, 450 milliards de Fcfa que les institutions de Bretton Woods veulent nous donner et les emprunts obligataires qui sont aussi des dettes sans oublier la panoplie de prestations préfinancées par des entreprises notamment les Pme. Quand on fait une addition, nous ne sommes pas loin des 1000 milliards de Fcfa. On nous dit que ce sont des pluies de milliards de Fcfa. L’endettement n’est pas le problème mais c’est bien l’utilisation qu’on en fait. Nous savons tous que l’endettement actuel n’est pas destiné à un investissement productif mais à la consommation. Mais quand on s’endette pour payer les salaires on soutient la consommation. Dans un contexte inflationniste, l’endettement est en train de prendre des proportions inquiétantes et cela va indéniablement plomber l’économie. S’endetter pour payer les salaires, le Président Gbagbo ne l’a jamais fait. Mais cette manière de gérer ne s’invente pas. Elle est consubstantielle à la philosophie et à la doctrine politique du dirigeant. Le président Laurent Gbagbo le faisait parce que sa vision politique rimait avec la souveraineté nationale. S’agissant du succès connu par le dernier emprunt obligataire et tant vanté, nous disons que ce n’est pas une prouesse. Consécutivement à des mesures que Ouattara et ses amis de la communauté internationale avaient prises contre la Côte d’Ivoire, notre pays n’était plus sur le marché financier, lequel d’ailleurs avait ralenti dans la sous-région. Compte tenu donc du poids de la Côte d’Ivoire sur le marché de l’espace Uemoa, sa réapparition sur ce marché a suscité un vif intérêt chez les opérateurs économiques. Ce qui explique ce succès. Cela n’est donc pas lié à la prouesse d’un quelconque gouvernement mais au poids de notre pays dans l’Union. Même cet emprunt à un taux de 6,5% dans un contexte où l’inflation est de 5,3% ne fait qu’aggraver la dette. Il faut d’ailleurs dire qu’au moins 65 milliards des 160 milliards récoltés serviront à rembourser les emprunts antérieurs, le reste servant aux dépenses courantes de l’Etat excluant tout investissement productif. Les ivoiriens ne voient donc pas du tout que cet endettement leur apporte quelque chose. Cet endettement massif est un acte anti économique et cela crée davantage de misère et remet encore un lourd fardeau sur la tête des générations futures. Il faut toujours garder en mémoire que l’atteinte du point de décision de l’Ippte en 2009 et la prévision du point d’achèvement pour 2011 relèvent de la bonne performance de la gestion du Président Gbagbo.

Cela se passe dans un contexte international marqué par la crise de la dette aux Usa et en Europe. Doit-on continuer à compter véritablement sur l’extérieur pour que la Côte d’Ivoire s’en sorte ?
C’est justement à ce point que nous voulons en venir. Nous devons d’abord compter sur nous mêmes. Lorsque le Président Laurent Gbagbo a mis en place le contexte du budget sécurisé au sortir de la transition militaire en 2000, c’était pour dire que nous avons des ressources et qu’il fallait mettre notre intelligence en marche pour que ces ressources puissent être mobilisées de façon efficiente. Il a eu recours certes à des emprunts mais à des taux concessionnels et destinés à des projets productifs comme la construction de l’autoroute du nord par exemple. Vous me dites que les Usa et les Etats européens sont confrontés à une crise de la dette. Ce qui est réel. Ces pays sont confrontés à ce que les spécialistes appellent une forte augmentation de la dette souveraine qui fait d’ailleurs suite à la grave crise de 2008 liée elle aux subprimes”. Dans ces conditions nous pensons que le gouvernement devrait être mieux inspiré en montrant aux ivoiriens, vu nos capacités internes, les mécanismes que le gouvernement met en place pour mieux mobiliser les ressources internes. La France sur laquelle les autorités comptent, a ses problèmes internes et a une dette souveraine qui va au-delà de 85% de son Pib et les Usa encore plus. Dans ces conditions, l’effort de mobilisation des ressources internes s’impose. Mais la situation chaotique créée par le chef de l’Etat lui-même ne permet pas cet effort car avec la présence des Frci, les rackets et l’économie parallèle en zone Cno, rien n’est possible.

Pour revenir au budget 2011 qui est de 3050 milliards de Fcfa, la ligne budgétaire allouée au financement des partis politiques sur fonds publics existe belle et bien, mais les ressources sont affectées à d’autres charges. Votre commentaire sur ce budget et la mise en veilleuse de la loi sur le financement des partis politiques ?
D’abord sur l’ossature de ce budget, l’on peut affirmer sans se tromper qu’il s’agit d’un budget virtuel et médiatique qui n’est pas réel parce qu’irréaliste et donc irréalisable. D’abord sa structure fait la part belle, aux ressources extérieures (984,2 milliards sur 3050,4) avec une grande incertitude baptisée “ressources à rechercher” (360,5 milliards). Ceci est aléatoire. Nous avons ensuite le fait que la visibilité n’est pas nette sur la mobilisation des ressources internes au regard de l’environnement des affaires. Ce qui est un deuxième handicap. Aussi, nous constatons que ce budget qui s’équilibre en ressources et en dépenses à 3050 milliards de Fcfa est à son troisième niveau de révision. Ce que les ivoiriens ne savent pas trop car cela n’est pas rendu public. Un gouvernement peut cacher des dossiers. Mais, il ne peut le faire tout le temps dans un monde ouvert avec les Tic et avec les sites spécialisés. Pis, il y a la quatrième révision attendue par les administrateurs de crédits ; c’est que contrairement aux années passées où la clôture budgétaire se faisait en fin d’année, cette année la clôture est prévue pour fin octobre 2011. Cela signifie que l’exécution du budget n’a d’existence réelle que sur cinq mois. Pour un budget se chiffrant à 3050 milliards de Fcfa, on grignote à chaque fois, quel sera le niveau réel des dépenses ? Ce point a préoccupé d’ailleurs fortement la mission conjointe Fmi/Bm/Bad. Par ailleurs, on assiste à une nouvelle astuce de rédaction budgétaire par un transfert des chapitres ; le dernier en date ayant été opéré le 15 septembre 2011 par le basculement du chapitre 654 «indemnités et frais de missions» au chapitre 620 «transport et frets». Il s’agit d’une technique de réduction budgétaire car le crédit transféré ne sera pas autorisé à dépenses. C’est d’ailleurs, cette astuce qui prévaut pour le financement des partis. Nous observons donc que ce budget ne prend plus en compte le financement des partis. Quand le Fpi parle de financement des partis politiques, nous ne quémandons pas. C’est sur une base légale et tous les partis politiques ont bénéficié de ce mécanisme lorsque le Président Gbagbo était au pouvoir. Là où la loi est, il ne faut pas effacer les données du revers de la main. On nous dit qu’il faut attendre les législatifs pour faire la répartition nouvelle. Ce n’est pas juste. Le budget 2011 est le budget 2011. En 2000, le Rdr n’est pas allé aux législatives. Mais pour l’apaisement national, le Président Laurent Gbagbo a permis à tous les partis politiques de bénéficier de cette disposition. D’où vient-il que pour 2011, on ne veuille pas l’appliquer ? Parlant de croissance, avec ce que nous avons vu depuis 5 mois, nous sommes très sceptiques. Au départ, on nous a parlé d’un taux de croissance de moins 7% en fin 2011 et à la fin de la dernière évaluation de mission conjointe Fmi, Banque mondiale et la Bad, ce taux a été revu à moins 5,8% et le gouvernement dans une sorte d’euphorie nous annonce un taux de croissance de 8% en 2012 alors que la filière café et cacao est confrontée à des difficultés réelles, le racket, la fuite des produits et autres richesses ,l’or notamment, du pays vers les pays voisins n’est pas maîtrisée, le traitement des plantations n’a pas été fait. Dans ces conditions, il ne faut pas dire aux Ivoiriens ce qui n’est pas faisable. Le Fpi ne croit pas que par un coup de baguette magique la Côte d’Ivoire va passer d’un taux de croissance de moins 5,8% à 8% soit un bond de 14%. Il s’agit là d’effet d’annonce. Il faudrait rappeler que la Banque mondiale et le Fmi prévoient dans le meilleur des cas un taux de croissance de Plus 6% à fin 2014. La croissance étant l’indicateur de la création de la richesse, qui peut vraiment croire que notre pays créera la richesse à un tel rythme en moins de 12 mois, vu la situation qui prévaut actuellement.

Que diriez-vous au niveau du secteur de l’emploi ?
Au Fpi nous avons constaté qu’en 5 mois, le chômage a pris des proportions inquiétantes. Pis, la situation s’est considérablement accentuée. Si en 2010, nous en étions à 15% de taux de chômage, à ce jour, on peut dire sans se tromper que nous oscillons entre 25 et 30%. L’Ugtci qui ne peut être taxée d’un syndicat pro-Fpi dit que l’emploi régulier structuré a été décapité de 80 mille emplois. Ce chiffre n’a pas été remis en cause par le gouvernement. Ce qui suppose que ce syndicat est dans le vrai. En dehors de ça, nous avons constaté l’arrêt de tous les concours et tests d’entrée à la Fonction publique. C’était un espoir d’emploi pour beaucoup de postulants qui vient d’être brisé. Même ceux qui devraient avoir des promotions de par les concours professionnels ont été recalés. C’est une forme de mise en chômage. Parce que leur blocage entraine le blocage de nouvelles recrues dans des emplois à la Fonction publique. Il faut ajouter à cela, tous les systèmes de licenciement aussi bien à la présidence de la République que dans les sociétés d’Etat (les ports, la poste) et dans bien d’autres sociétés d’Etat. Sans oublier l’effet sur l’emploi des mesures précipitées des casses des petits commerces et des maquis entrepris par Madame la ministre de la Salubrité urbaine, nous pouvons dire que le gouvernement actuel a fait détruire au moins 150 mille emplois en 5 mois. Alors qu’il nous promettait 200 mille emplois par an. Sur l’effet des casses, les données précises sont disponibles en se référant au système du sticker du Burida.

Au niveau de l’école et de la communication, la situation n’est pas également reluisante…
Notre constat sur l’école depuis l’avènement de l’actuel régime est très amer. D’abord commençons par l’Université qui n’est pas une institution ordinaire. Ce n’est pas par hasard que l’Université est appelée le temple du savoir. Depuis que l’université est fermée, on assiste à l’assassinat du savoir et de la réflexion. Quand on prend le domaine des sciences exactes à l’Université de Cocody du fait que chaque laboratoire encadre au moins trois thèses de recherche et vu qu’il y en a au moins une dizaine, cela fait une trentaine de thèses de recherche qui sont bloquées. Ajouter à cela les facultés liées aux sciences humaines, aux sciences économiques et aux sciences juridiques, nous pouvons affirmer sans nous tromper qu’en moins de 5 mois, nous avons au moins une centaine de thèses qui sont bloquées. Sans oublier les doctorats professionnels (médecine, pharmacie et odontostomatologie). Que dire des futurs candidats à l’agrégation ? La Côte d’Ivoire est asphyxiée intellectuellement au niveau de l’Ecole même si à l’Université de Bouaké délocalisée à Abidjan du fait de la crise militaro politique de septembre 2002, les examens ont eu lieu, l’Université de Cocody et celle d’Abobo Adjamé sont fermées. Les résidences universitaires le sont aussi. Ce qui se passe dans les Universités est plus un ressentiment vis-à-vis des étudiants pour leur prétendu choix politique qu’autre chose. La preuve en est que sur le même site de l’Université de Cocody, l’Ens, l’Ensea et le Campc sont opérationnels. La formation nous le disons a été sacrifiée pour les besoins de prise du pouvoir. Dans un pays civilisé, la formation est une chaine. On a organisé les examens du Baccalauréat, du Bepc et du concours d’entrée en sixième. On ne peut pas bloquer le maillon supérieur dans une chaine et espérer que le maillon inférieur va s’épanouir. Mais pis, Mme le ministre de l’Education nationale a pris sur elle d’organiser les examens bien après l’arrêt des cours dans certaines zones. Notamment dans la partie sud du pays. Nous attendons les résultats pour nous prononcer. Dans le domaine de la culture, nous avons assisté à la destruction des monuments qui, dans un pays sont des symboles de la Société. Les monuments font partie de la Culture d’un pays. L’on nous dit qu’il s’agissait de retrouver des corps. Nous connaissons les méthodes communicationnelles de ce gouvernement. Si des corps avaient été déterrés sous un seul monument, cela ne passerait pas sous silence. Ils ont détruit les monuments en croyant effacer les traces du Président Gbagbo. De la même façon qu’ils viennent de casser les conseils généraux, c’est comme cela qu’ils ont cassé les monuments. Les cinq mois ont fait détruire une partie de l’identité culturelle de notre pays. Ceci est de la mauvaise gouvernance. Cela devrait interpeller le ministre de la Culture plutôt que de s’empêtrer dans des palabres à n’en point finir au Burida. Dans le domaine de la communication, nous disons qu’il y a problème en termes d’accès aux médias d’Etat. C’est le retour à l’autocratie et il n’y a qu’à voir le logo de la Rti qui n’a rien avoir avec celui d’une Télévision nationale. Ce logo là c’est bien l’emblème du Rdr. Dans le secteur de la presse privée, nous avons noté une série de suspensions abusives et inexplicables des organes proches du Fpi/Cnrd. Nous profitons de votre organe pour interpeller le Cnp qui depuis 5 mois s’érige en oppresseur de la liberté.

Interview réalisée par : Bamba Mafoumgbé (bamaf2000@yahoo.fr)
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