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Société Publié le mercredi 19 octobre 2011 | Nord-Sud

Emplois jeunes : Voici ceux qui en bénéficient

La politique d’emploi, prévue par le gouvernement, a donné de l’espoir à plus de quatre millions de chômeurs. Mais pour l’instant, ceux qui en bénéficient, ne partaient pas favoris.

5.000 emplois ! L’information s’est ré­pandue comme une traînée de poudre. Aussitôt débutée, la première vague d’inscriptions qui doit prendre en compte 2.500 personnes, s’est achevée fin septembre. A cause du nombre ingérable de demandeurs. Alors que tous étaient dans le starting-block, il y a eu à l’arrivée plus de jeunes sans diplôme que de diplômés, selon M. Wagne, au service de projet de la mairie d’Abobo où a eu lieu l’inscription. Une raison : ces emplois concernent les Travaux à haute intensité de maind’œuvre (Thimo).

Visiblement pas intéressés, Aristide K. un jeûne étudiant qui traîne une maîtrise en lettres modernes depuis 3 ans, commente : « je n’ai pas fait tout mon parcours scolaire pour cela.

De plus, ce sont des contrats payés à 2.500 Fcfa par jour, et ils s’achèvent au bout de six mois ». Concernant le financement à hauteur de 100.000 Fcfa que l’Agence de gestion des routes (Ageroute) et le Programme d’assistance post-crise (Papc) comptent mettre à la disposition de quelques contractuels, il fait la moue et attendra mieux. Le gouvernement a promis de l’emploi et, il est sûr, tout comme des millions de chômeurs, que ce n’est pas cela.

Si 5.000 emplois semblent très peu, la construction du troisième pont en offrira encore. Environ 1.000 emplois. Mais qui en bénéficiera? Sûrement pas les universitaires ou encore les étudiants sortis fraîchement des grandes écoles. Du côté de Gilbert Koné Kafana, ministre de l’emploi et des affaires sociales, on est beaucoup plus soucieux de trouver des statistiques pour mieux qualifier le taux acerbe du chômage en Côte d’Ivoire. Comme l’indique le séminaire de l’Agence d’étude et de promotion d’emploi (Agepe) qui a eu lieu du 26 au 30 septembre. Lorsque le ministère de la Promotion de la jeunesse et du service civique a lancé son opération « Mode d’emploi », les chômeurs ont tendus l’oreille. Ensuite, ils ont vite compris que l’objectif de «Mode d’emploi », c’est de constituer une base de données pour des demandeurs d’emplois âgés de 18 à 40 ans. « Et non d’offrir du travail », comme le précise le ministre Alain Michel Lobognon. Il y a tout de même un avantage. Quand les entreprises auront besoin de stagiaires ou d’embaucher, elles vont être amenées à piocher dans la base de données que « Mode d’emploi » va constituer. Mais cela reste à voir, car il y a deux problèmes. D’a­bord, il n’y a aucun moyen pour les y contraindre ; ensuite, dans la situation actuelle, les entreprises sont plus préoccupées à se relever qu’à embaucher.

L’autre réalité, c’est que sur les 26.000 inscrits que compte « Mode d’emploi », les bénéficiaires immédiats semblent les non-diplômés. Ils sont la tranche d’inscrits intéressés par les projets. Et ceux qui ont des projets sont les plus écoutés. Du moins, à entendre le ministre. « Nous avons mis sur pied le programme d’insertion des jeunes en milieu agro-pastoral. Il s’agira de permettre aux jeunes de conduire une série de projets de modernisation de la production agricole», indique Alain Lobognon dans une interview accordée à Nord-sud. Et d’ajouter : «l‘une des missions de notre ministère étant de favoriser l’insertion économique des jeunes, en privilégiant l’agro-pastorale, il nous revient de mettre les moyens à la disposition du jeune qui a choisi d’y exercer ». Ces moyens viendront du Fonds national de solidarité (Fns). Pendant ce temps-là, les diplômés attendront un hypothétique coup de fil provenant d’une entreprise pour leur dire qu’ils sont embauchés.

Dans les mairies, quelques uns essayent de monter des projets financés par le Fns. Mais ils abandonnent en chemin. « Il doivent se faire suivre par un expert, il faut que leurs projets soient bancables, et il faut qu’ils soient retenus par le Fns... Il y a trop de choses qui les découragent », indique M. Wagne. Vous avez dit Emploi jeunes ?

Raphaël Tanoh
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