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Politique Publié le mercredi 19 octobre 2011 | L’expression

Rejet des candidatures de Bédié et Ouattara en 2000 : Les révélations de l’ex président de la Cour suprême, Tia Koné

© L’expression Par Emma
1er mai - Les travailleurs présentent leurs doléances au président Laurent Gbagbo
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Palais présidentiel du Plateau. Le président Gbagbo assiste au défilé des travailleurs et à la présentation de leurs doléances. M. Tia Koné, président de la Cour suprême
Avec la chute de Laurent Gbagbo, les dossiers noirs et autres complots de la refondation se font jour. Tia Koné, un homme du système en parle.

Les aveux sont de taille. L’ancien président de la Cour suprême s’est confié à des proches, sur la vie récente de la nation notamment, les présidentielles de 2000. Les révélations de Tia Koné, on le verra, peuvent être perçues comme une démarche visant à se dédouaner ou à se faire pardonner, au regard du rejet des candidatures de Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Mais ce n’est pas le cas, jure Tia Koné. ‘’L’homme de la rue ne le sait pas. Cependant, Ouattara et Bédié savent la vérité sur les conditions qui ont entouré le rejet de leurs candidatures’’, explique celui qui a été baptisé, ‘’Monsieur Considérant que…’’.
Pour rappel, sous la transition militaire en 2000, le 6 octobre, Tia Koné a rejeté de nombreuses candidatures, dont celles des représentants du Rdr et du Pdci. Plus tard, le 1er décembre, le même magistrat a jugé inéligible, le même Ouattara, aux législatives du 10 décembre. Cette fois, sous le pouvoir Gbagbo. Pour protester contre ce qu’il avait qualifié d’arbitraire, le parti logé à la rue Lepic avait suspendu sa participation à cette consultation. En tout cas, Tia Koné donnait l’impression, au moment de ces sanctions de rejet, d’accomplir sa mission avec abnégation.
Aujourd’hui, Tia Koné n’a aucun remords, ni regret. Il se couvre du devoir de vérité, vis-à-vis de certains proches, qui continuent de lui garder une longue dent. Ressentir des remords ou des regrets, peut vouloir dire qu’il avait eu réellement l’intention de mentir et de nuire. Or, ‘’M. Considérant que’’ avoue avoir menti ; mais sous contrainte. De fait, il défie quiconque aurait pu refuser de lire un document écrit qu’on lui impose, sous la menace d’une dizaine d’hommes en armes ? Selon notre source, Tia Koné lui aurait avoué son impuissance face à ce péril. Dans ce cas, les exemples sont légion. Des pressions ont été exercées sur Honoré Guié, alors président de la Commission nationale électorale (Cne), et Bamba Cheick Daniel, le directeur de l’administration du territoire, lors des proclamations des résultats de la présidentielle de 2000. Rappelons également que Zadi Kessy Marcel, directeur de campagne du général Robert Guéi pour cette élection, avait rétorqué, à des journalistes qui l’accusaient d’avoir soutenu un ‘’putschiste’’. ’’A ma place, qui aurait pu refuser cette proposition qui, en réalité, n’était qu’un ordre ?’’ ; avait-il justifié, plus tard, le président du Conseil économique et social, lors des ‘’Grandes rencontres de Fraternité Matin’’ en 2002.

Les cas N’dré et Bakayoko

Le président du parti en gestation (le Rdp-ci) va plus loin. En tentant de justifier l’acte de Paul Yao N’dré, l’ancien président du Conseil constitutionnel. Tia Koné ne doute guère, que ce dernier se soit vu imposer tout ce qu’il a eu à lire le 2 décembre 2010. Ce document remettait en cause, les résultats de l’élection présidentielle, tels que proclamés par la Commission électorale indépendante (Cei). De même, l’ancien président de la Cour suprême confie à ses proches, que Youssouf Bakayoko, le président de la Cei, a eu la chance, d’avoir échappé à un complot, après le second tour de la présidentielle. ‘’S’il n’avait pas été vigilant pour s’en aller proclamer les résultats au Golf hôtel, il aurait subi les mêmes pressions que moi’’, aurait-il reconnu. En clair, Tia Koné est convaincu que l’ancienne Mouvance présidentielle avait déjà des résultats écrits sur papier, qu’elle voulait imposer, pour lecture, sous la menace des armes, à Youssouf Bakayoko.

Faut-il douter de ses propos ? Pour sûr, l’homme sait de quoi il parle, pour être resté un peu plus de dix ans, aux côtés des refondateurs, dont les pratiques mafieuses, sont connues. Malheureusement, les décisions de Tia Koné ont eu de fâcheuses conséquences sur la vie de la nation. En témoignent les tueries d’octobre et de décembre de 2000. Aujourd’hui, après lecture, chacun ira de son commentaire. Ce mea culpa qui ne dit pas son nom, sonnera certainement mal, dans de nombreuses oreilles. A présent, que le pouvoir a changé de camp.

Ouattara Abdoul Karim
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