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Art et Culture Publié le jeudi 20 octobre 2011 | Le Democrate

Rastafarisme / Constant Guei, ambassadeur des rastas : ‘‘Les rastas ont besoin de l’Etat’’

Depuis le 3 septembre dernier, le confrère Constant Guei a été distingué meilleur journaliste rasta pour ses investigations au sein des communautés rastas de Côte d’Ivoire et surtout honoré du titre d’ambassadeur des rastas. C’est à ce titre qu’il défend la cause rasta et annonce la prochaine célébration et la toute première du genre du couronnement de sa majesté Impériale Hailé Selassié.


Comment êtes vous arrivé au rastafarisme ?
Je ne suis pas arrivé au rastafarisme. Comme vous voulez certainement l’insinuer, je ne suis pas un rasta du moins un rasta pratiquant mais je le dis toujours, je suis un rasta sympathisant. Depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui, je suis resté fasciné par les rastas.

Fasciné en quel sens ?
Leur force de caractère est aussi incroyable que la puissance de leur foi. Voilà des gens qui ont sur leur dos toutes sortes de critiques péjoratives nourries par des préjugés, des idées toutes faites et toutes sortes d’apriorisme. Ils sont sales. Ce sont des drogués, des ratés, des fous etc…Certains même du fait de leur foi rasta perdent leur travail. Mais, il reste debout et font front à toute cette antipathie que je pourrais même qualifier de méchanceté qui prend ses racines dans une ignorance. Hormis cela, il y a les dreadlocks que j’adore.

Vous ne portez pas de dreadlocks ?
Je ne crois pas avoir la force intérieure du rasta pour porter les dreads. Et, je crois que les dreaed locks sont quelques choses d’assez sacrés pour que n’importe qui les porte comme on en voit partout. Tous ceux qui portent les dreads ne sont pas forcement rastas. Et on peut être sans dreads et sentir le mouvement. Mais, je répète, il faut respecter les dreads car c’est l’un des éléments de la foi rasta. Je suis complètement estomaqué quand je vois les gens dédaigner les dreadlocks et être en admiration devant les mèches. Comment peut-on tourner le dos au naturel pour célébrer l’artificiel ? C’est à l’image de notre société qui est en perpétuelle course vers l’artificiel et toutes ces valeurs évanescentes.

Vous parliez tantôt de drogue et de mauvaise hygiène des rastas, on a l’impression qu’ils ne font rien pour soigner leur image…
Ne confondez pas les choses. Ceux que vous voyez dans la rue, sales et drogués, ne sont pas des rastas. Je ne sais pas si la plupart des gens ont une fois rencontré un rasta. Allez dans des maisons de corrections, dans les fumoirs, regardez les gangs listés par la police, vous ne trouverez aucun rasta. Le rasta est un homme pieux qui vit selon les préceptes divins. Et, il faut pouvoir accepter cela car on tombe dans l’intolérance religieuse si on ne le fait pas.

Vous avez été distingué ambassadeur rasta. Que comptez-vous faire aujourd’hui ?
C’est ce que je suis en train de faire. Porter le message rasta partout comme ils me l’ont demandé. Les rastas ont beaucoup de choses à dire. Ils ont besoin eux aussi de participer à la vie de la nation. Ils n’ont plus envie d’être marginalisés. Ils veulent exister et surtout obtenir l’égard des autorités publiques comme cela se fait dans d’autres pays comme le Ghana qui subventionne la communauté rasta. A part cela, les rastas organisent bientôt un évènement, la célébration du couronnement de sa majesté Hailé Selassié.

Comment cela va se passer ?
C’est une célébration qui a lieu chaque année le 2 novembre en souvenir de l’accession de sa majesté impériale Hailé Sélassié sur le trône d’Ethiopie le 2 novembre 1930. Mais la particularité de cette manifestation réside dans le fait de la présence de toutes les communautés rastas de Côte d’Ivoire et celles des autorités publiques invités au complexe sportif de Yopougon. Il y aura des expositions sur les arts rastas car les rastas sont en grande partie des artistes et des artisans même s’il y a parmi eux des ingénieurs, médecins, etc… Ce sera la plus grande célébration rasta jamais vu en Côte d’Ivoire. C’est le lieu d’inviter les bonnes volontés, partenaires et sponsors à soutenir et à accompagner cette célébration. Je voudrais remercier l’infatiguable guide spirituel King Desmo et toute la communauté VGA pour m’avoir fait ambassadeur.

Interview réalisée par Patrice Wanset
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