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Politique Publié le samedi 29 octobre 2011 | Nord-Sud

Guillaume Soro, hier, à Agban : “La politique aux politiciens, la gendarmerie aux gendarmes”

© Nord-Sud Par Prisca
Crise post-électorale: Le premier ministre Soro Guillaume a échangé avec la presse nationale
Samedi 15 janvier 2011. Abidjan. Hôtel du golf.
Le message du Premier ministre, Guillaume Soro face aux gendarmes, à Agban, hier, est le clou de ses adresses à ces derniers lors de la visite qu’il leur a rendue.

“Mon message aujourd’hui à la gendarmerie nationale est un message d’espoir. Mais avant, sachez que la gendarmerie nationale est pour l’Etat de Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens une armée importante. Par les missions qu’elle a eu à mener mais surtout par la qualité des services rendus à l’Etat de Côte d’ivoire. Nous tous avons appris à l’aimer ; je me souviens que dans nos tournées même politiques, la population était unanime à réclamer des gendarmes ; qui dans son village, qui dans son campement, d’autres dans leurs villes. Ceci prouvait sans nul doute que la gendarmerie avait acquis de la sympathie et de la notoriété auprès de la population. Toute chose qui a pu l’imposer dans le paysage militaire de notre pays. Ce qui est important ! Nous sommes fiers de la gendarmerie, pour le rôle régalien assumé et joué. Comme je suis aujourd’hui à Agban, il me faut vous parler franchement. Parce que c’est d’abord mon rôle et qu’en cette circonstance importante la vérité mérite d’être dite.
Il y a maintenant une décennie que, malheureusement, la gendarmerie a eu à jouer quelques rôles qui n’ont pas toujours été avec bonheur pour les Ivoiriens. Certains éléments de la gendarmerie se détournant du droit et de l’obligation de réserve se sont laissés aller à des déclarations, sinon, à d’autres initiatives que nous considérons comme étant en marge de l’orthodoxie de la gendarmerie nationale. Nous ne l’avons pas connue avec des gendarmes super stars dans les journaux, à la télévision en train de se livrer à des interviews fleuves, pour parler de politique. Ceci a nui à l’image de toute la corporation, hélas. Et c’est pourquoi il est important que cela soit dénoncé. Comme je l’ai dit, nous autres avons appris à aimer la gendarmerie nationale ; les Ivoiriens aiment leur gendarmerie nationale. Mais ils aiment cette gendarmerie quand elle s’en tient à son rôle régalien. Ils aiment la gendarmerie qui défend les Ivoiriens, qui est à la disposition des institutions, apporte la sécurité aux populations. Ils n’aiment pas la gendarmerie qui veut lutter la place aux politiciens. Il y a de grands corps de l’Etat qui sont interdits de choses politiques. Quand vous devenez ambassadeur, vous savez que vous avez une obligation de réserve ; quand vous devenez préfet, vous savez que vous ne pouvez pas briguer de postes politiques. Quand vous devenez gendarmes, vous savez que vous êtes interdits de politique. Evidemment, tout citoyen est libre d’avoir une opinion politique. Mais le tort, c’est de voir instrumentalisée l’institution républicaine à des fins politiques. Je veux le dire parce qu’à la lumière de la crise post-électorale, nous avons vu certaines hésitations. Heureusement que l’immense majorité des gendarmes est restée républicaine : on doit le reconnaître et le dire. Cependant, voyez-vous, chers amis, gendarmes, quelques éléments par leurs faits ont jeté l’opprobre sur la corporation. C’est pourquoi, je suis là aujourd’hui, au nom du gouvernement, pour appeler les gendarmes à s’inscrire résolument dans les missions dévolues à cette armée et à faire appel aux valeurs républicaines. La gendarmerie ne peut pas lier son sort et son devenir à un individu. Je le dis et je le répète : les hommes passent, l’institution (la gendarmerie) doit demeurer. Depuis 1960 qu’elle a été créée, la gendarmerie a connu plusieurs présidents de la République. Le premier et sûrement le plus illustre, Félix Houphouet-Boigny est mort. Les gendarmes n’ont pas dit que comme c’est lui qui nous a faits depuis le début, nous allons disparaître avec lui. Après Houphouet-Boigny, il y a eu (Henri Konan) Bédié. Il y a eu un coup d’Etat contre lui ; la gendarmerie n’a pas dit parce qu’il y a eu un coup d’Etat contre Bédié, nous cessons notre mission régalienne. Après Bédié, il y a eu (le général Robert) Guéi qui, à un certain moment, a été ici, à Agban. Après Guéi, il y a eu (Laurent) Gbagbo ; après Gbagbo, il y a aujourd’hui Alassane (Ouattara). Et après Alassane, il y aura d’autres présidents de la République, et pourtant, la gendarmerie doit traverser le temps, elle doit dépasser les personnes pour demeurer une institution forte. C’est pourquoi, j’en appelle aux gendarmes de ne pas se laisser influencer par les idéologies : laissez aux hommes politiques la politique et laissez aux gendarmes la gendarmerie. Je suis aujourd’hui ministre de la Défense, demain je ne le serai pas. Il y aura un autre ministre de la Défense à qui vous obéirez. C’est cela la gendarmerie nationale. C’est pour quoi mon général, je vous demande en tant que commandant supérieur de la gendarmerie, de veiller à ce que la gendarmerie s’inscrive dans le droit fil de ce que l’Etat de Côte d’Ivoire a confié à notre gendarmerie nationale au travers des textes réglementaires législatifs. J’ai souhaité, et là je parle des nominations et affectations qui ont été faites au sein de la gendarmerie, après la crise post-électorale, que nos décisions soient fondées et motivées par la compétence. Je veux que ce soit cela qui guide vos choix. Nous avons décidé de bâtir une nation sur la base d’un certain nombre de valeurs. Il faut qu’on sorte du régionalisme, de l’ethnicisme, des passions religieuses : ce sont des gangrènes qui déstabilisent les pays. Je veux avoir affaire à des responsables parce qu’ils sont d’abord et avant tout compétents, rigoureux. Mais je ne veux pas que nos choix soient guidés par des préférences ethniques, politiques, religieuses. Cela est dangereux, c’est un frein à la construction de la nation que nous voulons. Je disais tantôt que dans ce pays, on fait trop de politique. Même à l’école primaire, on fait trop de politique. Je n’ai pas encore vu une nation se développer parce qu’elle faisait de la politique. Par contre, on a vu des nations développées parce que c’est l’économie qui a été mise en avant. Aujourd’hui, nous voulons bâtir une Côte d’Ivoire forte et je veux compter sur les gendarmes. Parce qu’ils rempliront leur mission avec rigueur. Sachez que vous êtes importants pour la survie de la nation ivoirienne. Je veux pouvoir compter sur vous. Pour que la sécurité s’améliore dans le pays. C’est à la sécurisation de notre pays que les investisseurs reviendront et que nous allons bâtir et créer des richesses pour les Ivoiriens”. (…)

Propos recueillis par B. I.
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