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Société Publié le lundi 31 octobre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Hadj 2011 / Transport des candidats à la Mecque, La compagnie ETHIOPIAN AIRLINES menacée de poursuites

© L’intelligent d’Abidjan Par Nathan KONE
L`Aïd Al Fitr 2011: Images de la célébration de la fête du Ramadan par la communauté musulmane des résidences Latrille
Mardi 30 Août 2011.Mosquée Al Hussein (Angré).L`Aïd Al Fitr , marquant la fin du mois de Ramadan, est célébré par la communauté musulmane des résidences Latrille (COMUREL)
Samedi nuit, les derniers pèlerins ivoiriens sont partis d'Abidjan, mettant ainsi fin au stress et au feuilleton des départs mouvementés du hadj 2011. Le chef de l'Etat avait donné des instructions fermes, exigeant que les derniers partent d'Abidjan au plus tard Samedi nuit." Le 29 au soir je ne veux voir aucun pèlerin ivoirien encore à Abidjan", aurait prévenu le président Alassane Ouattara. Monsieur Mady Ouédraogo a pu sauver sa tête auprès de la police et des autorités ivoiriennes. Au total, le patron de la STMBS-Voyages et Ethiopian Airlines ont transporté un peu plus de 4000 pèlerins ivoiriens, conformément au contrat initial qui prévoyait 4500 pèlerins. Ils ont bénéficié de l’appui de l'avion nigérian qui a effectué au moins 2 vols avec 560 pèlerins chaque fois, ce qui fait au total 1120. La compagnie Ethiopian Airlines est accusée par tous. Elle qui paie le prix d'une négligence, après un incident technique. Dix vols étaient prévus pour les pèlerins ivoiriens entre le 22 et le 29 octobre. Tout était si bien parti sur papier. Les pèlerins ivoiriens vivront par la suite des moments d'angoisse, à cause d'une panne technique et des contraintes liées aux contrats signés par Ethiopan Airlines, avec 5 autres pays. La compagnie a obtenu de transporter les pèlerins du Mali (1500), de la Gambie (1000), du Burkina Faso (2500), de la Côte d’Ivoire (4500) et du Togo (1000). C'est un seul et même avion qui avait été programmé pour effectuer toutes les rotations, soit une trentaine de départs; et autant de retours. Transformant en woro-woro, l'avion des pèlerins. Alors que tout avait bien commencé pour les pèlerins maliens, les premiers à être transportés à partir du 13 Octobre, les choses se sont gâtées lors du troisième voyage le 15 Octobre. Ce jour-la, à l'atterrissage à Médine, l'avion subit un dommage: fuite hydraulique au niveau du train d'atterrissage gauche. La panne va nécessiter une immobilisation de l'appareil durant deux jours. Ce sont des techniciens venus de Bangkok en Thaïlande qui vont dépanner l'avion. Ethiopian Airlines ne pouvait certes pas prévoir l'incident technique mais la compagnie est responsable, apprend-on, pour n'avoir pas songé à trouver immédiatement et aussitôt un autre avion. Les jours de retard seront alors répercutés sur la Gambie. L'avion y arrive les 17 et 18 au lieu des 15 et 16 octobre. Le Burkina Faso subira le même sort. A partir du 20 Octobre, la pression monte sur Mady Ouédraogo. Il avait obtenu auprès des gouvernements burkinabé et ivoiriens, après appel d'offres, le contrat pour le transport des pèlerins de ces deux pays. Il tient à honorer ses engagements dans les deux pays, en particulier à Abidjan. Mady Ouédraogo propose alors à Ethiopian Airlines de venir d'abord à Abidjan, au détriment de Ouagadougou pour opérer le premier voyage. Attendu le 21 à Abidjan, c'est le 22 octobre que l'avion arrive finalement. Et effectue, quelques heures plus tard, son premier voyage. Mais au retour, Ethiopan Airline, part à Lomé prendre des pèlerins, puis fait un tour à Ouaga pour rattraper son retard et y tenir ses engagements au détriment des Ivoiriens.

Colère à Abidjan
Colère des autorités ivoiriennes, à la suite de la colère des pèlerins. Malgré les explications de M. Ndiaye, représentant en Côte d'Ivoire de Mady Ouédraogo, les autorités ivoiriennes ouvrent une instruction pour en savoir plus, pour comprendre l'attitude d'Ethiopian Airlines, et savoir si la STMBS-Voyages a rempli toutes ses obligations, à l'égard d'Ethiopian qui a finalement affrété un autre avion auprès de la compagnie Air Atlanta. Toutefois ce nouvel avion n'obtiendra pas l'autorisation du gouvernement saoudien, alors qu'il avait été déjà déplacé à Addis-Abeba, pour y subir un contrôle technique. Le refus d'accès et d'autorisation s'explique, apprend-on, par le fait qu'une première autorisation au compte d'un autre pays, avait été déjà donnée à l'avion par l'Arabie Saoudite. Selon la réglementation en vigueur, dans la même année, il n'est pas possible d'obtenir une autorisation pour deux pays différents. Le refus d'autorisation pour l'avion, a brisé les espoirs de Mady Ouédraogo. Annoncé à Abidjan depuis le 20 Octobre 2011 en vue de superviser les choses, c'est finalement le 27 octobre qu'il débarque à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny, après avoir tenté en vain d'obtenir une place le 26 Octobre dans le vol d'Air Burkina. Bamba Cheick Daniel, le directeur de cabinet du Ministre de l'Intérieur, est mécontent. Il estime inacceptable que celui-là-même qui doit donner des explications, soit loin des autorités et des pèlerins pour gérer une situation créée par son partenaire technique, Ethiopian Airlines. Monsieur Ndiaye Yacouba, représentant à Abidjan de la STMBS-Voyages et ancien cadre à Air Afrique, est gardé à vue et cuisiné par la police. Dès son arrivée à Abidjan, Mady Ouédraogo voyageant avec un passeport diplomatique de la République du Faso est conduit à la PJ pour audition. Il sera relaxé le même jour aux environs de 21 Heures, après avoir donné ses explications sur la bonne exécution par lui, du contrat commercial avec les organisateurs du pèlerinage d'une part et d'autre part Ethiopian Arilines."J'ai rempli toutes mes obligations. Je ne dois rien à Ethiopian. Tout a été payé. Le problème, c'est la panne survenue le 15 Octobre", dira l’homme d'affaires aux policiers. De sources judiciaires, l'on apprend qu'aucune charge n'a été retenue contre MM. Ouédraogo et Ndiaye. Entre-temps, pour ne pas se laisser surprendre, le gouvernement ivoirien avait déjà pris les attaches d'une autre compagnie. C'est ainsi que l'avion nigérian de la compagnie Max Air est venu à la rescousse. Au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire, le dossier a été suivi de très près par les plus hautes autorités. Les deux pays ayant de bons rapports, les autorités du Faso étaient soucieuses d'éviter que le patron de STMBS-Voyages soit le responsable direct et principal des dysfonctionnements du premier pèlerinage de l'ère Ouattara. Une réunion bilan le Samedi dernier a permis de faire le point et de dissiper les malentendus. Le ministère d'Etat, ministère de l'Intérieur entend tirer toutes les leçons, rendre compte au gouvernement en vue de prendre les dispositions idoines pour les années à venir. Aux dernières nouvelles, l’on a appris que la Compagnie ETHIOPIAN AIRLINES pourrait faire l’objet de poursuites judiciaires.
Ismaël Dembélé
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