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Société Publié le lundi 31 octobre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Serge Akpatou, commissaire du Salon International du Produit Original : ‘’Le SIPO, consommer l’original pour lutter contre la contrefaçon’’

Serge Akpatou, juriste spécialiste des questions liées à la propriété intellectuelle, Conseil en propriété industrielle agréé par l’OAPI, en sa qualité de Commissaire du Salon International du Produit Original (SIPO) explique comment cet évènement va rassembler les populations, les entreprises et les pouvoirs publics pour faire front contre la contrefaçon.
Pourquoi un salon du produit original ?
Cet évènement qui se tiendra du 23 au 25 février 2012 est le fruit de l’initiative de Monsieur Ziallo Daniel, Directeur Général de la société Euro Communication Système, initiatrice du Salon, qui a pendant de longues années, occupé de hautes fonctions liées à la répression des crimes économiques. Partant du constat que la plaie commune à toutes les entreprises nationales voire internationales, est la contrefaçon, il nous est apparu important de sensibiliser aussi bien la population que les pouvoirs publics sur la nécessité de promouvoir les produits originaux. C’est justement la raison pour laquelle le thème de la première édition du Salon est : « consommer l’original pour lutter contre la contrefaçon ».

Il nous semble que des initiatives similaires soient déjà intervenues par le passé mais qui malheureusement sont restées lettre morte. En quoi le SIPO se distingue-t-il des autres évènements du même genre ?
Le Salon international du produit original, en abrégé SIPO, a pour objectif majeur de permettre aux entreprises de faire la promotion de leurs produits authentiques auprès de la population. Par ailleurs, nous entendons attirer l’attention des décideurs sur la prise en compte des actifs de propriété intellectuelle que sont par exemple les droits d’auteur, les marques, les brevets, les dessins et modèles industriels comme de véritables outils de développement. A ce titre, nous avons associé à l’organisation du SIPO, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle, représentée en Côte d’Ivoire par l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Au-delà du salon, nous envisageons avec les autorités publiques et les structures privées, la mise sur pied d’une plate-forme permanente de lutte contre la contrefaçon. Dans le cadre de cette plate-forme, il est prévu entre autres choses, la création d’une brigade privée de lutte contre la contrefaçon et l’institution d’un numéro vert pour la collecte et la centralisation d’informations stratégiques.

De façon pratique, comment le SIPO se déroulera-t-il ?
Le Salon s’articulera principalement autour de l’animation des stands par les différentes entreprises qui profiteront de l’occasion pour instruire la population sur les méthodes efficaces qui permettent de distinguer les vrais produits des produits contrefaits.
Rappelons que la contrefaçon ne touche pas que les produits de luxe, elle concerne tous les produits de consommation : produits numériques, appareils domestiques, jouets, pièces détachées automobiles ou aéronautiques, outillage, produits d’hygiène, médicaments, produits alimentaires, vins et spiritueux, le tabac, la maroquinerie, l’horlogerie, le textile, etc. Parallèlement à la tenue des stands, il y aura des visites guidées, des conférences et diverses autres activités autour de thèmes relatifs aux produits originaux et à la lutte contre la contrefaçon.

Quel rôle attribuez-vous aux autorités publiques dans l’organisation de ce Salon ?
D’emblée, au nom du Directeur général de Euro Communication Système, je tiens à remercier le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara et le Premier Ministre, Son Excellence Monsieur Guillaume Soro qui, à travers leurs actions quotidiennes, jettent les bases d’une économie saine en Côte d’Ivoire.
Les différents ministères que nous avons déjà contactés, notamment le Ministère de l’Economie et des Finances, le Ministère de l’Intérieur, le Ministère du commerce et le Ministère de l’Industrie ont marqué leur intérêt pour le SIPO et se sont engagés à nous accompagner dans notre démarche. Des contacts sont en cours avec le Ministère de la Défense, le Ministère de la Santé qui sont aussi concernés par le phénomène de la contrefaçon.

A propos justement de contrefaçon, quel est l’impact de ce phénomène sur la Côte d’Ivoire?
Au niveau de l’Etat, la contrefaçon provoque, une importante fuite de recettes fiscales, notamment en matière de TVA, de patente et d’impôt sur le revenu.
Au détriment des entreprises qui exercent une activité légale, la concurrence déloyale que leur infligent les contrefacteurs, entraine des pertes considérables de parts de marché. La contrefaçon affecte également l’image de marque des produits authentiques, réduisant à néant plusieurs années d’investissement, de recherches, de création et de développement commercial. En matière de sécurité et de bien-être en général, l’introduction dans le commerce de pièces automobiles, de téléphones, d’ustensiles de cuisine, de jouets, d’appareils électroménagers contrefaits sont autant de sources d’accidents et de troubles : explosions, brûlures, risques d’étouffement, exposition aux ondes électromagnétiques nocives… Concernant plus spécifiquement les risques pour la santé, nous avons encore en mémoire le décès de 2500 personnes au Niger en 1995, occasionné par des vaccins contrefaits qui ont été administrés à plus de 50 000 personnes lors d’une épidémie de méningite. L’utilisation de faux médicaments ou de produits alimentaires frauduleux génère des effets secondaires qui peuvent gravement affecter la santé du consommateur. De fausses lunettes sont susceptibles d’entraîner d’importantes lésions aux yeux. Il en est de même du tabac, de l’alcool ou de la parfumerie qui sont à l’origine de maux, d’infections et d’allergies sévèrement dommageables. Face à un tel fléau, la mobilisation doit être générale.

En attendant la tenue du Salon International du Produit Original, quel message souhaitez-vous lancer à l’endroit des populations, des entreprises et des autorités publiques ?
Nous invitons la population à se démarquer du commerce des produits contrefaits en privilégiant l’acquisition des produits originaux. C’est non seulement un acte civique mais une participation efficiente à l’amélioration de nos conditions de vie. Quant aux entreprises, nous multiplions les contacts avec elles pour les inviter à prendre part de façon active au SIPO et surtout à adhérer à l’idée de la plate-forme d’échanges d’informations et d’action dont elles sont les principales bénéficiaires. Aux autorités publiques, nous réitérons nos remerciements pour leur disponibilité et leur soutien. Nous nous engageons à œuvrer à leurs côtés pour juguler les méfaits de ce crime économique qu’est la contrefaçon.
Réalisée par Ismaël Dembélé
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