Isabelle Kassy Fofana : « Nous ne sommes pas influencés par les questions d’ordre géopolitique »
Le prix Ivoire est à sa 4ème édition, peut-on parler d’édition de la maturité ?
C’est sûr que depuis 4 années, le Prix Ivoire a fait son petit bonhomme de chemin. On peut aujourd’hui revendiquer un minimum d’expertise dans la matière. Et du fait de l’importante de l’invité d’honneur que nous attendons en la personne d’Henri Lopès, je pense qu’on peut parler effectivement d’édition de la maturité.
Seydou Badjan, Cheick Hamidou Kane et maintenant Henri Lopès. Le Prix Ivoire rime avec de grands noms de la littérature africaine. A quoi répond ce positionnement ?
Nous avons décidé, dès le début de cette aventure, d’asseoir ce Prix en associant à l’organisation de grands noms de la littérature africaine. C’était une manière pour nous de tirer partie de leurs expériences. Ces auteurs sont de véritables icônes de la littérature sur le continent. Ce sont des gens qui ont fait rêver le monde du livre. A terme, nous voulons faire d’Abidjan une plate-forme de la littérature africaine. La Côte d’Ivoire qui s’inscrit dans une phase de reconstruction et de retour sur la scène internationale, je pense que l’arrivée à Abidjan d’une icône comme Henri Lopès peut aider au repositionnement du pays. Pour la petite histoire, l’invité de marque du Prix Ivoire a mis trois ans avant d’accepter de venir en Côte d’Ivoire. C’est donc tout un symbole que ces sommités acceptent de nous accompagner. Et c’est en cela que la 4ème édition est celle de la consécration.
La consécration pour Akwaba Culture qui pilote l’événement mais également pour les auteurs ivoiriens qui, après Tiburce Koffi, deux autres écrivains ivoiriens, Fréderic Grah Mel et Gaston Ouassénam Koné, font partie des cinq finalistes de cette nouvelle édition !
Nous sommes à 48 h de l’événement et ce n’est pas à moi de dévoiler le nom du lauréat 2011. Ce rôle est dévolu au jury présidé par Charles Nokan. Mais je crois que c’est une consécration pour le monde du livre ivoirien et africain. Il était important qu’un tel Prix puisse partir de l’Afrique et s’adresse aux Africains. C’était cela l’enjeu. Je travaille dans le milieu du livre depuis 16 ans. Et j’ai remarqué pendant toutes ces années qu’il manquait un grand Prix littéraire à l’Afrique qui s’adresse directement aux Africains. La Côte d’Ivoire peut se targuer aujourd’hui, avec le Prix Ivoire, d’avoir pris une longueur d’avance. Il y a des Prix qui existent, mais ils n’ont pas cette envergure. Le Prix Ivoire est le seul Prix à vocation internationale qui part de la Côte d’Ivoire. Et au niveau de l’Afrique francophone, c’est le seul Prix qui revêt une telle importance. Cette année encore près de 10 pays ont fait confiance à Akwaba Culture avec une quarantaine de maison de production. Malgré la crise, nous avons reçu des livres d’un peut partout et même du Rwanda.
La crédibilité du Prix ne passe-t-elle pas par l’instauration d’un jury international ?
C’est ce que nous avons essayé de faire au début. Nous avons eu Seydou Badjan Kouyaté à la première édition comme président du jury. A la deuxième édition, nous avons eu Djibril Tamsir comme président du jury. C’est seulement, l’année dernière que nous avons eu Werewere Liking, car il fallait aussi faire la place aux femmes. Cette année, nous avons Charles Nokan. Ce n’était pas évident, au sortir de la crise, de trouver les moyens pour un jury international. Mais malgré ces difficultés, nous sommes prêts à nous battre pour le livre. Et comme nous parlons d’un Prix Ivoire pour la littérature africaine, nous avons pensé à faire tourner la présidence du jury. Une manière de montrer que nous avons aussi en Côte d’Ivoire des auteurs tout aussi crédibles pour accomplir cette tâche. Mais la présidence du jury va continuer à tourner.
Le plus souvent, l’attribution des grands Prix littéraires dans le monde tient compte du contexte politique du moment. Ce critère non établit est-il pris en compte au niveau du Prix Ivoire ?
Je ne voudrais pas répondre à la place du jury final. Mais je ne crois pas que le contexte du moment influence le choix du jury. La philosophie du Prix Ivoire, c’est de primer l’œuvre que le jury aura jugé valable, la valeur intrinsèque de l’œuvre. Seul ce jury est compétent et souverain. Et selon les articles de notre règlement, il n’y a pas de choix par rapport à un thème précis. Nous ne sommes pas du tout influencés par les questions d’ordre géopolitique.
Avez-vous des contacts avec les précédents vainqueurs du Prix Ivoire ?
Nous avons gardé le contact avec le premier Prix Ivoire, le Sénégalais Racine Kane. Sans cette distinction, je pense, son ouvrage n’aurait jamais connu autant de prestige. Car avec Racine Kane, le coup d’essai s’est transformé en coup de maître. Il ne s’était jamais essayé à l’écriture. Il avait toujours des manuscrits dans son tiroir. Le Prix Ivoire a permis de révéler cette œuvre magnifique qu’est Les balades nostalgiques. On s’aperçoit que juste après le Prix, les ventes montent. Ce fut le cas avec Tiburce Koffi, après son sacre. Nous avons lancé un Prix littéraire. On se bat désormais pour le maintenir et lui conférer un statut international.
Interview réalisé par Fofana Ali (Stagiaire)
Légende : Isabelle Kassy Fofana entend maintenir le cap de l’internationalisation du Prix Ivoire avec la participation de l’écrivain Henri Lopez.
Le prix Ivoire est à sa 4ème édition, peut-on parler d’édition de la maturité ?
C’est sûr que depuis 4 années, le Prix Ivoire a fait son petit bonhomme de chemin. On peut aujourd’hui revendiquer un minimum d’expertise dans la matière. Et du fait de l’importante de l’invité d’honneur que nous attendons en la personne d’Henri Lopès, je pense qu’on peut parler effectivement d’édition de la maturité.
Seydou Badjan, Cheick Hamidou Kane et maintenant Henri Lopès. Le Prix Ivoire rime avec de grands noms de la littérature africaine. A quoi répond ce positionnement ?
Nous avons décidé, dès le début de cette aventure, d’asseoir ce Prix en associant à l’organisation de grands noms de la littérature africaine. C’était une manière pour nous de tirer partie de leurs expériences. Ces auteurs sont de véritables icônes de la littérature sur le continent. Ce sont des gens qui ont fait rêver le monde du livre. A terme, nous voulons faire d’Abidjan une plate-forme de la littérature africaine. La Côte d’Ivoire qui s’inscrit dans une phase de reconstruction et de retour sur la scène internationale, je pense que l’arrivée à Abidjan d’une icône comme Henri Lopès peut aider au repositionnement du pays. Pour la petite histoire, l’invité de marque du Prix Ivoire a mis trois ans avant d’accepter de venir en Côte d’Ivoire. C’est donc tout un symbole que ces sommités acceptent de nous accompagner. Et c’est en cela que la 4ème édition est celle de la consécration.
La consécration pour Akwaba Culture qui pilote l’événement mais également pour les auteurs ivoiriens qui, après Tiburce Koffi, deux autres écrivains ivoiriens, Fréderic Grah Mel et Gaston Ouassénam Koné, font partie des cinq finalistes de cette nouvelle édition !
Nous sommes à 48 h de l’événement et ce n’est pas à moi de dévoiler le nom du lauréat 2011. Ce rôle est dévolu au jury présidé par Charles Nokan. Mais je crois que c’est une consécration pour le monde du livre ivoirien et africain. Il était important qu’un tel Prix puisse partir de l’Afrique et s’adresse aux Africains. C’était cela l’enjeu. Je travaille dans le milieu du livre depuis 16 ans. Et j’ai remarqué pendant toutes ces années qu’il manquait un grand Prix littéraire à l’Afrique qui s’adresse directement aux Africains. La Côte d’Ivoire peut se targuer aujourd’hui, avec le Prix Ivoire, d’avoir pris une longueur d’avance. Il y a des Prix qui existent, mais ils n’ont pas cette envergure. Le Prix Ivoire est le seul Prix à vocation internationale qui part de la Côte d’Ivoire. Et au niveau de l’Afrique francophone, c’est le seul Prix qui revêt une telle importance. Cette année encore près de 10 pays ont fait confiance à Akwaba Culture avec une quarantaine de maison de production. Malgré la crise, nous avons reçu des livres d’un peut partout et même du Rwanda.
La crédibilité du Prix ne passe-t-elle pas par l’instauration d’un jury international ?
C’est ce que nous avons essayé de faire au début. Nous avons eu Seydou Badjan Kouyaté à la première édition comme président du jury. A la deuxième édition, nous avons eu Djibril Tamsir comme président du jury. C’est seulement, l’année dernière que nous avons eu Werewere Liking, car il fallait aussi faire la place aux femmes. Cette année, nous avons Charles Nokan. Ce n’était pas évident, au sortir de la crise, de trouver les moyens pour un jury international. Mais malgré ces difficultés, nous sommes prêts à nous battre pour le livre. Et comme nous parlons d’un Prix Ivoire pour la littérature africaine, nous avons pensé à faire tourner la présidence du jury. Une manière de montrer que nous avons aussi en Côte d’Ivoire des auteurs tout aussi crédibles pour accomplir cette tâche. Mais la présidence du jury va continuer à tourner.
Le plus souvent, l’attribution des grands Prix littéraires dans le monde tient compte du contexte politique du moment. Ce critère non établit est-il pris en compte au niveau du Prix Ivoire ?
Je ne voudrais pas répondre à la place du jury final. Mais je ne crois pas que le contexte du moment influence le choix du jury. La philosophie du Prix Ivoire, c’est de primer l’œuvre que le jury aura jugé valable, la valeur intrinsèque de l’œuvre. Seul ce jury est compétent et souverain. Et selon les articles de notre règlement, il n’y a pas de choix par rapport à un thème précis. Nous ne sommes pas du tout influencés par les questions d’ordre géopolitique.
Avez-vous des contacts avec les précédents vainqueurs du Prix Ivoire ?
Nous avons gardé le contact avec le premier Prix Ivoire, le Sénégalais Racine Kane. Sans cette distinction, je pense, son ouvrage n’aurait jamais connu autant de prestige. Car avec Racine Kane, le coup d’essai s’est transformé en coup de maître. Il ne s’était jamais essayé à l’écriture. Il avait toujours des manuscrits dans son tiroir. Le Prix Ivoire a permis de révéler cette œuvre magnifique qu’est Les balades nostalgiques. On s’aperçoit que juste après le Prix, les ventes montent. Ce fut le cas avec Tiburce Koffi, après son sacre. Nous avons lancé un Prix littéraire. On se bat désormais pour le maintenir et lui conférer un statut international.
Interview réalisé par Fofana Ali (Stagiaire)
Légende : Isabelle Kassy Fofana entend maintenir le cap de l’internationalisation du Prix Ivoire avec la participation de l’écrivain Henri Lopez.