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Politique Publié le samedi 5 novembre 2011 | Le Nouveau Réveil

Le président Alassane Ouattara met en garde avant la rentrée judicaire : «Les juges corrompus seront radiés» - « Notre justice n’est ni rassurante ni sécurisante »

© Le Nouveau Réveil
Rencontre entre le President Alassane Ouattara et le President de la Banque Mondiale robert zoellick lors de son sejour americain
Mettre fin aux relations tumultueuses au sein du couple formé par la justice et le monde des affaires. C’est le but d’un séminaire qui prend fin aujourd’hui à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, sur le thème «justice et investissements privés en Côte d’Ivoire». En présence d’un parterre de praticiens du droit et d’opérateurs économiques, en prélude à la rentrée judicaire prochaine, le président de la République Alassane Ouattara a donné lui-même le coup d’envoi des réflexions, hier, par un sévère réquisitoire contre le temple du Thémis. «Depuis plus d’une décennie, notre justice est décriée par le justiciable. Notamment, par les opérateurs économiques. Malheureusement, elle n’est ni rassurante ni sécurisante», a-t-il accusé, estimant «que la corruption qui a malheureusement gagné certains acteurs de la justice ivoirienne, pas tous, doit être bannie». Pour y arriver, le président de la République propose la traque, sans relâche, des brebis galeuses. Notamment, à travers «des sanctions telles que la radiation de personnel jugé corrompu». Nostalgique des années 90 qui, sous son inspiration, ont vu des décisions courageuses de la part de juges résolument indépendants, Alassane Ouattara a dit rêver d’une justice qui, à nouveau, «rassure et sécurise sans considération sociale, raciale ou éthique». Le paradoxe, c’est que c’est sur les épaules de cette justice affaiblie par ses propres maux que doit reposer l’oeuvre immense de reconstruction post-crise. Le chef de l’Etat promet donc plus de ressources financières à l’appareil judicaire qui verra passer cette année de 2% à 3% sa part dans le budget national, puis à 5% d’ici cinq ans. De son côté, le ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des sceaux, Ahoussou Jeannot, mise sur les ressources humaines. «La grandeur d’une institution, quelle qu’elle soit, c’est d’abord celle de ses hommes. Malgré leurs mauvaises conditions de travail, ils sont nombreux nos magistrats à faire preuve de dévouement, de responsabilité et de respect de l’éthique dans l’accomplissement de leur mission», a assuré le ministre, concédant tout de même qu’ «il ya lieu de veiller à une discipline interne forte qui dissuade, et le cas échéant, sanctionne, sans fléchir, les magistrats qui se mettent en marge des principes et valeurs qui donnent sens à leur serment. Les mauvais justiciables, en particulier les corrupteurs, ne seront pas épargnés». Et, selon lui, si tout n’est à refaire dans le milieu de la justice, beaucoup est à faire. En particulier, revoir le recrutement des magistrats et des greffiers, assurer leur formation continue, créer de nouvelles juridictions, et prévoir le rééquipement des tribunaux existants. Autant dire, «une Côte d’Ivoire nouvelle qui se remet petit-à-petit, mais sérieusement au travail, pour se réinscrire dans le concert des nations qui aspirent au développement dans la paix. Une Côte d’Ivoire nouvelle qui se veut rassurante pour ses partenaires et sécurisante pour les biens de ceux qui choisissent d’y investir», d’après le mot de bienvenue du maire de Yamoussoukro, deux commissions portant, l’une, sur «les enjeux de la protection des investissements privés» et l’autre, sur «les conditions de travail des acteurs de la justice», rendront le fruit de leur réflexion aujourd’hui. Autour des deux ministres de tutelle, de la Justice Ahoussou Jeannot et des Pme, Dosso Moussa, se sont mobilisés, hier, collaborateurs et partenaires. D’un côté, Louis Billon de la Chambre du commerce, Jean Baptiste Diagou du patronat et Marcel Zady Kessy du Ces, notamment. De l’autre, le président de la Cour suprême, Mamadou Koné, le bâtonnier, les procureurs, les présidents de cours d’appel et de tribunaux, entre autres.
Benoit HILI
Envoyé spécial à Yamoussoukro
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