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Politique Publié le mercredi 9 novembre 2011 | Nord-Sud

Libération des pro-Gbagbo ; La justice peut-elle éviter le deux poids, deux mesures ?

© Nord-Sud
Le Premier Ministre Ake N`gbo a la paroisse Saint Jean de Cocody a Abidjan
De sources proches de la justice et des négociations pouvoir-opposition, plusieurs partisans de Laurent Gbagbo, incarcérés, pourraient recouvrer la liberté. Mais, de toute évidence, cette libération ne manquera pas de provoquer des vagues.
Les nouvelles ne sont pas bonnes ! Au nom de la réconciliation, la justice a décidé d`élargir certains barons de l`ancien régime. Mieux, cette libération aurait pour but de permettre aux partisans de Laurent Gbagbo de s`aligner pour les prochaines législatives. Comment va se faire la libération des partisans et sur quelles bases ? Telle est la question que se posent de nombreux Ivoiriens, surtout les défenseurs des droits de l`Homme et les familles de victimes de la crise post-électorale. A défaut d`une réponse précise des autorités judiciaires sur le sujet, ils devront se contenter, pour l`heure, du communiqué de la cour d`appel du tribunal d`Abidjan-Plateau. « Le procureur général près la cour d`appel d`Abidjan informe que la chambre d`accusation de la cour d`appel d`Abidjan examinera les diverses demandes de mise en liberté provisoire présentées par les personnes inculpées dans le cadre de la crise post-électorale, au cours de son audience du mercredi 09 novembre 2011 », annonce la cour d`appel. Mais, selon plusieurs confrères qui ont pu en savoir davantage, le principe de la libération, discuté au niveau politique dans le cadre du dialogue républicain, initié par le chef de l`Etat, est plus qu`un acquis. La justice qui doit se pencher sur le dossier, aujourd`hui, ne devrait donc pas mettre un bémol à la détente observée ces temps-ci dans le microcosme. Autrement dit, elle devrait effectivement remettre en liberté, plus d`une dizaine de cadres se réclamant de Laurent Gbagbo. « Lors d`une récente rencontre avec une délégation du Fpi et du Cnrd, le ministre de l`Intérieur, Hamed Bakayoko, avait promis de remettre en liberté certains prisonniers si le parti de Gbagbo acceptait de prendre part aux législatives », écrit un des journaux proches de l`ancien régime au pouvoir presque sur un ton jubilatoire. C`est quasiment sur ce ton enchanté que Gervais Coulibaly, anciennement porte-parole de Laurent Gbagbo et actuel président de Cap Unir pour la démocratie et le développement (Cap-Udd) a accueilli la nouvelle en provenance de la cour d`appel. « Cela nous réconforte et nous conforte dans notre conviction qu`il faut savoir faire confiance aux gens quand on veut avancer dans le sens de la paix », a-t-il confié, hier, au Nouveau Réveil. L`information ne souffre donc d`aucun doute. Et, les noms de cadres de l`ancien régime qui circulent, sont généralement ceux de Pascal Affi N`Guessan, président statutaire du Fpi, de Martin Sokouri Bohui, le monsieur élection du parti à la rose et de l`ensemble des membres du gouvernement fantoche de Marie-Gilbert Aké N`Gbo. Outre leur libération, ces partisans devraient bénéficier d`un dégel de leurs avoirs et de la levée de l`interdiction de voyager. Selon la procédure, les avocats des ``prévenus`` viendront plaider la relaxe provisoire de leurs clients. L`audience de demain fait normalement suite à l`appel interjeté par les conseils des barons de l`ancien régime. Mais, à l`évidence, si le politique se mêle du judiciaire, il n`est pas à écarter que les pro-Gbagbo obtiennent gain de cause. Toute chose qui rebute les défenseurs des droits de l`Homme. « Ce serait une prime à l`impunité. Comment comprendre que des gens sur qui pèsent des soupçons de crimes de sang voire de crimes contre l`humanité puissent être remis en liberté ? », se demandent plusieurs défenseurs des droits de l`Homme, joints, hier. S`ils portent la même réprobation contre toute idée d`élargissement, fût-il provisoire des barons de l`ancien régime, plusieurs familles de victimes semblent avoir passé l`étape du questionnement. Elles se déclarent opposées à toute remise en liberté provisoire de « ceux qui ont mis le feu au pays ». C`est notamment le cas de M. Koné qui a perdu son frère cadet dans la cruelle épreuve du 125 (pour 100 F de pétrole et 25 Cfa d`allumettes). « Est-on en train de me dire que ceux qui ont commandité le meurtre de mon petit-frère ne vont jamais payer pour leur crime ? Je suis totalement opposé à toute remise en liberté des amis de M. Gbagbo. Ils doivent répondre de leurs actes », plaide-t-elle, amère. La famille Kouyaté à Akoupé qui n`a plus eu des nouvelles d`Adama depuis le dimanche 28 novembre 2010 au soir, est également sans concession. « Les Affi N`Guessan et autres Sokouri Bohui qui ont attisé la haine jusqu`à son extrême, doivent aller aussi à la Cpi (Cour pénale internationale, ndlr) parce que ce sont leurs discours enflammés qui ont conduit leurs militants sur le terrain à s`en prendre à nous les Malinké », soutient Ahmed K., aujourd`hui, réfugié en Belgique.

Marc Dossa
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