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Politique Publié le mercredi 16 novembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton/La plus grande puissance

Lors de la visite du ministre français, Claude Guéant, à la Présidence à Cocody, la télévision a montré furtivement une image. Des ouvrages avaient été remis au Président de la République qui les transmet à un collaborateur. Le reporter ne dit rien sur cette remise, encore moins de quels ouvrages il s’agit. Il semble que c’est une collection complète d’un auteur français. Le reporter qui ne porte aucun intérêt aux livres ne se donne pas la peine de s’informer, comme son métier l’exige, pour connaître la nature de ce cadeau remis au Chef de l’Etat, il n’en parle même pas dans son reportage. Le lendemain, je me précipite sur la presse. Aucun journal n’en parle. Evidemment. Nous ne sommes pas dans la presse ou la télévision française et même européenne où le phénomène sera relaté avec des détails. Ici, parler d’un livre ou des actualités du livre, a fortiori citer un éditeur, est une faute professionnelle. Même quand on présente un livre on tait le nom de l’éditeur. C’est montrer, on ne peut plus, l’intérêt qu’on accorde au livre. Mais j’écrirai moi-même aux services compétents de la Présidence pour savoir quelle est l’œuvre complète qui a été remise au Président de la République. Pour l’Occidental, le livre est la vraie puissance, la plus grande puissance. Le livre est à l’origine de leur développement. C’est à juste titre qu’au cours de son séjour à Abidjan, l’ancien Premier ministre et écrivain congolais, l’ambassadeur Henri Lopez, n’a cessé de nous dire : « Lisez, lisez, lisez… » Conscient depuis de nombreuses années que le manque de lecture est le premier frein de notre développement intégral, je m’évertue à écrire et faire des conférences sur l’importance du livre et de la lecture comme facteurs de transformation et de développement de l’homme et du pays. Depuis des années, je mets au défi les économistes et les bailleurs de fonds que leur but, en Afrique, ne sera jamais pleinement atteint tant qu’on continuera de négliger ce qui a favorisé le développement ailleurs. L’Afrique est partie de l’oralité à l’image, en sautant des siècles du livre et de la lecture. Quand je parle livre on ne comprend pas suffisamment de quoi je parle. Je reviens encore et toujours sur les cinq genres importants et déterminants. Il y a donc cinq genres de lecture à pratiquer au quotidien. Le premier genre : la lecture dite d’information. Ce sont les journaux et autres revues. Pas seulement l’information à la télé. Se contenter seulement du journal télévisé et de la titrologie est une faute pour tous les politiciens. Ils doivent lire toute la presse ou du moins les journaux des grands courants politiques et même la presse internationale, celle dite africaine et non se contenter des « flashs » rapides des radios internationales. On ne peut pas être un bon politicien, encore moins un député compétent, en ne lisant que la seule presse de son bord. Même le citoyen ordinaire doit pouvoir parler de l’économie de Djibouti. Ne pas savoir les entraves au développement du Congo ne peut pas amener à conduire une politique saine en Côte d’Ivoire. 2- La lecture de distraction. Tous les ouvrages pour se détendre et tous les ouvrages contemporains. Ils sont des miroirs que les auteurs nous tendent pour nous regarder. Quand on me dit que j’écris beaucoup sur les femmes, on semble ignorer que je ne fais que décrire le comportement de nos contemporains afin de permettre dans les siècles à venir, aux lecteurs, de savoir comment on se comportait dans nos années d’aujourd’hui. C’est si simple à comprendre quand on lit vraiment. 3- La lecture d’acquisition. C’est tout ce qui sert comme support dans nos études. Ceux qui ont des « gros » diplômes et qui ne lisent pas les autres genres me font rire quand ils croient avoir de la connaissance. 4. La lecture de ravissement. C’est la lecture de tous les livres que les siècles ont consacrés. Ce sont des ouvrages appelés « les classiques. » On peut citer Honoré de Balzac, Victor Hugo, Chateaubriand, Tolstoï et j’en passe. Henri Lopez le rappelait. Il faut absolument les lire. Quand des femmes me racontent le calvaire qu’elles vivent dans leur foyer, je leur demande si leurs maris ont lu les grands classiques. Et s’ils ne l’ont pas fait qu’elles ne s’attendent pas de leur part à une maîtrise du savoir aimer. Je suis persuadé que la collection remise à notre Président fait partie de ce genre de lecture. Comment un politicien, qui veut être au parlement, n’a-t-il pas les œuvres complètes de la Rochefoucauld, de Keynes ou de Karl Max ? 5- La lecture d’élévation. Elle est de loin la plus importante. C’est la lecture spirituelle. Je ne dis pas la religion mais la spiritualité. Ce sont tous ces ouvrages qui montrent qu’on doit tendre chaque jour vers le bien et détruire en nous le mal. C’est le manque de fréquentation permanente des livres comme la Bible, le Coran, des livres saints, et des ouvrages de parapsychologie qui font qu’on continue de détourner, de mentir, d’être méchant, hypocrite et de cultiver en nous des sentiments négatifs. Détourner, racketter, a tôt ou tard une conséquence grave, pour ceux qui le font. Comme ils ne pratiquent pas la lecture d’élévation, ils courent vers le précipice. Et voilà le grand drame de l’Afrique, s’enrichir par tous les moyens au détriment du pays. Or, l’argent est un oiseau qui s’envole en permanence. Inutile de courir derrière lui. Il ne sera jamais rattrapé et vous conduira dans un ravin. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
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