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Politique Publié le vendredi 18 novembre 2011 | Nord-Sud

Conseil des ministres conjoint Burkina-Côte d’Ivoire, Les enjeux !

Après le travail préparatoire des experts et des ministres des deux pays, mercredi et hier, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso tiennent, aujourd’hui, un conseil de ministres conjoint à Ouagadougou, la capitale burkinabé.

La majorité des membres du gouvernement ivoirien se trouve, depuis hier, à Ouagadougou. Avec leurs homologues burkinabè, ils prendront part, aujourd’hui, à la deuxième conférence au sommet entre les deux pays après celle de Yamoussoukro, le 15 septembre 2009. Réunion de grands enjeux, ce rendez-vous permettra à la Côte d’Ivoire et au Burkina Faso de réaffirmer leur engagement à arpenter, ensemble, le chemin du développement. D’où l’enjeu de la présente rencontre qui permettra aux voisins de renforcer leur coopération dans divers domaines : politique, diplomatie et intégration, sécurité, coopération administrative et transfrontalière, fluidité du trafic et libre circulation des personnes et des biens, infrastructures routières, ferroviaires et aériennes, eau, énergie et mines, foncier rural…
Ce sommet sera l’occasion pour ces nations-sœurs de revenir à l’excellence de leurs relations ridées par dix années du pouvoir Gbagbo. Les ressortissants de la sous-région, particulièrement du Burkina, ont souffert de la politique d’exclusion et de renfermement de l’ancien régime qui a également brimé des nationaux supposés lui être opposés. Sur la question du foncier, par exemple, les dirigeants ivoiriens et burkinabè ont l’opportunité de prendre des décisions à long terme afin d’éviter tous heurts entre leurs ressortissants.
En signant, le 29 juillet 2008, un traité d’amitié et de coopération, le président du Faso, Blaise Compaoré et son homologue d’alors, Laurent Gbagbo, ne pouvaient pas être mieux inspirés. Malheureusement, l’ancien président ivoirien, obnubilé par le pouvoir, a balayé ces engagements d’ « amitié » du revers de la main au moment de son hold-up électoral. Bien que les deux pays soient fortement liés, historiquement. « Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont vu leur destin se rapprocher dès les années qui ont suivi la création de la colonie de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) en 1919 (…) Le démembrement de la Haute-Volta en 1932 a permis à la Côte d’Ivoire de conforter sa position en recevant une superficie équivalente aux 3/5 du territoire (154 000 km2) et les 2/3 de la population de la colonie (environ 2 000 000 d’habitants) », rappellent les démographes, Benjamin Zanou et Siaka Lougué dans une étude sur l’impact de la crise ivoirienne sur la migration de retour au Burkina Faso. La migration du Burkina vers la Côte d’Ivoire se poursuit après l’abolition du travail forcé en 1946 et pendant la période de crise ivoirienne. Selon les experts cités plus haut, les migrations internationales des burkinabè sont dominées par les mouvements en direction ou en provenance de la Côte d’Ivoire. « En 1985, ce pays (la Côte d’Ivoire, ndlr) était concerné par 70 % des départs et des retours des migrants Burkinabè. C’est également le cas du recensement général de la population de 2006 où les échanges migratoires avec la Côte d’Ivoire représentent 83,8 % de l’ensemble des flux migratoires de 2002 à 2006 » ajoutent-ils. Mais le lien historique s’est transformé en rapport économique. Leur forte présence en terre ivoirienne permet aux ressortissants du pays des hommes intègres d’être influents dans l’économie du pays-hôte. Fortement présents dans les zones forestières, ils participent notamment à la promotion de l’agriculture. La communauté burkinabée est actuellement estimée à quelque quatre millions d’âmes. Chaque année, les devises qu’elle rapatrie au pays se chiffrent en milliards.


Bamba K. Inza
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