Motus : Jugement

Laurent Gbagbo, l’ancien despote ivoirien est-il au dessus de la Côte d’Ivoire, des lois ivoiriennes et internationales ? Est-il un surhomme, pour ne pas pouvoir passer devant le tribunal ? Ce sont des interrogations que se posent nombre de nos compatriotes, au regard des cris d’orfraie qu’on entend et de la frénésie qui s’empare depuis une bonne période, des tenants et partisans de la refondation. Prestement, ils lancent ce refrain, à qui veut les écouter : « Pas de réconciliation sans la libération de Laurent Gbagbo ! » Au début, on pensait à une blague. A présent, avouons qu’elle est de très mauvais goût, pour la mémoire collective. Si ce n’est pas un quiproquo, c’est du moins la preuve d’un cynisme plus que répugnant en provenance des camarades socialistes. Non contents de n’avoir pas eu de remords, de compassion, après la décennie chaotique de pouvoir, le FPI et ses hagiographes entendent se moquer des Ivoiriens et de la communauté internationale. Ils ont peut- être raison d’avoir cette posture, tellement ils sont devenus amnésiques et ne réalisent pas encore avoir perdu le pouvoir. Dans leur bulle, ils restent persuadés que Gbagbo est encore aux affaires. Plus grave, il n’a pas fait la guerre, n’a pas tué plus de 3000 personnes pendant la longue crise postélectorale, n’a pas engagé des armes lourdes en extorquant plus de 800 milliards des caisses nationales et n’a pas recruté de mercenaires libériens et angolais pour tuer ses compatriotes. Si Sigmund Freud vivait encore, il aurait sans doute initié la psychanalyse comportementale de ces refondateurs, ces grands « malades » de la crise post-électorale. Oui, nos amis socialistes ont besoin de soin, parce qu’ils ne savent pas qu’ils ont fait du tort à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens. S’ils n’en ont pas conscience, c’est qu’ils sont dans un monde sans morale, ni éthique et où « l’homme est un loup pour l’homme ». Cependant, il faut leur reconnaitre cette vérité : Pas de réconciliation sans Gbagbo ! Oui, l’ancien despote est l’élément central du contentieux ivoirien. Il en porte toute la responsabilité. Il doit donc être jugé pour la postérité et surtout pour la lutte contre l’impunité