La place Amangoua de Bonoua, prévue pour recevoir environ 2OOO personnes, a refusé du monde le samedi 19 novembre dernier. Ce sont plus de 5000 personnes, d’horizons divers qui ont pris d’assaut le lieu du rendez-vous. Filles et fils de la région du Sud Comoé, sont venus crier à la face de la nation ivoirienne, leur indignation et leur ras le bol, face à l’injustice faite à la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, ils demandent sa libération sans condition.et dans l’immédiat. « Libérez Gbagbo, c’est lui le président de la Côte d’Ivoire, nous ne voulons pas d’un président imposé par la France. Nous sommes fatigués d’être oppressés, nous ne pouvons plus accepter que les bourreaux soient devenus les victimes et que les victimes croupissent en prison », sont autant de propos que scandait la foule en liesse. De l’émotion, il y en avait. Des pleurs, des lamentations, des cris de joie de pouvoir enfin s’exprimer et faire ressortir sa colère, chacun donnait libre cours à ses émotions. 30 éléments des forces républicaines, armés d’armes lourdes, ont été dépêchés pour disperser les manifestants et empêcher le meeting de se tenir. Après des tirs de sommation dans la ville et sur le lieu de la manifestation, ils se sont repliés trente minutes plus tard, face à une foule déterminée que rien ni personne ne pouvait arrêter. Selon le député Laurent Akoun, l’heure est à la remobilisation des troupes. « Les militants doivent se réveiller pour manifester jusqu’à la libération du président Laurent Gbagbo ». Il a affirmé que tant que Laurent Gbagbo sera en prison, le Front Populaire Ivoirien (FPI) ne prendra part à aucune élection. « Le Fpi n’a pas de candidat aux législatives. Nous mettons en garde les militants indisciplinés , égoïstes qui en dépit des meurtrissures infligées aux populations à notre parti et avec les camarades incarcérés se présentent en indépendants aux élections législatives ! », a asséné le député d’Alépé. Abordant dans le même sens, Innocent AkoÏ Kacou, président du conseil général de Grand Bassam a demandé aux partisans de la Majorité Présidentielle (Pro-Gbagbo), d’être prêts et de rester mobiliser car l’heure du triomphe de la vérité n’est pas loin. Et cette vérité, cette injustice, ils comptent la rétablir par des manifestations pacifiques, aux mains nues. Il faut rappeler que les militants du FPI, a fait 30 ans dans l’opposition, et que c’est aux mains nues qu’ils ont obtenu le multipartisme en Côte d’Ivoire. La prison, les humiliations et les brimades ne sont pas nouvelles pour eux. Mais cette fois, l’enjeu est de taille. Il s’agit de libérer la Côte d’Ivoire des mains de l’imposture, des dictateurs et des pilleurs précise Anderson N’ta, membre du comité d’organisation de la cérémonie. « L’heure de la prophétie a sonné et personne ne peut l’arrêter. Les Ivoiriens du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est en passant par le Centre vont bientôt, très bientôt se lever comme un seul homme pour libérer la Côte d’Ivoire », a-t-il confié.
Nafissatou Koné
Nafissatou Koné
