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Politique Publié le vendredi 2 décembre 2011 | Le Temps

Roben Island, le Katanga, aujourd’hui la Haye : L’histoire douloureuse de l’Afrique continue de s’écrire

© Le Temps
CPI : Transfère de l`ex-président Laurent Gbagbo à la Haye (Pays-Bas)
Mardi 29 novembre 2011
L’histoire du continent noir continue de s’écrire dans des lieux qui sont devenus des symboles de la libération contre le colonialisme. Au plus fort de l’apartheid en Afrique du sud, il n’était visiblement pas bon de fréquenter un militant de la lutte antiraciste. Le monde, principalement les grandes puissances se contentaient juste des condamnations de principes. Alors qu’elles coopéraient en sous-main, avec le régime raciste. Il est même prouvé que la couronne anglaise fournissait des armes au pouvoir blanc pour mater la révolte noire. Du coup, la plupart des pays africains, principalement ceux de l’Afrique subsaharienne qui subissent de plein fouet la France se sont mis dans les rangs en coopérants à leur tour avec le pouvoir raciste. Mandela, aujourd’hui célébré, était taxé de dangereux terroriste. Son parti, l’Anc était alors classé par la grande Amérique parmi les plus grandes organisations terroristes du monde. Jusqu’à une date récente, ce parti et ses militants étaient de ce fait, interdits de séjour sur le territoire américain. Mandela a donc passé plusieurs années dans la prison de Roben Island qui est devenue maintenant un haut lieu de pèlerinage. Parce que Mandela, le dangereux terroriste est devenu un grand homme célébré à l’échelle mondiale. L’Occident atteint par une sorte d’amnésie collective a subitement oublié que c’est cet homme qui hier, était classé parmi les dangereux extrémistes Noirs d’Afrique du sud qui étaient opposés à la paix avec les Blancs. Mandela était l’extrémiste. Parce qu’il ne voulait pas marchander ses convictions. Au même moment, Buthelezi l’une des pires marionnettes que l’Afrique du sud a connues était le bienvenu dans les grandes capitales européennes et américaines. L’homme avec son parti l’Inkhata. Il semait alors la terreur dans la population noire par des tueries massives. Il était en fait manipulé par le pouvoir Blanc qui lui donnait armes et munitions pour crée la zizanie parmi les militants antiracistes. Rien que pour compromettre toutes les actions de l’Anc. Aujourd’hui Buthelezi est un simple oublié de l’histoire. L’Afrique et le monde retiennent de lui l’image d’un vil personnage qui a servit les intérêts de l’oppression. Pendant que l’Onu se permet de créer un «Mandela days» célébré chaque année dans le monde. En Afrique du sud, il y a eu Roben Island. Mais dans le Zaïre aujourd’hui Rdc, il y a eu le Katanga. La suite logique de ce qui se passait à l’époque en Afrique du sud. Au moment où Mandela croupissait dans cette prison de la honte, juste à côté, dans le Katanga, Patrice Lumumba, un autre Africain y était déporté parce qu’il s’est donné lui aussi le culot de réclamer à la couronne Belge, une indépendance totale. Ça été la même rengaine dans les médias occidentaux. Lumumba y était dépeint comme un dangereux dictateur doublé du qualitatif d’un anarchiste qui veut mettre le Congo à genou. L’Onu, l’Amérique, la France, bien entendu la Belgique ont tous condamné Lumumba. Pris à Léopoldville aujourd’hui Kinshasa, il a été déporté dans le Katanga où il a été assassiné par des agents de la Cia. Mobutu placé à la tête de ce pays était alors présenté comme l’homme de la situation. Il était accueilli avec faste dans toutes les grandes capitales occidentales, qui lui apportent en même temps le soutien nécessaire pour mieux muselé son peuple. Le Zaire est de ce fait mis en coupes réglées. Il n’y a que le diamant qui intéresse Paris, Londres et Washington. La douleur du peuple congolais s’évanouira dans la vaste forêt tropicale qui longe le Congo. Mais le temps passé, Mobutu est devenu un paria avant de mourir comme un moins que rien dans l’indifférence totale de tous ses parrains occidentaux. Au même moment, la Belgique reconnaît sa responsabilité dans l’assassinat de Lumumba et demande pardon. Certes il y a pardon mais le mal est déjà fait. Le Congo continue en plus de payer un lourd tribut dans la mort de ce grand panafricaniste. Il avait simplement proposé l’unité du Congo. On lui a collé l’étiquète d’un dangereux anarchiste à la solde des puissances communistes. Hier c’était Mandela à Roben Island, et Lumumba dans le Katanga. Aujourd’hui, c’est Gbagbo qui est déporté dans la prison de la Haye à la demande expresse de la France. Le lieu change certes. Mais l’Occident reste dans sa logique. Gbagbo est dépeint comme un dangereux dictateur avec des chefs d’accusations les plus ridicules. Parce qu’il a refusé de monnayer ses convictions à la toute puissance de la France. Paris a alors juré par tous les moyens d’avoir sa tête. Ne gêne-t-il pas sa politique colonisatrice sur le continent. Et en Côte d’Ivoire, les Mobutu et Buthelezi, sûrs du soutien des même puissances colonisatrices, continuent de crier victoire. Pour eux, le plus important, c’est d’être au pouvoir et avoir la bénédiction de Paris, Londres et Washington. Les militants manipulés et fanatisés au discours de la haine ethno-tribale peuvent applaudir. Le temps qu’ils se rendront compte, il sera trop tard.
Guehi Brence
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