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Art et Culture Publié le mercredi 7 décembre 2011 | Nord-Sud

Dossier//Inscription au patrimoine mondial de l’Unesco: Les atouts de Grand-Bassam

Après le rejet de son dossier en 2010 par les experts de l’Unesco, la ville de Grand-Bassam se prépare à nouveau pour son inscription au patrimoine mondial de l’organisation. Le dossier sera déposé en janvier 2012.
Grand-Bassam, ville historique, véritable musée de l’ère coloniale est à cheval entre le culturel et l’artisanat. Elle est également un haut pôle des nouvelles technologies de l’information, de la communication et de la biotechnologie et apparaît désormais comme le cadre privilégié des grandes rencontres des hommes et des idées. Elle est la porte d’entrée de l’histoire coloniale  avec Arthur Verdier de la Rochelle, premier résident, délégué par Paris pour la colonie de Côte d’Ivoire. Aussi de Marcel Treich-Laplène, agent d’Arthur Verdier à Louis Gustave Binger, premier gouverneur de la colonie de Côte d’Ivoire, ont été cons­truits des édifices coloniaux logés au quartier France, témoin du passé glorieux de cette cité. Et ils méritent d’être repertoriés en tant que vestiges pour figurer au patrimoine mondial de l’Unesco. Longue de 2 km sur le cordon littoral, pour une largeur de 350km, ce pan de Grand-Bassam abrite des bâtiments publics et administratifs.

Les actions menées …

De grandes maisons de commerce, des résidences et monuments qui gardent leur prestige d’antan. Le quartier France est scindé en quatre zones qui font désormais partie du périmètre  de la ville historique. La zone commerciale,  limitée à l’ouest par la rue général Mangin, se termine par la rue de la Place Abissa. Dans cette zone, les bâtiments choisis sur la liste d’intérêt patrimonial sont la maison Ganamet, qui est un bâtiment exceptionnel. On y trouve des bâtisses remarquables. A savoir, le centre Jean-Baptiste Mockey et la bibliothèque logés à l’emplacement de l’ancien marché. Le centre céramique, la maison Akil Borro (aujourd’hui une auberge), la maison Edouard Aka (du nom d’un patriarche de la cité), l’hôtel de France, l’ancienne Banque commerciale africaine, la maison Varlet (un français qui s’est installé à Bassam). Outre cela, il y a la zone administrative limitée par la rue du général Mangin à l’est, se termine par le boulevard Angoulvant à l’ouest. A cet endroit, le corps de logis a une superficie de 20ha et compte  80 bâtiments principaux et 41 annexes. Ce gros-œuvre d’intérêt patrimonial renferme le palais du gouverneur, actuel musé du Costume, le palais de Justice, la maison du Patrimoine Culturel logée sur le site de l’ancienne poste, la douane et l’évêché. Outre ces bâtiments, il y a des constructions mémorables : la préfecture, la maison des artistes, l’ex-bâtiment des chargeurs qui réunit l’église du Sacré-Cœur, le Presbytère, l’ancien siège de la Compagnie française de l’Afrique occidentale (Cfao). La troisième zone est appelée résidentielle. Elle est limitée à l’est par le Boulevard Angoulvant et se termine par le cimetière à l’ouest. Elle a une superficie de 20ha et regroupe 87 habitations principales et 44 annexes en dehors des complexes hôteliers. Cette zone regroupe, notamment le mess des officiers, la maison Diaw (une des grandes familles ayant vécu dans la ville balnéaire), l’ancienne école régionale devenue EPP4, l’ancien hôpital, site de l’actuel dispensaire. La quatrième zone est celle du village N’Zima (peuple de Grand-Bassam). Par le passé, elle était considérée comme une zone-tampon, selon les experts qui ont travaillé précédemment sur le dossier. Aujourd’hui, elle intègre les biens à classer. Elle s’étend de la place Abissa à l’embouchure. C’est en 2004 qu’un premier travail a été entamé. En 2008, la Côte d’Ivoire a inscrit la ville historique de Grand-Bassam sur la liste-candidature. Mis en renvoi en juin 2009 lors des 33 conférences du comité du patrimoine mondial de l’Unesco réuni à Séville en Espagne, les recommandations sur le dossier portent sur sept points qui sont : des lacunes à combler pour une meilleure présentation pour la session de juin 2012. Il s’agit, entre autres, de la discontinuité de la zone-tampon, la délimitation du chantier, la faiblesse du dispositif institutionnel, la clarification du statut de la structure étatique qui serait gestionnaire du site. Pour réussir la deuxième tentative, deux groupes d’experts travaillent sur le site pour harmoniser les tâches afin de bien peaufiner le dossier.

Un projet cher aux autorités

Leur mission est un travail de terrain et de recherches scientifiques. Des experts nationaux sont à pied d’œuvre pour boucler la première étape des enquêtes préliminaires qui permettra de documenter le site historique dans ses multiples dimensions. Il s’agit, pour eux, d’investir le terrain dans le cadre des enquêtes préliminaires en vue de regrouper des do­­cuments afférents à l’historique du quartier France. L’équi­pe est, selon Sékongo Ferdinand, conseiller technique du ministère de la Culture et de la Francophonie, composée d’experts nationaux dispersés dans toutes les administrations. Il y a également des Ong qui aident à la mise en valeur du site et la notabilité du village. Inscrire Bassam au patrimoine de l’Unesco est un projet auquel tenait l’ex-député-maire de la commune Jean-Michel Moulod, décédé, récemment. Pour ce faire, il a, lui-même, mené des actions pour que ce projet se concrétise. Au plan local, il a commencé des travaux d’envergure portant sur l’embellissement. Il a permis l’adressage des rues. Le bitumage de certaines voies. Il a suscité des conférences en vue d’amener les populations à s’approprier le projet. Lors du séminaire de l’association des maires francophones, organisé le 7 octobre 2011 à Grand-Bassam, il a saisi l’occasion pour demander aux pays-frères notamment le Sénégal, d’apporter son expertise à la ville. C’est cette œuvre que le ministère de la Culture et de la Francophonie a décidé de poursuivre jusqu’à son terme. Pour réussir la phase de sensibilisation, le ministère a choisi d’impliquer les medias. Sa mission, parler de l’importance du site et les comportements à bannir. Mme Anidié, chef de service communication et des relations publiques dudit ministère a échangé avec les représentants des medias sur cette question. « L’Etat attend de la presse, la sensibilisation et la vulgarisation de cette question essentielle. C’est le premier bien culturel que la Côte d’ivoire aura à inscrire. Et c’est le premier grand combat auquel la Côte d’Ivoire ne doit pas échouer », a-t-elle insisté. Selon le conseiller technique, pour sauvegarder ce patrimoine, il n’y a pas de miracle. Ce sont des décisions courageuses qu’il faut prendre pour pro­té­ger le site contre l’action de l’homme et l’action de la nature. D’abord, empêcher les dégradations causées par l’homme. Eviter les constructions anarchiques, les transformations des bâtiments historiques. Rénover les bâtiments en ruine, envahis par des arbres. Il faut protéger le patrimoine contre l’action de la nature. La mer qui avance, a endommagé une grande partie du rivage. La solution, comme le disent les spécialistes, c’est l’ouverture de l’embouchure. Condition sine qua none pour la sauvegarde et la mise en valeur définitive à long terme de ce patrimoine.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
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