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Politique Publié le jeudi 8 décembre 2011 | Le Nouveau Réveil

Législatives du 11 décembre / La frontière ouest fermée? : Le Préfet de la région de Toulepleu, Diarra Karim, explique

© Le Nouveau Réveil Par DR
Crise post-électorale: éléments des Forces républicaines (FRCI)
Photo: le commandant Losseni (G) et ses éléments sur le front Ouest
La frontière du Libéria est-elle fermée ? Pourquoi avoir empêché 800 Ivoiriens de renter du Libéria ? Face aux rumeurs persistantes, le préfet de région, Diarra Karim que nous avons eu, hier, au téléphone, a levé toute équivoque. Ces mesures ont été dictées par des impératifs de sécurité pour tenir compte de la période électorale, selon le préfet qui parle aussi des patrouilles des Frci à la frontière avec le Libéria.

Nous avons appris que la frontière du Libéria a été fermée depuis quelque temps. Vous qui êtes le préfet de la région, qu’est-ce qu’il en est exactement ?
Merci de venir à la source. La décision de fermer la frontière ne relève pas du préfet que je suis. Elle relève des plus hautes autorités compétentes de l’Etat.

Donc il n’y pas eu de fermeture de frontière ?

Il n’ya pas eu de fermeture de frontière par le préfet. Le préfet n’a pas fermé de frontière. Et la fermeture de la frontière ne relève pas de sa compétence. Ce sont des rumeurs que moi-même je reçois. Je n’ai pris aucune décision dans ce sens. Seulement, j’ai jugé que le moment était inapproprié pour un convoyage de refugiés parce que le contexte est fragile eu égard à la campagne électorale qui se déroule. Moi, je tiens à la sécurité de la région.

Une opération de rapatriement de réfugiés ivoiriens en provenance du Libéria a pourtant été bloquée par la préfecture. Pourquoi ?

Effectivement, une opération du Hcr devait se faire aujourd’hui (Ndlr : hier mercredi 7 décembre). Mais il se trouve que l’arrivée de ces convois a été vue d’un mauvais œil par les populations. Pour elles, ces convois pourraient donner l’occasion à des mercenaires de rentrer dans la région. L’opération a donc suscité une méfiance au sein de cette population. Au point que des jeunes s’en sont violement pris ce matin aux autorités du Hcr parce qu’ils ne voulaient pas de cette opération maintenant. Nous avons dû prendre les dispositions qui s’imposent. Dans l’intérêt des populations et dans la situation fragile du moment, nous avons demandé aux responsables du Hcr de surseoir à cette opération. Nous n’avons pas été bien compris au début, mais c’est de notre devoir de veiller à l’équilibre social et à l’ordre sécuritaire. D’ailleurs, parmi ceux qui devaient rentrer, il y a des enfants et des personnes âgées, donc des personnes fragiles. Ce qui suppose qu’on prenne toutes les mesures de sécurité. C’est vrai qu’une telle situation est forcement malheureuse, mais l’impératif de sécurité est primordial et nous ne pouvons y transiger. Je crois que les autorités du Hcr le comprendront. Surtout qu’il faut éviter les récupérations politiques.

Alors, comment se passent les campagnes électorales dans cette région qui a été longtemps agitée par les passions politiques ?

Les campagnes se déroulent bien. Jusqu’à cet instant (hier aux environs de 18 heures), la situation globale était calme. Depuis l’ouverture de la campagne, aucun candidat ne s’est plaint d’un quelconque empêchement de faire campagne. Chacun est libre d’aller où il veut, et de battre sa campagne comme il veut. J’ai invité tous les candidats à faire preuve de retenue. D’ailleurs, nul n’a encore besoin, après ce que la région a vécu par le passé, qu’on lui donne vraiment des conseils. Nous sommes assis sur les ruines de Toulepleu. C’est suffisant pour que personne ne cherche à aggraver la situation par des propos qui nuiraient à la cohésion sociale.

Est-ce que les conditions de sécurité sont vraiment réunies pour ces candidats ?

Totalement ! Je viens de sortir d’une réunion avec les différents corps d’armées. La police, les militaires et la gendarmerie. Tous étaient là. Et tous sont engagés à ce que tout se déroule normalement. Les Frci sont là. Elles ont reçu instruction de leur état-major de patrouiller le long de la frontière pour parer à toute velléité de menace. Nous allons recevoir de renfort dans les prochaines heures. Globalement, tout se passe bien. Les populations et les candidats vaquent à leurs activités. J’ai voulu rencontrer les candidats, mais cela n’a même pas été possible. Ils étaient indisponibles, occupés à leurs campagnes. Je compte le faire demain, si possible, pour les sensibiliser à maintenir ce climat. On n’en fait jamais trop en matière de pédagogie. Nos populations sont encore traumatisées par tout ce qui s’est passé lors de la crise postélectorale. Pour elles, les élections sont la source de tous leurs malheurs. Elles ne comprendraient pas que certains agissements ou propos les ramènent à ce passé.

Combien de réfugiés Ivoiriens devraient-ils être convoyés lors de cette operation du Hcr à laquelle vous avez demandé de surseoir ?

Selon le manifeste que nous avons reçu du Hcr, il s’agissait de 238 familles de 738 personnes venant du Grand Gedey, au Liberia, et d’autres provenant de la région du Nimba Contey, composés de 147 ménages de 447 personnes. Globalement, il s’agit de 1185 personnes.

Avec femmes et enfants ?

Avec des femmes et des enfants. Ces convois sont effectués généralement conformément à l’accord-parties. Mais le contexte actuel électoral rend la situation fragile. Nous avons pensé qu’il vaut mieux surseoir à tout ce qui peut mettre à mal l’équilibre social et l’ordre sécuritaire. Mais nous ne sommes nullement opposés à de tels convois. Pourquoi le ferions-nous ? Seulement, ces principes que j’ai évoqués sont pour moi impératifs. Ils constituent les piliers sur lesquels repose l’équilibre même de la société, surtout dans notre région déjà fragilisée par le passé. Cela dit, je verrai demain avec le Hcr ce qu’il y a lieu de faire.
Entretien réalisé au téléphone par Benoit HILI
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