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Société Publié le vendredi 9 décembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Enquête express / Ces jeunes filles ne vendent pas grand-chose/Mais elles font de grandes monnaies

Les vendeuses ambulantes en bordure des gares routières, ont une particularité dont bon nombre d’observateurs ont du mal à s’expliquer. Ces jeunes filles qui vendent seulement des mouchoirs, des petites serviettes, des bonbons, font facilement des monnaies de 5000 FCFA voire 10 000 F CFA pour des achats qui dépassent à peine 200 F CFA. Comment ces filles arrivent-elles à satisfaire leurs clients en matière de monnaie quand des commerçants plus nantis n’arrivent pas à faire autant ? D’où tirent-elles toutes ces monnaies ? Enquête.

Elles accostent les clients des véhicules de transports communs, en bordure des gares routières, pour leur proposer leurs produits. Qui, en général, sont constitués de mouchoirs, de petites serviettes, de bonbons, etc. Ce sont ces jeunes filles qui vendent des produits dont l’unité dépasse à peine 100 F CFA. Toutefois, ces filles, quel que soit le billet présenté, sont prêtes à vous servir le produit voulu. Boua Serge dit ne pas comprendre comment « ces petites commerçantes » arrivent à faire de grandes monnaies. Il explique ici ses propres expériences. « Pour me rendre au travail, au Plateau, j’emprunte mon taxi à la gare d’Abobo. Et lorsqu’il y a un problème de monnaie pour emprunter le véhicule, ce sont ces jeunes filles qui me tirent d’affaire. Même avec un billet de 10 000 F CFA, ces commerçantes me trouvent la monnaie lorsque j’achète deux mouchoirs seulement », révèle-t-il. Puis de s’interroger sur le secret de ces filles. « Je ne sais pas comment elles s’arrangent. Je trouve cela extraordinaire », déclare-t-il. Argument soutenu par Mlle Kabé Solange. Saluant le dynamisme de ces jeunes commerçantes, elle avance que c’est la passion pour leurs activités qui les amène à faire tout leur possible pour avoir de l’argent. « Ces filles me font souvent la monnaie de 10 000 F CFA à la gare de Cocody Saint Jean avant que je n’emprunte mon wôrô wôrô (taxi communal, Ndlr) moyennant l’achat de quelques bonbons ou de mouchoirs dont le montant dépasse à peine 300 F CFA », a-t-elle renchéri. Interrogée sur leur capacité à faire de grandes monnaies, Coulibaly Sita, l’une de ces commerçantes, à la gare d’Abobo, a révélé que c’est avec l’aide des chauffeurs de Gbaka (Ndlr, transport commun) que ses camarades et elle obtiennent la monnaie. « A partir de 10 heures, les chauffeurs de Gbaka se rendent dans les stations pour se ravitailler en carburant et s’échanger en même temps. C’est ce moment que nous choisissons pour nous rendre en ces lieux afin d’obtenir des monnaies de 5 000 voire 10 000 F CFA avec eux », déclare-t-elle. Puis d’ajouter que cela se fait sans difficulté d’autant plus que ces transporteurs sont en pleine activité et disposent par conséquent de la monnaie. « Nous leur disons simplement qu’au lieu de régler leur paie avec seulement des billets de 1000 F CFA ou de 2000 F C FA, après avoir acheté du carburant à 10 000 F CFA, ils peuvent nous remettre ces billets afin que nous leur remettions un seul billet de 10 000 F CFA. Au début, c’était difficile mais aujourd’hui, les choses marchent à merveille. Nous sommes devenues, en fait, des partenaires», a rencheri Cissé Bintou, une autre commerçante à la gare Renault d’Adjamé. Koné Kady, vendeuse de petites serviettes, à la gare d’Abobo, dévoile deux stratégies leur permettant d’avoir la monnaie. «A la fin d’une activité journalière, nous approchons les boutiquiers de nos quartiers avec qui nous avons des relations très amicales, pour nous faire la monnaie. Nous avons également la monnaie avec les chauffeurs de wôrô wôrô ou de Gbaka. Nous demandons à ces transporteurs de nous donner leur monnaie avant d’aller remettre la recette du propriétaire du véhicule. En retour, nous leur donnons nos ‘’gros billets’’ (Ndlr, les billets de 5 000 et 10 000 F CFA », révèle-t-elle. In fine, on peut dire que le service rendu par ces transporteurs n’est pas vain. Si ces filles font preuve d’ingéniosité pour exercer avec aisance leurs activités, elles aident, à la fin, leurs bienfaiteurs (les transporteurs) du départ, en permettant aux clients de ceux-ci d’avoir accès à leurs véhicules sans difficulté.

R. Dibi
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