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Politique Publié le vendredi 9 décembre 2011 | L’expression

Propos liminaires de Miaka Ouréto : « La réconciliation est liée au sort de Gbagbo »

© L’expression Par Prisca
Préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté - Le FPI reçoit la presse.
Jeudi 08 Avril 2010 – Ivotel / Dans le cadre des préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté, le Front Populaire Ivoirien a convié la presse à un déjeuner- débat autour du thème : "Gagner les élections pour une Côte d`ivoire libre, indépendante et souveraine. Photo: Miaka Ouréto, Secrétaire général du parti
Avant de féliciter le président Ouattara, Miaka Ouréto a fait une déclaration liminaire dans laquelle il a lancé des piques au régime. Ci-dessous l’intégralité des propos liminaires tenus par le président par intérim du Fpi.

Depuis que nous avons pris la direction de ce parti, dans les conditions que vous connaissez, nous nous sommes attachés à lui redonner vie - car vous n'ignorez pas que l'on a, voulu le décapiter - sans pour autant négliger les autres aspects de la vie politique de notre pays.
Nous avons demandé à vous rencontrer aujourd'hui parce qu'il y a des points importants, sur lesquels nous nous sommes certes déjà exprimés, mais qui méritent de plus amples éclaircissements pour l’opinion nationale et étrangère. Comme vous le savez, à la suite du changement intervenu à la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire au lendemain du 11 avril 2011, il nous est apparu nécessaire d'établir le dialogue civil avec les nouvelles autorités, pour mettre fin à la souffrance du peuple et dans l'espoir d'un retour rapide à la normalisation de la vie socio -politique en Côte-d'Ivoire. Au premier plan de nos préoccupations figuraient bien entendu, la poursuite du processus électoral après la question sécuritaire, avec en ligne de mire l'organisation des élections législatives de façon juste et , transparente.
Nous avons dû nous rendre compte, à notre corps défendant, que les nouvelles autorités n'étaient pas prêtes à faire de concessions, confortés par leur victoire militaire. Le Fpi a donc décidé de suspendre sa participation au processus électoral, avec pour effet immédiat sa non participation aux élections législatives du 11 décembre prochain. Malgré cette position largement expliquée, le pouvoir en place, pour des raisons que l'on devine, continue d'entretenir la fausse idée au sein de l'opinion nationale et surtout internationale en affirmant que ces élections législatives seraient « inclusives» ; entendez que des militants de certains partis du Crnd et du FPI en particulier y prennent part. Ce qui confèrerait à ces élections un caractère démocratique. C'est un raccourci dangereux, que nous ne pouvons laisser prospérer plus longtemps. Nous tenons à prendre l'opinion publique nationale et surtout internationale à témoin sur ce qui n'est rien d'autre qu'une mascarade organisée par le pouvoir en place, pour tromper la communauté internationale. Bien entendu, nous nous exprimerons ensuite sur le transfèrement à la Haye et la 1ère comparution du Président Gbagbo devant la Cpi.

A propos des législatives du 11 décembre.

Le FPI réaffirme haut et fort qu'il ne se sent pas concerné par ces élections, qui ne respectent guère les conditions d'organisation d'une élection juste et transparente. Ces conditions faut-il le rappeler sont liées à la sécurité, au retour des exilés et à la libération des détenus, à l'équilibre au sein de la Cei, au découpage électoral, à la révision de la liste électorale …

Si dans sa quête effrénée à prouver coûte que coûte, en dépit du bon sens, le caractère démocratique des législatives du 11 décembre prochain, le pouvoir en place a cru devoir saisir à tour de bras l'annonce des candidatures « indépendantes» sorties des rangs du Fpi pour les brandir à l'opinion en se faisant des gorges chaudes, il doit aujourd'hui se détromper.
Car à la vérité, bon nombre de ces camarades candidats « indépendants », convaincus des risques graves qu'impliquait leur choix et surtout déçus par le non respect des promesses faites par le président Ouattara, se sont ravisés depuis, pour définitivement renoncer à cautionner l'imposture.

Mais qui sont donc ces candidats indépendants?

En fait, il s'agit d'une dizaine de députés ambitieux, et non quinze comme annoncé par le camp de M. Ouattara, sur 96 députés que compte notre parti dans la présente législature. En effet, ces députés n'ont pas compris qu'ils ne doivent leur statut qu'à leur appartenance au Front populaire ivoirien. Leur résultat est connu d'avance.
Avec eux, il faut ajouter une trentaine d'autres cadres, tous aussi soucieux de leur avenir, mais qui hélas apprendront trop tard à leur dépens que l'intérêt du peuple passe avant l'intérêt personnel. Un simple examen de la liste des candidats montre que les candidats officiellement parrainés par le Rhdp et les candidats indépendants issus de ce groupement politique constituent 86,37% des candidatures. A l'inverse, les candidats indépendants issus du Fpi (10 députés + 28 cadres) ne représentent que 3,3% des 1.150 candidats. La représentativité du Fpi dans ces législatives du 11 décembre 2011 est donc beaucoup trop faible pour crédibiliser la thèse d'un scrutin inclusif. Le dernier comité central du parti a pris la décision de les suspendre du parti pour indiscipline et d'insubordination au mot d'ordre du parti. En tout état de cause donc, le Fpi ne présente aucun candidat. Et ces législatives vont consacrer le règne de la pensée unique, ramenant ainsi le pays à plus de vingt années en arrière. La polémique sur la candidature des « indépendants» sortis des rangs du Fpi est définitivement close.

Que dire des candidats issus du Cnrd ?

S'agissant des candidatures présentées par certaines formations membres du Cnrd, je voudrais simplement vous ramener à la position exprimée par le directoire de ce groupement de partis, à travers le doyen Dadié, qui met un terme à la cacophonie observée jusque là. Certes certaines personnalités bien connus de la classe politique ivoirienne ont engagé leur formation dans cette mascarade (Cap Udd, Udcy, Urd, Ung).
Mais cela ne doit ébranler personne, eu égard au poids réel de ces formations dans le paysage politique. Leur présence à ces élections ne représente rien, et ne saurait donc conférer du crédit à un scrutin qui est loin cl' être inclusif.

2. Le transfèrement à la Haye et la 1ère comparution du président Gbagbo devant la Cpi.



Le mois de décembre dernier, l'ensemble des Ivoiriens, ainsi que les observateurs de la scène politique ivoirienne ont été surpris du transfèrement du président Gbagbo à la Haye sur ordre du président Sarkozy. Sur les conditions de son enlèvement, le Fpi s'indigne du traitement réservé à Laurent Gbagbo qui, faut-il le rappeler, a remporté au premier tour des élections, 38 % du suffrage des Ivoiriens. Pour le Front populaire ivoirien qui réclame depuis les évènements, la libération de tous les prisonniers y compris le président Gbagbo, la suspension des procédures devant la Cpi aurait été un signal fort dans le sens de la réconciliation nationale. En demeurant sourd aux appels dans ce sens, le président Ouattara a définitivement miné toute chance à cette réconciliation. Pour nous, toute réconciliation est liée au sort réservé au président Gbagbo. C'est pourquoi, nous avons suspendu là également notre participation à tout processus de réconciliation qui ignore cette réalité. Laurent Gbagbo aujourd'hui à la Cpi ! Le Fpi prend acte, car il ne sera pas le dernier à y être transféré. Nous avons tous encore en mémoire les massacres de Guitrozon, Petit Duékoué, Fengolo, entre 2002 net 2004. La Côte d'Ivoire porte encore le deuil de la centaine de gendarmes froidement assassinés à Bouaké. Plus près de nous, le sol de Petit Carrefour à Duékoué, fume encore du brasier des 800 corps découverts par Human Right Watch et Amnesty Intemational. Gbagbo comparait certes le premier devant la Cpi, mais il ne sera pas le dernier; et son assurance devant la cour lors de sa comparution laisse entrevoir des surprises. Attendons de voir.

Conclusion
En tout cas, quelles que soient les vicissitudes de la vie politique actuelle en Côte d'Ivoire, tout le monde doit savoir que le Front populaire ivoirien continuera le combat pour la démocratie et les libertés, tant qu'il le pourra. La direction du parti a pleinement confiance dans son devoir face à la nation et devant l'histoire, convaincue que seul le respect des règles démocratiques et des libertés publiques constitue la base du développement économique et humain des grandes nations. Sur ces différents points que je viens de développer, mais également sur d'autres points, pourvu qu'on ne s'éloigne pas du sujet du jour, j'attends vos questions.
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