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Politique Publié le mardi 13 décembre 2011 | Soir Info

Législatives 2011 : Ce que perdent Ado et le Fpi

Le président de la République, Alassane Ouattara, est assuré d’appliquer, sans véritable opposition, son programme de société et de gouvernement. Son parti, le Rassemblement des républicains (Rdr), dont il demeure encore le président, a raflé la majorité des sièges à l’Assemblée nationale, au terme des élections législatives. Cette victoire ‘’ éclatante’’ a malheureusement un arrière-goût, rendu insipide par un faible taux de participation. Le mot d’ordre de boycott de ce scrutin lancé par le Front populaire ivoirien (Fpi), parti d’origine de Laurent Gbagbo, actuellement incarcéré à la Cour pénale internationale, a été pour beaucoup dans ce manque d’engouement autour de ce vote. La sortie du président Ouattara, le jour du vote (dimanche 11 décembre 2011), exhortant les Ivoiriens à aller accomplir leur devoir civique semble avoir été un prêche dans le désert. D’autant qu’elle n’a pas véritablement rehaussé le taux de participation. S’il est méritoire de la part du président Ouattara d’avoir organisé, à la date fixée, les législatives, il n’a cependant pas gagné deux gros paris qui lui tenaient, assurément, à cœur. En effet, le nouvel homme fort ivoirien n’a pas réussi à convaincre le Fpi de participer à ces élections. S’il était parvenu à cette fin, on y aurait vu sa volonté réelle et non factice d’ouvrir le jeu démocratique à l’Opposition en lui permettant de s’exprimer, estiment des observateurs. Ainsi se seraient effacés tous les préjugés ( ?) et autres critiques au sujet du « mauvais traitement » qu’il infligerait à ses adversaires politiques.

D’ailleurs, à ce propos, selon des sources crédibles, des partenaires politiques et économiques ont conseillé au président Ouattara de tout mettre en œuvre pour montrer de la Côte d’Ivoire l'image d'un pays démocratique où les libertés d’association, d’expression sont garanties. Ce qui aurait pour avantage de faire de la Côte d’Ivoire une destination privilégiée.

Et cela passait, en partie, par la participation du Fpi aux législatives. Malheureusement, ce défi n’a pas été relevé par Alassane Ouattara, en dépit de sa bonne…foi. Autre gain que n’a pas non plus obtenu Alassane Ouattara, c’est l’engouement des électeurs pour ces élections. Déjà, dans l’opinion, on fait remarquer, à tort ou à raison, que le faible taux de participation traduit l’impopularité ( ?) du président Alassane Ouattara, d’autant que son principal adversaire, le Fpi, aurait réussi l'exploit de se faire entendre par la majorité des électeurs à qui l’opposition a demandé de bouder les législatives. ‘’ En l’absence d’une réelle opposition, le parti d’Alassane Ouattara a vaincu sans périr. Et c’est sûr qu’elle triomphe sans gloire. Ces législatives ouvrirons les yeux à tous, même à la communauté internationale et aux amis du président Ouattara qui comprendront que leur « champion » ne l’est pas en réalité », note un politologue, partisan de Laurent Gbagbo avec qui nous avons échangé sur la question.

Mais, il n’y a pas que le camp du président Ouattara qui sort de ces élections avec des pilules amères. Le Fpi, qui a refusé de participer à ce scrutin et qui, visiblement, laisse éclater sa satisfaction en attribuant le faible taux de participation à son mot d’ordre de boycott, se mordra lui aussi le doigt. Pour bien d’observateurs, le parti de Laurent Gbagbo a beaucoup à perdre, en ayant choisi la politique de la chaise vide à l’Assemblée nationale.

Selon eux, en effet, le Fpi dans le contexte actuel du pays a son mot à dire et devrait profiter de toutes les tribunes pour se faire entendre. Le président Alassane Ouattara s’était aligné derrière cet avis et avait déclaré que le Fpi courrait de gros risques, s’il venait à commettre la même erreur que le Rdr qui a refusé d’aller aux législatives en 2001. ‘’Ne serait-ce qu’avec quelques députés au Parlement, le Fpi aurait eu au moins la possibilité de prendre la parole pour dénoncer toute pratique du pouvoir qu’il jugerait anti démocratique ou contraire aux valeurs républicaines’’, s'est plaint un militant du Fpi, qui nous a joint hier, soulignant qu’il aurait été mieux indiqué pour le Fpi de prendre part aux législatives. ‘’ Ce serait trop facile de laisser Alassane Ouattara gouverner dans le meilleur des mondes’’, a-t-il ajouté l’air déçu.

A. BOUABRE
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