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Sport Publié le mardi 13 décembre 2011 | Le Patriote

Interview / Diakité Ladji (Président de la colonie ivoirienne à Malabo) : “Voici ce qu’il faut pour aller à la CAN 2012”

Ingénieur en froid industriel, Diakité Ladji vit à Malabo (Guinée-Equatoriale) depuis neuf ans. Président de la colonie ivoirienne et des amis de la Côte d’Ivoire de cette ville, il explique dans cette interview ce que les Ivoiriens réservent aux Eléphants lors de la CAN en janvier prochain. Aux journalistes, supporters et autres visiteurs, il lève un coin de voile sur la vie dans ce pays. L’enfant de Minignan (Odienné) dit tout ce qu’il faut savoir sur la CAN dans ce pays qui est classé parmi les plus chers au monde.

Le Patriote : Pouvez-vous nous présenter votre structure et ses objectifs?
Diakité Ladji : Cela fait 7 ans que nous avons mis l’Association des Ivoiriens et Amis de la Côte d’Ivoire. Elle est basée sur le social. Il n’est pas facile de s’aventurer en Guinée-Equatoriale. Nous avons créé l’association pour pouvoir aider nos compatriotes et tous ceux qui se sentent amis de la Côte d’Ivoire. Nous tenons des réunions mensuelles pour voir dans quelle mesure soutenir tous ceux qui sont en difficultés. Nous travaillons en étroite collaboration avec la France qui nous aide beaucoup. Quand un Ivoirien arrive dans ce pays, il se fait enregistrer et paie son droit d’adhésion. Nous sommes obligés de nous organiser ainsi parce que nous n’avons pas de représentation diplomatique dans ce pays.

LP : Qu’est-ce qui peut amener un Ivoirien à s’expatrier en Guinée-Equatoriale et comment peut-il y arriver ?
DL : C’est comme partir en Europe ou en Amérique. La Guinée-Equatoriale est un pays en chantier. Si tu sais que tu es un homme de métier et que tu as envie de participer au développement de ce pays, tu peux y venir. Ce qu’il faut savoir, tu ne peux venir sans le visa. Il est très bien organisé et déjà aux différentes frontières, tu es refoulé si tu n’as pas un titre de séjour. En Guinée-Equatoriale, on ne peut pas ruser avec les services de sécurité. Je le disais tantôt, la Côte d’Ivoire n’a pas de représentation diplomatique en Guinée-Equatoriale. Pour tous ceux qui veulent aller dans ce pays, il faut passer soit par le Nigeria soit par le Ghana pour l’obtention du visa d’entrée.

LP : La Guinée-Equatoriale co-organise la CAN 2012 avec le Gabon. La sélection nationale est basée à Malabo. Comment la colonie ivoirienne prépare déjà cette campagne?
DL : Nous avons déjà mobilisé 500 Ivoiriens qui vont accueillir toutes les délégations ivoiriennes. Je veux parler des joueurs, des supporters, des journalistes. Si nous sommes informés de l’arrivée d’une délégation d’Ivoiriens, on enverra des gens qui vont les accompagner de l’aéroport jusqu’à leur hôtel. Partout où seront des Ivoiriens à Malabo pendant la CAN, il y aura des guides pour les orienter. Ça, c’est notre boulot. Nous avons décidé de le faire au nom de la République. Tout ce que nous voulons, c’est qu’on nous informe au préalable des différents plans de vols. Le jour de l’arrivée des Eléphants, nous allons mobiliser toute la colonie ivoirienne et tous les amis de la Côte d’Ivoire. Le Cameroun a sollicité une centaine de tee-shirts, le Bénin en a fait pareil. Tout comme le Mali. C’est vous dire que la Côte d’Ivoire ne sera pas orpheline à Malabo.

LP : Les supporters formeront le plus gros contingent. Avez-vous un plan d’accompagnement pour ceux qui vont partir soutenir les Eléphants ?
DL : Depuis mon arrivée en Côte d’Ivoire, j’ai eu des séances de travail avec le CNSE (Comité national des supporters des Eléphants). C’est une structure qui est très bien organisée. C’est cette structure qui a en la charge les supporters. Je peux avoir un travail d’expertise. Ils sont en contact avec le COCAN Malabo. Pour cette CAN, les deux pays ont décidé d’émettre un visa CAN. Si la Côte d’Ivoire décide d’envoyer 300 supporters, ce sont 300 visas qu’elle aura. Je voudrais dire à tous ceux qui veulent partir de tout mettre en œuvre pour être en règle vis-à-vis de ce pays. Sinon, ils seront refoulés. Sur place, nous les assisterons comme nous pouvons.

LP : Cela fait neuf ans que vous vivez dans ce pays qui est classé parmi les plus chers au monde. En terme d’hôtellerie, de transports, de restauration, qu’est-ce que vous pouvez conseiller aux Ivoiriens ?
DL : Ce n’est pas la première fois que la Guinée-Equatoriale organise un événement d’envergure continentale. Il y a la CAN féminine en 2008. Elle a été très bien organisée. Toutes les délégations sont réparties satisfaites. Il y a cette année le Sommet de l’Union africaine (UA). Tout le monde était unanime que ce pays a sorti le grand jeu. En termes d’organisation d’événements, il n’y a rien à reprocher à ce pays. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que la Guinée-Equatoriale est à l’image de tous les pays africains. Il y a des hôtels pour toutes les bourses. Il en est de même des transports et de la restauration. Si tu veux un haut standing, c’est normal que tu mettes le prix. Je ne pense pas que les visiteurs auront des problèmes pour se loger, se déplacer et se nourrir. Le pays est vraiment prêt pour accueillir tous ceux qui partiront pour la CAN. Mais contrairement aux autres pays, il faut toujours débourser un peu plus.

LP : Comment peut-on vivre dans ce pays quand on sait, selon certaines informations, que la bouteille d’un litre d’eau minérale coûte en moyenne 3000 F CFA ?
DL : Il est vrai que tout est importé dans ce pays. Mais on ne donne pas les bonnes informations sur le pays. Nous vivons là-bas et je peux vous certifier que la bouteille d’eau dont on parle est à 500 F CFA. Le prix auquel tu trouves un produit dans un Supermarché à Abidjan est le même qu’à Malabo. Les Ivoiriens peuvent venir nombreux le constater.

LP : Pour un supporter qui prend son avion à Abidjan, comment peut-il se loger à Malabo et à quel prix ?
DL : Il faut que les gens s’organisent. Depuis Malabo, j’ai lancé un message aux Ivoiriens. Que ce soit la presse écrite, la presse audiovisuelle, les supporters ou tout autre visiteur, j’ai demandé que les intéressés s’organisent. Si nous sommes permanemment en contact, c’est à eux de nous faire des propositions par rapport à leur budget. Nous avons déjà des résidences qui sont à leur disposition. Vous savez que ce ne sera pas la Côte d’Ivoire seule qui sera à Malabo. C’est dire que les trois autres pays viendront avec leurs supporters. Il aura aussi des visiteurs. Il serait très couteux de venir et de se diriger vers un hôtel. Mais avec notre concours, on trouvera des hôtels aux prix abordables. Je m’adresse surtout à la presse qui doit prendre attache avec nous pour un meilleur séjour.

LP : A combien coûte un hôtel ordinaire ?
DL : Les grands événements comme la CAN sont une occasion pour les opérateurs économiques de faire plus de bénéfices. Donc forcément, les prix des hôtels augmentent. Mais je peux dire que les prix des hôtels varient de 50 à 120.000 F CFA. Nous nous sommes engagés pour que le séjour des Ivoiriens se passe bien à Malabo. S’ils s’organisent bien à partir d’Abidjan et qu’ils nous contactent, il n’y aura pas de problèmes sur place.

LP : Un autre problème qui préoccupe les Ivoiriens, c’est la restauration. Que mange-t-on en Guinée-Equatoriale ? Peut-on y trouver des mets ivoiriens ?
DL : Nous avons au moins 500 Ivoiriens qui vivent en Guinée-Equatoriale et à Malabo. Nos sœurs tiennent des restaurants là-bas où on y trouve de l’attiéké, du braisé de poisson et de poulet, le kédjénou, le riz, le foutou igname ou banane et tout ce qu’on peut trouver dans un restaurant ordinaire ivoirien. En ce qui concerne la restauration, les Ivoiriens peuvent venir tranquillement. Nous avons tout planifié avec les restauratrices.

LP : A combien a-t-on un plat de kédjénou ?
DL : A 2000 F CFA. On peut manger sans trop débourser dans les restaurants ivoiriens à Malabo.

LP : Au niveau sécuritaire, la Guinée-Equatoriale est-elle prête pour cette compétition ?
DL : La sécurité en Guinée-Equatoriale occupe une place de choix au niveau des autorités. C’est vous dire qu’un accent particulier est mis sur ce volet. Aujourd’hui, la Guinée-Equatoriale est prête à parer à toute éventualité au niveau de la sécurité. Les Ivoiriens et tous ceux qui viendront dans ce pays n’ont pas d’inquiétude à se faire. Ils seront protégés du début jusqu’à la fin du tournoi. Depuis neuf ans que je vis dans ce pays, je n’ai jamais rencontré un problème d’insécurité. Je peux même affirmer qu’ils sont leaders de la sécurité en Afrique. C’est un pays qui est très organisé. Tout ce qu’ils demandent, c’est le respect de leurs lois. C’est pareil dans tous les pays du monde.

LP : Que doit éviter un Ivoirien, une fois, arrivé dans ce pays ?
DL : Aucun pays du monde n’acceptera qu’on vienne semer le désordre dans son pays. Et je n’accepterai pas qu’un Ivoirien vienne le faire en Guinée-Equatoriale parce qu’après la compétition, nous serons toujours là-bas. Ce que nous demandons aux Ivoiriens, c’est de se soumettre aux lois du pays. Cela passe par le respect des forces de sécurité durant cette compétition. Il y a des zones où les photographies sont interdites, il faut respecter les consignes données. En Guinée-Equatoriale, le vol est sévèrement puni quelque soit l’objet volé. Donc, il faut être simplement exemplaire et faire respecter l’image de la Côte d’Ivoire. L’Ivoirien est très responsable et nous souhaitons que la démonstration soit faite tout au long du parcours des Eléphants en Guinée-Equatoriale. De notre côté, nous nous engageons à leur assurer un merveilleux séjour.

LP : Quel est le minimum d’argent qu’il faut pour vivre à Malabo pendant la CAN ?
DL : On ne peut se le cacher. Le pays coûte un peu cher. Pour le séjour, il faut au minimum un million F CFA pour l’hébergement. Ça, c’est avec les résidences et les hôtels aux normes standards. Cela peut aller évoluer en fonction des besoins de l’intéressé et de la disponibilité des réceptifs hôteliers. Il faut indiquer que la restauration et les déplacements ne sont pris en compte dans ce que je viens de donner comme montant.

Par OUATTARA Gaoussou
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