x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

International Publié le mercredi 14 décembre 2011 | Le Patriote

Egypte / Elections législatives et retour à la démocratie : de l’inopportunité d’une deuxième révolution

Après le succès de la protestation du 25 janvier, qui a eu raison de Moubarak qui a démissionné le 11 février 2011, un groupe actif de jeunes révolutionnaires redemandent à la population de redescendre à la place Tahrir pour arracher le pouvoir au Maréchal Mohamed Hussein Tantawi. Un appel qui a eu certain écho et la place Tahrir s’est remise à bouillonner. Les manifestants accusent le maréchal et le Comité militaire mis en place, d’être le prolongement de la politique de Moubarak. Même le Premier ministre, Echam Sharaf, pourtant acclamé à sa nomination par tous, est devenu persona non grata. Les révolutionnaires dénoncent qu’une grande part du budget soit accordée à l’armée comme sous l’ère de Hosni Moubarak. Les premiers jours de mobilisation sont un succès. Mais très vite le maréchal tente de reprendre la main. Il passe par la répression mais rien n’y fit. Tantawi, fortement décrié par Tahrir, joue ensuite la carte de l’apaisement. Il décide de sacrifier Sharaf, le Premier ministre et fixe la date de juin pour remettre le pouvoir aux nouvelles autorités élues. Il porte son choix sur Kamal El Ganzouri, une personnalité respectée de tous, comme Premier ministre pour diriger le gouvernement. Ce choix refroidi l’ardeur d’une bonne partie des manifestants. Mais les irréductibles ne veulent pas de cette réponse du Maréchal Tantawi. «Ce que nous voulons, c’est un comité politique civil», argumente un leader des protestants au mégaphone. Car poursuit-il, Tantawi et les militaires sont les mêmes hommes de Moubarak. Face à ce refus catégorique de ceux que certains égyptiens présentent comme les radicaux de la lute, un groupe d’Egyptiens se désolidarise de ces derniers pour mener une contre manifestation de soutien au comité militaire. C’est la «révolution du peuple d’Abbasseya du 25 novembre». Une rue pas très loin de Tahrir qui, par sa grande mobilisation, a considérablement effrité l’élan de la mythique place du 25 janvier. D’un 25 à un autre, le peuple égyptien s’est divisé sur la direction à donner à la plus importante révolution de ce pays. «Ce sont des gens manipulés par les militaires qui tentent de voler notre révolution. Nous resterons mobilisées jusqu’au cadavre du dernier manifestant», lance menaçant un occupant de la place Tahrir. De l’autre côté, ce discours rempli d’accusations ne fait pas recette. « Il s’agit pour nous, la majorité silencieuse, de mettre le holà et dire que notre pays doit aller de l’avant. Le comité militaire va réorganiser l’Etat et préparer de nouvelles élections présidentielles», fait remarquer dame S. M, enseignante dans une université du Caire. A Abbasseya, on accuse les manifestants de Tahrir de vouloir coûte que coûte, confier le destin de l’Egypte à trois personnalités (Dr Mohamed El Baradei, Dr Abd El Moneim et M. Handdine Sabbahy) qui formeraient un genre du comité de transition à la libyenne. «Nous ne voulons pas d’un machin comme le CNT libyen qui viendrait assombrir l’horizon. Nous avons confié notre révolution à un Conseil militaire et il est en train d’organiser les élections. Laissons-le travailler», renchérit un manifestant de la nouvelle place. Mais le coup qui a littéralement assommé la place Tahrir est sans doute la tenue du premier tour des élections législatives. En effet, la grande participation du peuple à ce scrutin a sonné comme un désaveu pour les occupants de Tahrir. Surtout que les Frères musulmans, qui ont pris une avance considérable dans la course à l’Assemblée nationale, ne se sentent plus très concernés par cette autre révolution qui retarderait leur ascension au pouvoir. Et si les choses continuent dans ce sens pour le reste des consultations législatives, Tahrir ne sera plus que beau souvenir dans l’histoire de la marche démocratique de l’Egypte. Mais pour combien de temps? La fin des consultations législatives situeront mieux sur l’avenir démocratique de l’Egypte.
Koné Lassiné au Caire (Egypte)
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ