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Faits Divers Publié le mercredi 14 décembre 2011 | Nord-Sud

Destruction de la maison de correction / Gagnoa n’a plus de prison

Vu l’état de destruction avancé de la prison de Gagnoa, tout le monde est convaincu qu’il faudra débourser une somme colossale pour sa mise en état. En attendant d’obtenir les moyens de cette politique, les autorités étatiques peuvent réhabiliter les prisons de Lakota, d’Oumé, de Sinfra, de Soubré qui, elles, nécessitent, paraît-il moins de financement, comparativement à la prison de Gagnoa. Ainsi, ces villes pourront accueillir les prisonniers du Fromager. Cela aura l’avantage de décourager les bandits. Car, le fait qu’il n’y ait pas de  prison donne du zèle à des malfrats qui opèrent sans crainte au motif qu’une fois arrêtés, ils seront libérés parce qu’il n’y a pas de structure où les garder. La maison d’arrêt et de correction de locale n’a pu résister aux effets pervers de la crise politique.

La prison, entièrement pillée, n’est plus en mesure de recevoir des pensionnaires. Il n’y a plus que les violons des deux commissariats de police et celui de la gendarmerie pour accomplir cette fonction sociale. Mais ces lieux de détention, compte tenu de leurs capacités d’accueil réduites, sont très vite débordés. Parce que les délits et autres actes de malversations foisonnent. Chaque jour qui passe voit la population carcérale s’accroître un peu plus. Cependant, avec l’inexistence de la prison, les malfaiteurs ne peuvent passer devant le juge. Ils sont donc gardés au violon en attendant que la prison soit fonctionnelle pour qu’on les juge et leur infliger si possible une peine à purger. Certains de ces détenus sont dans cette attente depuis 2 voire 3 mois. Pourtant, la loi dispose que la garde à vue est de 48 heures renouvelable une fois. Ce qui voudrait dire que la loi en elle-même n’est pas respectée. Mais cette situation peut s’expliquer par le contexte particulier du pays au lendemain de la crise postélectorale. «Ce n’est pas fouler au pied les règles de droit que de maintenir les prévenus au-delà de la période de garde à vue. Nous avons peur de les libérer au risque qu’une fois dehors, ils commettent d’autres forfaits. Le plus important, c’est la sécurité des populations», nous a confié un officier de la police judiciaire. La question est d’autant plus importante qu’elle ressemble à un dilemme Doit-on libérer des prisonniers qui ont dépassé le délai de garde à vue? Si tel était le cas, ce sont les honnêtes citoyens qui en paieront le prix. Il faut donc trouver le juste milieu pour concilier les deux positions. Une source bien introduite dans le milieu judiciaire nous informe que la décision arrêtée par les autorités consiste à libérer les petits voleurs. C’est-à-dire ceux qui ont commis des larcins. Cela pour désengorger les violons qui ne sont pas loin d’être surpeuplés. Cette mesure n’est pas bénéfique aux bandits de grands chemins. Ils seront maintenus dans les liens de la police jusqu’à nouvel ordre. « Entre deux maux, il faut choisir le moindre. Il est préférable de garder les gangsters en dépit des dispositions légales qui leur accordent un délai de garde à vue. Comme il n’y pas de prison, c’est rassurant pour les populations que ces tristes individus soient mis hors d’état de nuire», a justifié un policier. Même s’il reconnaît que ce maintien dans les geôles a un prix. Par moments, dira-t-il, ces prévenus ont besoin d’assistance alimentaire. En ce moment-là, les policiers mettent la main à la poche puisque les parents ont démissionné. Belem Adama et Ouédraogo Abdoulaye font partie du contingent à garder encore pour un bout de temps. La gravité de leurs forfaits illustre bien qu’ils méritent la prison. Le premier a fait un braquage. Il a attaqué à main armée une boutique. Le délit du second peut être qualifié de tentative d’assassinat. Il a tailladé une jeune femme avec une machette après avoir tenté en vain de la violer.

Si les raisons de les maintenir dans les violons sont convaincantes, l’on est en droit de se demander la décision à prendre si éventuellement ces cellules venaient à faire le plein. La solution résiderait dans le jugement puis le transfèrement de ces malfrats dans les prisons des villes environnantes.

Alain Kpapo à Gagnoa
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