Le révérend Kpan René, vice-président de la Fédération évangélique de Côte d’Ivoire (Feci) et président de l’Eglise Evangélique de Réveil Internationale, remercie le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour les dons en vivres reçus à la veille de Noël. Il prône également la cohésion en Côte d’Ivoire.
Comment avez-vous accueilli le don du chef de l’Etat aux églises évangéliques à la veille de Noël?
Ce don en vivres a été une grosse surprise car c’est la première fois qu’un président de la République fait un tel don à la communauté évangélique, représentée par la Fédération évangélique de Côte d’Ivoire (Feci), à la veille de Noël. Nous sommes très heureux et nous remercions le chef de l’Etat pour cette marque de considération, d’autant plus qu’au lendemain de la crise postélectorale, d’aucuns stigmatisaient les églises évangéliques comme étant les responsables de la crise. Nous sommes heureux que le premier responsable du pays se soit mis au-dessus de toutes ces rumeurs et considérations.
Ne craigniez-vous pas une relation tendue avec le nouveau pouvoir taxé (par la rumeur) d’être contre les évangéliques?
A la fédération évangélique, nous n’avions pas d’inquiétudes. Nos membres proviennent de toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Nous existons depuis novembre 1960, donc nous avons connu tous les régimes politiques qui se sont succédé à la tête de l’Etat. Cependant, la communauté évangélique étant vaste, il y a des individus qui ne sont pas forcément représentatifs et qui ont commis des maladresses. Par rapport à cela, l’inquiétude était qu’on fasse de l’amalgame. Nous sommes heureux que l’autorité n’ait pas fait cette confusion.
Votre corporation a-t-elle des attentes particulières ?
Notre attente première reste le retour véritable de la paix dans ce pays. Les pasteurs ont beaucoup souffert de la crise. Nos fidèles proviennent à la fois du Nord, de l’Ouest, du Centre, de l’Est et du Sud et même en dehors de la Côte d’Ivoire. Quand nos fidèles souffrent, nous souffrons avec eux. Nous souhaitons que les Ivoiriens retrouvent la paix, qu’ils redeviennent tous frères et sœurs.
Après la friction constatée au lendemain de la crise post-électorale dans la société entière, quel type de relation entretiennent vos fidèles entre eux?
Il faut dire que la situation qui a prévalu dans les églises est due à deux facteurs. Le premier est que les politiques ont franchi le seuil des lieux saints et cela est dommage. Vous savez que la politique est faite par des hommes puissants avec des moyens puissants. Elle a donc affecté l’église. Le second facteur est que les hommes de Dieu n’ont pas été capables de dire non. Là où les hommes de Dieu ont été capables d’imposer la discipline de l’église, les effets collatéraux de la crise n’ont pas frappé assez. Aujourd’ hui, avec l’enseignement qui se donne, tous comprennent qu’on n’a pas d’avenir avec la guerre. Grâce à cette approche, la cohésion s’installe de plus en plus entre nos fidèles. Maintenant, s’il existe des endroits où des leaders ne prêcheraient pas la paix, eh bien, c’est eux qui entretiendraient l’incohérence.
Alors, quels conseils prodiguez-vous à ces leaders-là?
Globalement les prêches vont dans le bon sens. Toutefois, s’il y a un conseil à donner, nous dirons qu’il n’y a pas d’avenir dans la guerre. Il n’y a aucune nation qui se soit bâtie en se faisant la guerre. Jésus Christ a dit « tout royaume divisé contre lui-même ne peut subsister ». Ceci est valable pour les églises, les villages et les foyers. Il n’y a pas d’avenir à faire la guerre à son propre pays. Notre message est que tous aillent à la réconciliation quel que soit le degré de nos souffrances. Il est vrai que des églises ont subi des torts ; nous avons eu des biens pillés, des églises brûlées, des pasteurs traumatisés… mais nous ne devons pas pour autant faire la guerre. Maintenant que le président de la République tend la main pour panser toutes les plaies, nous pensons que le temps viendra où nous lui présenterons, de façon objective, les souffrances que les chrétiens ont connues. Aujourd’hui, la priorité n’est pas la revendication mais plutôt la réconciliation.
Quel message particulier adressez-vous à la population en cette fin d’année ?
En cette fin d’année, que les Ivoiriens récultivent l’amour et la fraternité. On n’a pas besoin d’être de la même communauté pour s’aimer les uns et les autres. Le commandement du Christ est d’aimer son prochain comme on s’aime soi-même. Les Ivoiriens ont été privés de joie, il y a bien longtemps. Maintenant qu’ils peuvent se réjouir, qu’ils le fassent avec beaucoup de sagesse. Au niveau des 650 églises évangéliques du Réveil sur l’étendue du territoire, notre tradition consiste à nous retrouver chacun dans nos temples locaux chaque saint Sylvestre pour célébrer le Seigneur et lui dire merci pour nous avoir protégés durant l’année qui s’est écoulée. Ce qui va faire la différence est le contexte car nous sortons d’une longue crise, donc nous n’avons pas prévu une grande organisation. Cependant, cette année, il y aura plus de place à la prière pour la paix. Nous parlerons de reconstruction morale, spirituelle, économique et sociale pour les perspectives du nouvel an.
Réalisée par Nesmon De Laure
Comment avez-vous accueilli le don du chef de l’Etat aux églises évangéliques à la veille de Noël?
Ce don en vivres a été une grosse surprise car c’est la première fois qu’un président de la République fait un tel don à la communauté évangélique, représentée par la Fédération évangélique de Côte d’Ivoire (Feci), à la veille de Noël. Nous sommes très heureux et nous remercions le chef de l’Etat pour cette marque de considération, d’autant plus qu’au lendemain de la crise postélectorale, d’aucuns stigmatisaient les églises évangéliques comme étant les responsables de la crise. Nous sommes heureux que le premier responsable du pays se soit mis au-dessus de toutes ces rumeurs et considérations.
Ne craigniez-vous pas une relation tendue avec le nouveau pouvoir taxé (par la rumeur) d’être contre les évangéliques?
A la fédération évangélique, nous n’avions pas d’inquiétudes. Nos membres proviennent de toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Nous existons depuis novembre 1960, donc nous avons connu tous les régimes politiques qui se sont succédé à la tête de l’Etat. Cependant, la communauté évangélique étant vaste, il y a des individus qui ne sont pas forcément représentatifs et qui ont commis des maladresses. Par rapport à cela, l’inquiétude était qu’on fasse de l’amalgame. Nous sommes heureux que l’autorité n’ait pas fait cette confusion.
Votre corporation a-t-elle des attentes particulières ?
Notre attente première reste le retour véritable de la paix dans ce pays. Les pasteurs ont beaucoup souffert de la crise. Nos fidèles proviennent à la fois du Nord, de l’Ouest, du Centre, de l’Est et du Sud et même en dehors de la Côte d’Ivoire. Quand nos fidèles souffrent, nous souffrons avec eux. Nous souhaitons que les Ivoiriens retrouvent la paix, qu’ils redeviennent tous frères et sœurs.
Après la friction constatée au lendemain de la crise post-électorale dans la société entière, quel type de relation entretiennent vos fidèles entre eux?
Il faut dire que la situation qui a prévalu dans les églises est due à deux facteurs. Le premier est que les politiques ont franchi le seuil des lieux saints et cela est dommage. Vous savez que la politique est faite par des hommes puissants avec des moyens puissants. Elle a donc affecté l’église. Le second facteur est que les hommes de Dieu n’ont pas été capables de dire non. Là où les hommes de Dieu ont été capables d’imposer la discipline de l’église, les effets collatéraux de la crise n’ont pas frappé assez. Aujourd’ hui, avec l’enseignement qui se donne, tous comprennent qu’on n’a pas d’avenir avec la guerre. Grâce à cette approche, la cohésion s’installe de plus en plus entre nos fidèles. Maintenant, s’il existe des endroits où des leaders ne prêcheraient pas la paix, eh bien, c’est eux qui entretiendraient l’incohérence.
Alors, quels conseils prodiguez-vous à ces leaders-là?
Globalement les prêches vont dans le bon sens. Toutefois, s’il y a un conseil à donner, nous dirons qu’il n’y a pas d’avenir dans la guerre. Il n’y a aucune nation qui se soit bâtie en se faisant la guerre. Jésus Christ a dit « tout royaume divisé contre lui-même ne peut subsister ». Ceci est valable pour les églises, les villages et les foyers. Il n’y a pas d’avenir à faire la guerre à son propre pays. Notre message est que tous aillent à la réconciliation quel que soit le degré de nos souffrances. Il est vrai que des églises ont subi des torts ; nous avons eu des biens pillés, des églises brûlées, des pasteurs traumatisés… mais nous ne devons pas pour autant faire la guerre. Maintenant que le président de la République tend la main pour panser toutes les plaies, nous pensons que le temps viendra où nous lui présenterons, de façon objective, les souffrances que les chrétiens ont connues. Aujourd’hui, la priorité n’est pas la revendication mais plutôt la réconciliation.
Quel message particulier adressez-vous à la population en cette fin d’année ?
En cette fin d’année, que les Ivoiriens récultivent l’amour et la fraternité. On n’a pas besoin d’être de la même communauté pour s’aimer les uns et les autres. Le commandement du Christ est d’aimer son prochain comme on s’aime soi-même. Les Ivoiriens ont été privés de joie, il y a bien longtemps. Maintenant qu’ils peuvent se réjouir, qu’ils le fassent avec beaucoup de sagesse. Au niveau des 650 églises évangéliques du Réveil sur l’étendue du territoire, notre tradition consiste à nous retrouver chacun dans nos temples locaux chaque saint Sylvestre pour célébrer le Seigneur et lui dire merci pour nous avoir protégés durant l’année qui s’est écoulée. Ce qui va faire la différence est le contexte car nous sortons d’une longue crise, donc nous n’avons pas prévu une grande organisation. Cependant, cette année, il y aura plus de place à la prière pour la paix. Nous parlerons de reconstruction morale, spirituelle, économique et sociale pour les perspectives du nouvel an.
Réalisée par Nesmon De Laure