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Économie Publié le vendredi 6 janvier 2012 | L’expression

Enquête Express/San-Pedro : Campagne café-cacao 2011.

© L’expression
La Côte d`Ivoire reprend ses exportations de cacao
La concurrence entre les acteurs de la filière cacao dans la zone de San Pedro, a atteint des proportions inquiétantes, les uns et les autres ont recours aux braquages et assassinats pour occuper le terrain.

Des pisteurs tués, près de 100 millions de Fcfa emportés.

A Adjamémé, faubourg situé à un jet de pierre de San Pedro, sur l'axe menant à Grand-Béréby, l'assassinat d’Issaka Kabré dit Morioré, 35 ans, de nationalité burkinabé, a transi d’émoi, mercredi, les populations. Ce jour-là, des individus, puissamment armés, ont fait irruption dans la cour des Kabré, dans la soirée, pour "régler ses comptes" au jeune acheteur de produits. C'est dans une orgie de pleurs que la veuve a accepté de nous relater les circonstances de la mort de son époux. " Issaka venait de rentrer de San Pedro où il s'était rendu deux jours auparavant pour préparer la campagne qui venait de s'ouvrir. Je l'ai laissée devant la télé pour aller m'occuper du repas dans la cuisine à l'autre bout de la cour. C'est de là que j'ai entendu du grabuge entre lui et ses supposés visiteurs. Et par la suite, des coups de fusil ont retenti. Quand je me suis déportée au salon, j'ai trouvé mon mari étendu, gisant dans une marre de sang. Le temps d'alerter les voisins, les malfrats avaient pris la fuite", relate-t-elle. Ce meurtre, aux yeux des parents du défunt est un règlement de compte. Pour nombre de personnes interrogées, ce sont les pisteurs (acheteurs bord champ) et les traitants (financiers des pisteurs) qui commanditent ces d’assassinats pour en finir avec leurs concurrents. Le lundi 9 décembre à Watté, un crime similaire a été commis. Dans cette zone de forte production de cacao, Pascal Yaméogo, pisteur, a été abattu par un gang dirigé par Ernest Yaméogo, son neveu.

Braquages et assassinats …

La battue organisée par les villageois a permis d'appréhender deux des acolytes du neveu indigne. De source policière, les deux scélérats ont affirmé qu'ils ont agi à la demande de Sana Paul, pisteur reconnu comme le principal concurrent de Pascal. A les en croire, Sana Paul leur a promis 5 millions de Fcfa en cas de réussite de l’opération. En attendant de mettre le grappin sur Ernest Yaméogo qui est en cavale, l'enquête se dirige vers Sana Paul et son patron, un certain Jean-Pierre. L’autre versant de l'infortune des acheteurs de produits, ce sont les récurrents braquages dont ils sont la cible sur les routes. Le lundi 10 octobre, à l'entame de la campagne, le Pca de la coopérative de Kouamékro, campement situé non loin de Moussadougou, une bourgade agricole sur la l'axe San-Pedro/ Sassandra, est tombé dans une embuscade des "coupeurs de route". Le trio de gangsters (Nébré, Désiré, Sanogo Ibrahim) venu d'Abidjan à l'instigation de leur "tuteur" O. P, résidant à Sassandra, a mitraillé la bagnole de Gilbert. Atteint de trois balles, les bandits l'ont abandonné après lui avoir pris la recette de 49 millions de Fcfa. L’enquête préliminaire a permis d'arrêter Sanogo IB. Ce dernier avait commencé à claquer les 10 millions de Fcfa qu'il a perçus lors du partage du butin. Leur éclaireur dans la zone, O.P qui a reçu 4 millions de Fcfa et les deux autres qui se sont partagé le reste du fric courent toujours.

…En bandes organisées

Un autre traitant libanais nommé Amoudié- que les braqueurs avaient détroussé de 30 millions de Fcfa en début de campagne- décide de se faire escorter désormais par des éléments des Frci. La hiérarchie des Frci, accède à sa demande moyennant une contrepartie. Après quatre missions sans encombre- on ne sait pour quelles raisons- un proche collaborateur à Amoudié chargé par son patron de s'occuper des questions d'argent, se passe du service d'un des deux éléments Frci sans en informer les chefs militaires. Le soldat Yaya Konaté avec qui il voyage désormais, va avec une bande monter un coup et détrousser l’homme de 14 millions de Fcfa. Autre chose, La dégradation des routes qui contraignent les conducteurs de camions affectés au transport du cacao à rouler aux pas, a favorisé une autre forme de vols de sacs de cacao. De source proche des convoyeurs vers les usines de conditionnement, les bandits, embusqués dans l'obscurité, s'agrippent aux véhicules en pleine rotation, ils déchirent les bâches pour faire tomber des sacs. " Pour qui connaît le prix d'un sac de 100 kilos de cacao, on n'a pas besoin d'affirmer que ce phénomène cause aux acheteurs de produits une forte déperditions au plan financier. Que le gouvernement crée une brigade anti-coupeurs de route pour protéger les opérateurs économiques", dénonce Koffi Jacques convoyeur de cacao au port.

Dosso Mourlaye Abdoulaye.
Correspondant régional.
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