x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le samedi 7 janvier 2012 | Le Temps

Gabegie au Palais de la Culture : Les promoteurs de spectacles demandent la démission de Koné Dodo

Rien ne va plus entre les promoteurs de spectacles et le directeur général actuel du Palais de la Culture de Treichville, Koné Dodo, à cause de sa «gestion scandaleuse», disent-ils, de ce patrimoine national. En effet, des organisateurs de spectacles et loueurs de matériels de sonorisation qui ont requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, vu les menaces proférées à leur endroit, estiment que «Koné Dodo a transformé le palais de la Culture en une affaire personnelle dans laquelle règne corruption, gabegie et favoritisme». Le premier point sur lequel ils mettent le doigt est l’installation au Palais de la Culture, d’une structure dénommée Mediapolis appartenant à son amie Diaby que le Dg a placé en position de monopole. Dans la mesure où il «obligetous les organisateurs de spectacle et acteurs du son à louer le matériel de sonorisation de Mediapolis, à des conditions exorbitantes». Pour les promoteurs de spectacle, cela relève d’une «entente illicite qui n’est pas loin de la corruption». Car, si les professionnels du spectacle que nous avons rencontrés disent ne pas être contre le fait que le Palais de la Culture s’attache un partenaire évènementiel, ils estiment que Koné Dodo ne devait le retenir qu’à la suite d’un appel d’offres qui aurait permis, sur une base égale et légale, à toutes les structures intéressée de soumissionner.

De sorte que la structure la plus compétitive puisse mériter un tel contrat avec le Palais de la Culture. En colère, ils vont plus loin pour révéler que : «l’implantation illégale de la structure Mediapolis Côte d’Ivoire au sein du Palais de La culture par le Dg Koné Dodo, a été à des fins d’enrichissement personnel». Et expliquent cela par le fait que Mediapolis qui, placé en position dominante, mène une «concurrence déloyale» aux autres structures. Ils en veulent pour preuve le fait que les agents de Mediapolis, un partenaire extérieur, sont confortablement installés dans les locaux du Palais de la Culture, alors que beaucoup de travailleurs du Palais n’ont pas de bureaux et sont réduits à errer dans les couloirs de l’édifice. Une visite des lieux nous a en effet permis de constater que le matériel de sonorisation de Mediapolis est bel et bien exposé dans la cour du palais, sous une banderole très expressive, avec logo et slogan. Et que les agents de la structure évènementielle y ont leur bureau. Mieux, on nous a indiqué, sur place, que le Dg du Palais de la Culture, Koné Dodo, partagerait même son bureau avec le patron de Mediapolis, qui bénéficierait des meilleures dates et d’une attention particulière de son hôte.
Le scandale des tickets parallèles

L’autre reproche fait par les promoteurs au premier responsable du palais de la Culture, est le phénomène des tickets parallèles qui a pris des proportions inquiétantes. «Pour une salle de 4.000 places, on peut se retrouver avec 6000 personnes qui ont tous leurs tickets d’entrée. D’où vient le surplus ?» se demandent-ils. Sinon d’un réseau parallèle organisé par la direction du palais de la Culture qui a la charge des tickets d’entrée. Les conséquences de cette pratique malsaine, se sont des problèmes de sécurité liés au surnombre dans la salle. En effet, lors d’un tour que nous avons effectué au Palais de la Culture pour voir l’émission «Bonjour 2012», de nombreux cas de blessés suite à des bagarre sanglantes, d’agressions, de vol, etc. ont été malheureusement déplorés sur les lieux. A cela, certains aspects de la «gestion floue» de Koné Dodo viennent s’ajouter. Les promoteurs de spectacles reprochent aussi à la direction du Palais de la Culture son «refus de collaborer avec ceux qui ne rentrent pas dans les combines des pots de vin et autres dessous de tables orchestrés par certains collaborateurs du Dg». Lesquels collaborateurs de Koné Dodo, menaçant de «créer des problèmes» et de mettre les Frci aux trousses de quiconque en parlerait à visage découvert. Et ils auraient même lancé à la face de certains mécontents que : «Tant que le Dg actuel aura la protection de sa tutelle et des autorités qui l’ont placé, personne ne pourra rien contre lui, quoi qu’on lui reproche. D’ailleurs, ceux qui ne sont pas content peuvent aller se plaindre où ils veulent. Nous, on fait ce qu’on veut».

Une attitude qui, selon le «Collectif des promoteurs et loueurs de son de Côte d’Ivoire», traduit le mépris de la nouvelle direction du Palais de la Culture à leur endroit. Au moment où, craignent-ils, Koné Dodo se préparerait à augmenter de façon unilatérale les coûts de location de salles au palais de la Culture, dans cette période difficile de crise.
Des prestataires de service menacent…

Et les griefs à l’encontre du nouveau Dg du Palais de la Culture ne s’arrêtent pas là. Selon nos sources, Koné Dodo refuserait de payer les factures de plusieurs sociétés prestataires de service engagés par l’Etat, alors que celles-ci ont déjà exécuté leur part de contrat et attendent de recevoir leur dû. Ce que les concernés ont confirmé. Avant d’ajouter que ce sont plusieurs centaines de millions de F Cfa que le Palais de la Culture leur doit, à ce jour, pour des services et travaux que l’Etat de Côte d’ivoire lui-même leur a demandés et qu’ils ont exécutés consciencieusement, dans les délais. C’est pourquoi ils ont été, disent-ils, ahuris d’entendre la direction du palais de la Culture leur dire que c’est le ministère de la Culture et le ministère de l’Economie et des Finances qui ont donné l’ordre de ne pas payer les factures des ces prestataires. Des Pme qui broient du noir aujourd’hui, après avoir engagé tous leurs fonds dans le préfinancement. Les sociétés lésées disent avoir tenté de vérifier les choses auprès des ministères cités, en vain. Faute de pouvoir rencontrer les ministres en question pour poser leur problème. C’est pourquoi, las de chercher à quelle porte frapper pour se faire entendre, ces prestataires de service ont décidé de saisir leurs avocats et la Justice, en dépit des menaces et de l’intimidation dont ils sont l’objet, pour porter plainte collectivement contre le Palais de la Culture. Le Dg du Palais de la culture et son entourage, s’ils nient, eux, les faits qui leur sont reprochés à propos de la gestion du palais de la culture de Treichville, ont reconnu, dans les colonnes d’un confrère, que Mediapolis est effectivement logé dans les locaux dudit Palais. Koné Dodo y déclare être «un businessman»(?) en quête de fonds propres pour le Palais de la Culture. C’est donc dans cette optique qu’il dit avoir «fixé un objectif avec Mediapolis, sur le plan financier en 2012 pour atteindre une certaine somme d’argent». Objectif pour lequel il a dit avoir logé cette structure dans les locaux du Palais de la Culture, pour que ses agents lui «fassent des comptes-rendus tous les jours». Mais sur la question des factures des prestataires de service, on reste très peu bavard. Une attitude et des arguments qui sont loin de convaincre les mécontents. Aussi les sociétés prestataires de service concernés interpellent-elles le Premier ministre et gouvernement de Côte d’Ivoire sur ce cas d’abus grave dont elles ont victimes, afin que leurs factures soient réglées dans les meilleurs délais. Quant aux promoteurs de spectacles et loueurs de son qui se sont constitués en Collectif pour protester, ils entendent braver les menaces de mort pour de tenir un sit-in dès le lundi prochain devant le Palais de la Culture à Treichville, afin de réclamer «la démission de Koné Dodo» qui, disent-ils, «risque de tuer le Palais de la Culture, si rien n’est fait». Affaire à suivre.

K. Kouassi Maurice
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ