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Société Publié le samedi 7 janvier 2012 | L’Inter

ADIEU ADIEU PDG!

© L’Inter Par Emma
Obsèques du patron du Groupe Olympe: Nady Rayess, la séparation
Vendredi 6 janvier 2012. Abidjan. Cimetière municipal de Williamsville. Autorités, parents et amis rendent un dernier hommage à Nady Rayess
Rideau! Le dernier acte de la vie terrestre de Nady Rayess, le Président Directeur Général du groupe Olympe, société éditrice des quotidiens ''L'inter'' et ''Soir Info'' et de l'hebdomadaire people ''Star Magazine'', s'est joué hier vendredi à Abidjan. De la Salle Prestige d'IVOSEP de Treichville, pour la levée du corps, au cimetière de Williamsville, pour l'inhumation, en passant par la Mission Libanaise du Sacré-Cœur à Adjamé, pour la messe de requiem, devant une foule nombreuse de parents, d'amis et d'employés, le ''Big Boss'', comme on aimait affectueusement l'appeler, à fait son dernier voyage terrestre. Depuis hier soir, par la volonté de Dieu qu'il a toujours loué et invoqué, Nady Rayess est entré dans la plénitude spirituelle.

L'HOMMAGE DE LA REPUBLIQUE

Pour services rendus à la Nation, la République de Côte d'Ivoire a su être reconnaissante hier en honorant son digne fils. Mme la Première Dame, Mme Dominique Ouattara, était à IVOSEP à titre personnel c'est vrai, mais aussi et surtout pour représenter son époux, le Président Alassane Dramane Ouattara. Le ministre de tutelle, le Dr Souleymane Diakité Coty, ministre de la Communication, était là pour porter le message du gouvernement. Le Premier ministre Charles Konan Banny, président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), était là aussi pour témoigner de la reconnaissance de l’État. Toute la grande famille de la presse nationale et internationale, organes de régulation et d'autorégulation comme associations sectorielles, étaient là aussi pour honorer un illustre confrère. Deux motards de la Police Nationale ont été détachés pour escorter la longue file de véhicules constituant le cortège funèbre accompagnant le ''Boss'' à sa dernière demeure.

Depuis la date tragique du lundi 02 janvier 2012, jour du crash de son avion, jusqu'à son inhumation hier, les soutiens de la République n’ont pas manqué et failli. Preuves par 9 que l'homme Nady Rayess comptait, et qu'il était apprécié par tous et de tous.

LES PLEURS DE SES EMPLOYES

La forte mobilisation de ses employés, du groupe Olympe à ROTOCI, à toutes les étapes du deuil, a été tout simplement impressionnante. D'abord, à la résidence du patron qu'ils ne cessaient de prendre d'assaut les soirs pour témoigner leur compassion à la famille de leur PDG. Ensuite, à la levée du corps, où à eux seuls, tous les employés du groupe Olympe et de ROTOCI, ont failli remplir la grande Salle Prestige d'IVOSEP, laissant même des compatissants débout. Les larmes des uns, les sanglots des autres, toutes ces choses ont concouru à montrer l’étroitesse des liens que Nady Rayess entretenait personnellement avec chacun de ses employés. Les anecdotes racontées par les uns et les autres prouvent que l'illustre défunt avait une histoire personnelle avec chacun de ses travailleurs. D'où l'affliction, qui même si elle était commune et générale à tous les travailleurs, était vécue personnellement par chacun selon son histoire avec le PDG.

. CE QUI RESTE DE L'HOMME

La conviction tranchée, le caractère trempé, le charisme permanent qui se dégageait de lui, le regard toujours appuyé comme s'il vous sondait, le verbe clair, on ne pouvait côtoyer Nady Rayess sans retenir cela, sans en être subjugué. Celui qui s'en va, était un grand manager doublé d'un bon communicateur. Il savait communiquer aux autres ses envies, ses passions, ses idées, et savait obtenir d'eux leur adhésion, à un projet qu'il voulait lancer.

Ses employés perdent en ce jour leur ''assurances tous risques'', comme ils le disent si bien eux-mêmes, car c'est un chef courageux qu'ils avaient en lui. Un chef qui savait prendre les risques, et qui savaient les protéger parce qu'il ne perdait jamais au change. Il laisse à ses hommes sa combativité qui ne lui avait jamais fait défaut. Cette combativité qu'ils ont eu le loisir de constater par eux-mêmes lors de l'incendie criminel qui a dévasté ROTOCI, il y a quelques années. Ce jour tragique, on avait vu un homme groggy et dévasté qui tentait de se contenir, mais que des faits et gestes trahissaient. Le lendemain matin, c'est lui qui était aux portes de nos bureaux pour nous réconforter. Cette combativité, je l'ai personnellement constaté, car je ne l'avais jamais vu étaler. Un jour, je lui ai demandé: «Boss, tu ne te fatigues donc jamais?». Il a souri, puis m'a montré son secret. Mais je le garde pour moi, je ne trahirai pas sa mémoire. Sa combativité a été dans la minutie avec laquelle il a bâti son groupe de presse et ses entreprises, pierre après pierre sans rien négliger. ''Bonsoir'' puis ''Soir Info'' entre 1993 et 1994, ''Douze'' en 1995, ''Star Magazine'' et ''FAM Photo-roman'' dans la même foulée, pour terminer en 1998, par ''L'inter'', l’œuvre est immense. Et il faudra la préserver en ayant de son courage et de son flair. Ce même courage qu'il a eu au début des années 1990 en imprimant certains journaux de l'opposition dont le ''Nouvel Horizon''.

Ce cran qui l'a fait entrer dans la légende de la presse nationale. Ce même courage qui l'a poussé à défendre l'opprimé sans en vouloir aux plus forts. Déjà entre 1998 et 1999, Il était aux cotés du Président Alassane Dramane Ouattara quand commençait la ''persécution''. En 2000, sous le régime de la junte du CNSP de feu le général Robert Gueï, il était encore là pour dénoncer les exactions des ''jeunes gens'' de ''Papa Roméo'' et servir de fer de lance à Henri Konan Bédié, président renversé alors en exil. Quand survient l'attaque du 19 septembre 2002, c'est encore lui qui publiera les premières photos de l'ex-rébellion. Sans bruit, sans excès, sans faux-fuyants, il aura été là et de tous les combats.

. CE QUI RESTE DE SON OEUVRE ET PROJETS...

A l'orée de ses cinquante ans, ce natif du taureau, signe des hommes de tête, laisse sur terre des œuvres à pérenniser. Parce que l'homme Nady Rayess a voulu faire de l'édition, le pilier de ses entreprises, il laisse à la postérité le plus grand groupe de presse privée de ce pays, et l'un des plus prospères de l’Afrique francophone avec des journaux incontournables comme les quotidiens ''L'inter'' et ''Soir Info'', et l'un des magazines people les plus cotés de la place, ''Star Magazine''. Avec l’imprimerie ROTOCI, le groupe Olympe, est le fleuron qu'il faudra préserver à tous les coups. Il nous avait mis dans la confidence qu'il voulait déménager les locaux actuels de son groupe de presse qu'il trouvait de plus en plus exigus, pour des locaux plus vastes afin de le rendre encore plus expansif. Ce n'est plus un rêve à caresser, mais à mettre en œuvre. Il caressait aussi le rêve de diversifier les activités de son entreprise, de l'étendre à d'autres secteurs d'activités tel l'audiovisuel. La pérennité de Nady Rayess passe aussi par-là. Adieu ''Big Boss''. Repose en paix, tu n'auras vécu inutile...

JMK AHOUSSOU
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