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Politique Publié le lundi 9 janvier 2012 | Nord-Sud

Découverte du squelette présumé de Kieffer à Issia: Le chef de l’opération raconte

© Nord-Sud Par DR
Presse - Campagne d`affichage public pour le journalistes franco-canadien Guy-André Kieffer disparu en 2004 à Abidjan
Le lieutenant Alassane Doumbia est le responsable des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, chargé de la sécurité dans le département d’Issia. Il est l’officier qui a découvert des ossements humains supposés être ceux du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer. Dans cet entretien, il explique comment il a mené son investigation, le rôle qu’il a eu à jouer dans cette découverte macabre et comment s’est faite la collaboration entre lui, sa hiérarchie et le juge français, Patrick Ramaël, chargé du dossier.


Qui a fait cette découverte macabre et, dans quel village a-t-elle eu lieu ?
Permettez-moi de vous indiquer que la découverte a été faite précisément à Yaokro. C’est un village situé dans la sous-préfecture de Saïoua, à 20 kilomètres d’Issia, chef-lieu de département et à 10 kilomètres de Saïoua, sur l’axe reliant les deux villes. Par qui ? vous avez demandé. Il faut dire qu’effectivement nous avons mené des investigations sous l’autorité militaire de toute ma hiérarchie du Haut-Sassandra, dont le commandant Ouattara Issiaka dit Wattao et le capitaine Diomandé Ibrahim dit Delta. C’était suite à des informations récurrentes qui nous parvenaient concernant l’enterrement d’un Blanc depuis un long moment. Nous avons minutieusement entrepris des investigations pour savoir si les faits qui nous sont rapportés étaient conformes à la réalité du terrain. Nos investigations ont abouti à localiser les lieux exacts. C’était au pied du pont de la Goré, qui constitue le trait de démarcation entre les deux sous-préfectures d’Issia et de Saïoua.

De qui avez-vous appris les premières informations liées à cette affaire ?
Souffrez que je ne puisse pas répondre en ce moment à cette question, pour éviter de brouiller des pistes, étant donné que les instructions sont en cours. Mon silence participera à leur aboutissement et aussi à l’éclatement de la vérité.
Depuis combien de temps les premiers échos concernant cette affaire d’enterrement de Blanc dans la zone vous sont parvenus ?
Cela remonte à trois mois déjà que les premières informations concernant cette affaire d’inhumation d’un Blanc au pied du pont de la Goré me sont parvenues. Aussitôt j’ai pris attache avec mes chefs qui m’ont mis en mission. Avec beaucoup de minutie, j’ai mené mon enquête sur les instructions et avec l’aide et l’apport des personnes témoins, dont je ne pourrais citer les noms ici. Nous n’avons pas eu beaucoup de difficultés à trouver l’endroit censé avoir accueilli ce corps du Blanc. Puisque les échos étaient formels qu’il s’agissait bel et bien d’un toubab.

Peut-on savoir, si à ce jour, des soupçons pèsent sur des personnes et si vous avez déjà procédé à des arrestations ?
Là aussi, cela participera à gêner les instructions en cours, donc je ne peux pas donner de réponse à cette question.

Pouvez-vous confirmer la présence du juge Ramaël au moment de la fouille et quelle a été sa réaction et comment a-t-il été informé ?
Effectivement, le juge Ramaël était présent et a assisté à la fouille qui a abouti à la découverte. Devant la scène, il était ému. Car, au premier abord, il ne croyait pas à la présence d’un corps à cet endroit. Ensuite il a profondément respiré comme pour exprimer un soulagement et pour dire qu’une importante étape venait d’être franchie dans l’enquête qu’il mène depuis environ huit ans. Il faut noter que le juge français Ramaël avait été informé depuis un moment. Car, depuis un certains temps, ayant été informé de la situation, nous avions pris sur nous d’informer la force Licorne et le commandement supérieur de la gendarmerie nationale. Par la suite, une fois à Abidjan, le juge Ramaël nous a contacté et nous avons échangé sur le sujet. Depuis lors, nous sommes restés régulièrement en contact jusqu’à ce qu’il revienne cette fois et qu’il soit procédé à la fouille des lieux ce vendredi 6 janvier 2012, sous ses yeux. J’ai été moi-même le chercher à Abidjan, précisément au 43e Bima. Il était accompagné de deux gendarmes. Durant toute la journée du vendredi 6 janvier 2012, nous avons mené ensemble les investigations. Ensuite, j’étais de la délégation de la 2e région militaire de Daloa qui l’a ramené à Abidjan.

Qui s’est chargé de transférer les ossements découverts sur Abidjan ?
C’est nous. C’était sur instructions du chef d’état-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, le général de division, Bakayoko Soumaïla.


Entretien réalisé par Bayo Fatim,
envoyé spécial à Issia
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