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Art et Culture Publié le mardi 10 janvier 2012 | Le Patriote

Hommages nationaux : Le fabuleux destin d’Amédée Pierre

© Le Patriote Par Prisca
Littérature - René Babi dédicace son l`ouvrage "Amédée Pierre, le Dopé national, grand maître de la parole"
Jeudi 16 septembre 2010. Abidjan. Palais de la culture Bernard B. Dadié de Treichville. Le célèbre chanteur Amédée Pierre (photo) assiste à la cérémonie de dédicace de l`ouvrage écrit par René Babi, et consacré à sa vie.
Il a beaucoup fait musicalement pour la Côte d’Ivoire. Le pays lui renvoie l’ascenseur. Rappelé à Dieu le 30 octobre dernier, la mémoire d’Amédée Pierre, depuis le 4 janvier dernier, est honorée par la nation ivoirienne toute entière. Selon le programme concocté par la famille de l’illustre disparu en accord avec le ministère de la Culture et de la Francophonie, tous les Ivoiriens et particulièrement le monde culturel ont jusqu’au 14 janvier pour dire adieu à l’une des icônes de la musique ivoirienne moderne. Assurément, tout au long de ces obsèques, les autorités, les artistes et bien d’autres anonymes bercés par les mélodies du "Dopé " (qui signifie le rossignol en Bété-langue du Centre ouest de la Côte d’ivoire) viendront dire, témoigner ce qu’ils savent de l’homme. Car, par la beauté, l’originalité et la profondeur de ses textes, Amédée Pierre a su régner sur deux générations de musiciens en Côte d’Ivoire. Des années des indépendances à la période du "vent de l’Est" ou " le Printemps de la démocratie", c’est-à-dire les années 90 avec la naissance de musiques urbaines dominées par le courant Zouglou.

De la seringue au micro; une reconversion réussie !
Ceux qui ont connu et côtoyé l’homme lui attribuent beaucoup de qualité. Calme, il avait un langage direct et un ton apaisant.
Amédée Pierre, né le 30 mars 1937, à Tabou, en pays Krou, au sud-ouest de la Côte d'Ivoire, mort le 30 octobre 2011 à Treichville, un musicien-chanteur de Côte d'Ivoire. Son nom à l'état civil est Nahounou Digbeu Amédée. Le prénom Pierre lui fut attribué lors de son baptême catholique.
Infirmier d'État de formation, Amédée Pierre débute sa carrière musicale dans une époque où, en Côte d'Ivoire, les musiques d'origines congolaise (Rumba, Zaïko, Kavasha), cubaine (Salsa), nigériane (Juju) et ghanéenne (High life) ont pignon sur rue, au détriment de la musique ivoirienne. L’artiste se lance dans un nouveau créneau en déclamant ses textes dans sa langue maternelle: le Bété. Ainsi parut son premier album intitulé "Moussio Moussio" qui lui vaut la réputation de "Dopé National". Amédée Pierre est connu pour ses classiques comme "Soklokpeu" et "Lorougnon Rabé". Ces morceaux cultes ont fait l’objet de plusieurs interprétations. La plus célèbre reprise de "Moussio Moussio" reste la version de Sonacky qui vit désormais à Grigny (banlieue parisienne). Quant au tube "Soklokpeu", il a été maintes fois imposé à des concours de chants et d’orchestres tels que "Podium", "Star Karaoké"…
L’autre haut fait de Nahounou Digbeu est qu’il est à l'origine de la création du Bureau ivoirien du droit d'auteur (BURIDA). En effet, après quelques années de carrière, Amédée Pierre s'insurge contre le fait que les droits d'auteurs ne soient pas reversés après exploitation de ses œuvres et de ceux des autres artistes, à l’époque, tels que Zakry Noël, Mamadou Doumbia, les Sœurs Comoé etc, en Côte d'Ivoire. Ulcéré par ce fait, il menace donc d'abandonner la chanson. Le président Félix Houphouët-Boigny demande donc au ministre chargé de la Culture d'alors de tout mettre en œuvre pour réparer cette injustice. Amédée Pierre mena donc cette lutte avec des personnalités au nombre desquelles, pour ne citer qu’elles, le poète et dramaturge Bernard Zadi Zaourou et le journaliste Kaba Taïffour.
Au final, c’est un artiste multidimensionnel doublé d’un homme aux qualités humaines inestimables à qui la République reconnaît ses mérites.
Jean- Antoine Doudou


Le programme des obsèques (…)

Mardi 10 janvier
Vernissage de l’exposition Galerie Lattier 9h 30
Hommage officiel : 15h – 17h à la salle Anoumabo
Condoléances 18h – 20h.
Mercredi 11 janvier
Hommage scientifique à la salle Lattier du Palais de la Culture 15h – 19h
Condoléances 18h – 20h (fin).
Jeudi 12 janvier
Cérémonie au Temple du Dopé à Treichville
Veillée de Prière Ivosep Prestige 18h – 20h
Caravane et nuit du Dopé 20h – 23h à la Salle d’Anoumabo du Palais de la Culture.
Vendredi 13 janvier
Veillée à Port-Bouët : 21h à l’aube.
Samedi 14 janvier
Levée de corps sur le parvis de la Cathédrale
Messe et Inhumation au Cimetière de Williamsville
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