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Société Publié le lundi 16 janvier 2012 | Nord-Sud

Conflit Bozos-autochtones sur le lac d’Ayamé , Adjoumani ramène les jeunes pêcheurs à la raison

Pris de remords après les violences perpétrées contre le ministre Kobenan Adjoumani, venu en médiation dans le conflit qui les oppose aux pêcheurs maliens, les pro-Gbagbo sont allés quasiment se mettre à genoux devant l’autorité. Celui-ci a, certes, accepté le pardon mais a également asséné ses vérités.



Vingt-quatre heures après l’incident malheureux, survenu au cours de la rencontre de médiation entre pêcheurs maliens et jeunes autochtones Agni à Ayamé, les populations ont multiplié les démarches en vue d’obtenir le pardon du ministre Kobenan Kouassi Adjoumani. Une forte délégation, composée de cadres, d’élus du département, du corps préfectoral, de notables et de jeunes pêcheurs, a ainsi effectué le déplacement à Maféré au domicile du président du conseil général d’Aboisso. C’est, en effet, là-bas que le ministre a accepté de les recevoir. Dès l’entame de la cérémonie de réconciliation, le porte-parole, Grégoire Kadja Brou, cadre et fils d’Ayamé, s’est empressé de présenter des excuses publiques à l’autorité ministérielle. Il a condamné les agissements de la veille. « Le savoir-être nous a manqué. Nous sommes meurtris à l’idée de savoir que vous êtes fâché contre nous. Nous avons fauté certes mais accordez-nous une seconde chance. M. le ministre Adjoumani, Ayamé vous demande pardon », a-t-il plaidé. Le maire Louis Blaise Aka Brou et le président du conseil général, Aka Aouélé, ont abondé dans le même sens.

Le temps des regrets
Pour Aka Aouélé, rien ne peut justifier ce comportement inacceptable des jeunes. « Ayamé ne doit pas franchir le Rubicon pour deux raisons : le ministre Adjoumani est venu régler un conflit en tant que représentant du gouvernement. Le déshonorer, c’est avoir un manque de respect pour l’Etat tout entier. En plus, il est un frère et allié du peuple Sanwi», a-t-il ajouté. Le ministre des ressources halieutiques et animales a, au nom de l’alliance interethnique et au nom de la vision prônée par le nouveau gouvernement, qui appelle partout au pardon et à la réconciliation, accepté les excuses de ses hôtes. Néanmoins, n’étant pas homme à se laisser intimider et malgré l’hostilité déclenchée contre lui par les jeunes endoctrinés par les cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) de la zone, le ministre des Ressources animales et halieutiques est resté droit dans ses bottes. Comme la veille, il a asséné quelques vérités aux pro-Gbagbo opposés à la paix et à la réconciliation. « Je ne suis pas du genre à être intimidé. Jamais, je ne cautionnerai qu’on chasse quelqu’un de la Côte d’Ivoire tant qu’il respectera les lois et les coutumes de notre pays. Je suis prêt à vous aider afin que vous soyez organisés et compétitifs, mais je ne chasserai jamais les Bozos pour vous. Celui qui sera en règle vis-à-vis de la direction des pêches, pêchera quelle que soit son origine », a-t-il craché avec courage. Pour lui, ces jeunes sont manipulés par « les  vrais ennemis du village ». « Si vous avez un fils qui veut chasser des gens, alors, chassez-le car c’est lui votre vrai ennemi », a-t-il recommandé. Il a terminé en rappelant que désormais, rien ne sera comme avant. « C’est le président Alassane Ouattara qui est au pouvoir, que vous le voulez ou pas. Apprenez à vous conformer à la vision du gouvernement qui prône le vivre ensemble. Même si vous ne l’avez pas voté, ne lui compliquez pas la tâche. Le président est là pour le développement du pays tout entier. Allez voir à Abidjan et vous verrez la différence avec votre Gbagbo. Allez à la paix et à la réconciliation », a-t-il exhorté. Pour conjurer le mauvais sort et sceller la paix, les populations ont offert un mouton et des bouteilles de liqueur au ministre pour renforcer le pardon. En retour, il leur a offert une importante somme pour marquer la fin effective du malentendu. Rappelons que Kouassi Adjoumani parti, vendredi, à Ayamé, en mission de bons offices, a été pris à partie par des jeunes autochtones mécontents de sa médiation. Ces jeunes pêcheurs sans expérience ne veulent pas cohabiter avec les Maliens sur le lac d’Ayamé.

Camara Madjer, envoyé spécial à Maféré
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