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Économie Publié le mercredi 18 janvier 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Douanes / Accusé de rouler pour la Sidam, Serey Doh Célestin, Sg du Syconad-CI s’explique : ‘’Je m’insurge contre ces vendeurs d’illusions… Aucun syndicat ne perçoit de commissions à la SIDAM’’

Le secrétaire général du Syconad-CI (Syndicat de la coordination nationale des agents des douanes de Côte d’Ivoire), par ailleurs porte-parole du collectif des syndicats des douanes, s’est ouvert à l’IA. Expliquant les raisons de son appel à adhérer à la Sonarci, après avoir dénoncé la procédure ayant conduit au choix de cet assureur pour la couverture médicale des douaniers, il fustige les comportements malsains qui existent dans le milieu syndical en douanes.

Comment pouvez-vous justifier votre nouvelle position, celle d’inviter vos membres à aller à la Sonarci? Ne pensez-vous pas qu’ils se sentiront trahis avec cette orientation que vous prenez ?

Notre position a été beaucoup influencée par les syndiqués. Qui nous ont massivement rendu service à notre siège. Je veux parler du collectif. Nous avons pensé que les débats étaient libres et que chacun pouvait argumenter comme bon lui semblait pour aboutir à un choix qui fasse l’unanimité mais on a vu qu’un choix avait été déjà fait. Dans ces conditions où au premier janvier, des douaniers ne sont plus couverts, on ne sait plus à quel centre de santé, à quelle pharmacie aller pour s’approvisionner pour nos soins. Nous, en tant que responsables de syndicat, alors que les mêmes douaniers pour lesquels nous répondons, viennent nous dire, libérez-nous. Face à cela, nous estimons que si tel est que l’intérêt des agents prime, il faut aller à la décrispation. Notre position vient donc de la base. Ce n’est point une trahison pour ceux qui nous ont suivis et encouragés dans notre combat. Aujourd’hui, on parle de Sidam comme si c’est une maison qu’on ne connaît pas. Nous ne voulons pas rentrer dans les détails mais nous posons la question suivante : « Qu’en sera-t-il demain pour la Sonarci ? ». Mais ce qui nous intéresse en tant que syndicaliste,que les douaniers soient soignés convenablement avec cette nouvelle assurance.

Dans un souci de décrispation, vous décidez d’aller à la Sonarci, alors que vous décriez la procédure qui a conduit au choix de cette maison. Pourquoi n’avez-vous pas brandi la note 9 du 2 mars 2007 du temps du colonel-Major Gnamien Konan pour une adhésion dans une autre maison d’assurance ?

Nous sommes certes une régie du ministère de l’Economie et des Finances mais en même temps un corps paramilitaire. Nous nous devons de respecter les préceptes élémentaires de l’armée. Chez nous, 1+1=1. Cela veut dire que jamais nous allons dissocier nos forces. Faut-il que cette culture de solidarité qui nous a été inculquée depuis tous les camps militaires parce qu’il s’agit de la SIDAM, vole en éclats? Ou encore pour une question d’honneur, faut-il amener les agents à être désolidarisés? Nous disons non ! Notre souci, c’est d’aller ensemble. Voilà pourquoi, nous appelons rapidement à la création de la mutuelle. On est aujourd’hui heureux que l’actuel Dg, hier inspecteur général adjoint des douanes, ait été le président du comité scientifique des travaux sur la mutuelle des agents des douanes. Avec lui, on se dit qu’on ira rapidement à la mutuelle.

Vous dites qu’il n’est pas bien de se dissocier et pourtant la Douane, c’est près de 3000 agents pour huit syndicats, quel est votre poids dans tout ce conglomérat ?
En douane, nous ne parlons pas de poids. Le syndicaliste, c’est celui-là qui dénonce quand il le faut. Le syndicalisme doit permettre d’être une force de proposition au service de son administration, c’est aussi reconnaître par honnêteté intellectuelle un travail bien fait. Cela veut dire qu’à un moment donné, il faut reconnaître la justesse des actions de ce qui a été fait par la direction générale pour nous. Je m’insurge contre le mensonge syndical. Je m’insurge contre les syndicalistes menteurs et vendeurs d’illusions, dénigreurs, incapables d’esprit d’analyse face aux nombreux problèmes qui minent la douane. Il faut dire la vérité à la base. Il faut d’abord reconnaître ce que la direction a fait de bien. Mais il y a un syndicat parmi nous qui est fort dans l’intoxication, le mensonge. Ce syndicat ne peut pas revendiquer l’augmentation du TS qui est le résultat de la volonté manifeste du Directeur général actuel de faire plaisir aux douaniers. Il faut leur reconnaître cela. Mais bizarrement, ce sont les syndicalistes qui dorment pendant les travaux scientifiques et ne donnent jamais de positions claires, qui sont les premiers à fustiger les uns et les autres, à s’approprier le résultat des luttes syndicales. Je me demande quelle est cette manière de faire du syndicalisme. Nous les surprenons souvent à des postes de contrôle (P C) douanes en pleine calomnie, dire des contre-vérités, faire de la délation. Est-ce que quand on crée un syndicat, c’est pour faire de la calomnie contre les autres syndicats ? Ce n’est pas ça l’objectif d’un syndicat. C’est pourquoi, je salue au passage nos prédécesseurs, Dié Kassié, président-fondateur du Syconad-ci et le lieutenant Allah Bongo Oré, ancien secrétaire général du Sylad-Ci. Ceux-là ont apporté un plus et c’est sur la voie tracée par ces prédécesseurs que nous luttons pour la cause des douaniers. Lorsqu’Allah Oré a permis aux douaniers d’obtenir la prime trimestrielle, nous étions à un indice. Lorsqu’il est parti, nous avons pris le relais, le camarade Gnapi Vincent et moi, en compagnie de quelques doyens.

Avez-vous pris fait et cause pour la Sidam dans cette affaire ? Percevez-vous des commissions de cette maison d’assurance ? Est-ce que vous mangez à la table de la Sidam ? Parce que l’appel d’offres a permis d’enregistrer plusieurs entreprises soumissionnaires…
C’est regrettable que des gens pour lesquels hier, nous étions au four et au moulin afin que les conditions de travail et de vie s’améliorent, nous prêtent ce genre d’image. C’est vraiment dommage, c’est déplorable, ça fait mal d’entendre ce genre de chose. La vérité c’est qu’à aucun moment, le collectif n’a signifié à la direction générale que nous sommes pour Sidam. C’est faux et j’insiste. Nous ne sommes pour aucune assurance. Ce qu’il faut savoir, nous avons signé pour 6 mois avec Sidam. Et une fois ce contrat de 6 mois arrivait à son terme, nous partions à la mutualisation. Malheureusement, la crise postélectorale est arrivée et dès que le nouveau DG a pris fonction, pour la première fois de notre histoire, le collectif a lancé un signal fort au Directeur général en lui faisant don d’un important lot de fournitures de bureaux. C’est un signal fort pour signifier que nous sommes prêts à l’accompagner dans sa mission et à l’appuyer. Nous avons dit, ‘’allons rapidement à la mutualisation’’. L’administration étant une continuité, nous avons pensé qu’il allait s’aligner sur cette position pour qu’on aille rapidement à la mutualisation puisque c’est lui-même, l’actuel directeur général qui était le président du comité scientifique qui a produit les textes de la mutuelle. Donc nous n’étions pas d’accord de partir d’une maison d’assurance à une autre. Les gens sont allés plus loin. Des douaniers sont allés jusqu’à critiquer le fait qu’un douanier ait une voiture.

Personnellement, je suis douanier, mon épouse également. Chaque année, si on le veut, on peut s’acheter une voiture. Mais des douaniers qui, paradoxalement roulent dans de grosses cylindrées, m’ont indexé, prétextant que c’est de la Sidam que je tire l’argent pour m’enrichir. En réalité, en douane quand on n’a plus d’argument, on donne dans les raccourcis. Sinon comment pouvez-vous comprendre, des gens qui décident d’étudier des dossiers d’appel d’offres avant de choisir le meilleur soumissionnaire.

Le choix de l’assureur...
Sur 6, ils réussissent à étudier 3 cas et on vous empêche d’étudier les trois autres. Par la suite, on vous appelle au vote. Si vous avez de la dignité, vous vous retirez sans faire de tapage. C’est ce que nous avons fait. Voilà pourquoi, je pose la question : «Si nous sommes pro-Sidam, qui est pro-Sonarci ? Si les assurances donnent de l’argent pour être choisies, qui a perçu la part de SONARCI ? Mais nous ne voulons pas rentrer dans ce débat, qui ressemble fort à un débat de poubelle. Nous disons simplement que nous voulons aller à la mutuelle. Aucun syndicat ne perçoit de commissions ou perdiems à la SIDAM. La Sidam a même des difficultés. Mais comment voulez-vous que quelqu’un qui a des difficultés, puisse sortir encore des millions pour les syndicalistes ? Tantôt on parle de 100 millions de FCFA, tantôt de 200 millions de FCFA qu’on aurait perçus. Mais si ça s’avère juste, c’est que ceux qui travaillent à la Sidam ne sont pas intelligents. La douane vous doit énormément de l’argent et vous n’avez pas d’argent. Vous allez encore soudoyer des représentants de cette corporation. Demandez à la Sidam comment se passe le recouvrement avec la douane. Vous voyez, quand vous-prenez une position ou une orientation qui ne sied pas aux gens, ils vous collent des étiquettes. C’est courant dans notre milieu. La SIDAM ne nourrit personne à la douane et aucun membre du collectif ne perçoit de l’argent de la part de la Sidam pour quoi que ce soit». Vous devez retenir qu’il y a des gens qui veulent plaire, ils sont avec vous le jour pour les réunions, la nuit, ils sont à la table du DG pour lui filer le rapport de ce qui a été arrêté aux réunions. Or entre le DG et nous, il n’y a pas de querelles. C’est notre homme parce que nous le connaissons, nous avons énormément travaillé avec lui pour le bien-être des douaniers quand il n’était pas encore Dg. Ce n’est donc pas à nous de le déranger dans son élan de satisfaire aux attentes des douaniers.

Certains syndicalistes ont été traités de politiciens encagoulés. Avez-vous, dans cette affaire, roulé pour un quelconque parti politique ?
Le syndicaliste ne fait pas de politique politicienne. Donc au plus fort de la crise postélectorale, nous avons produit une déclaration sur la RTI au nom du collectif pour dire que les douaniers sont en dehors des considérations politiques. Il ne revient pas aux syndicats de dire qui est Président de la République, qui ne l’est pas. Ce n’est pas notre rôle. Mais on a été mal compris, et on nous a taxés de rouler pour tel ou tel camp. Notre chance aujourd’hui, c’est que dès l’arrivée du colonel-major Issa Coulibaly à la Direction générale, nous avons observé une trêve, on l’a mis à l’aise pour qu’il remette l’administration en marche. C’est uniquement cette question d’assurance pour la couverture médicale qui est en train de créer des brouilles. Si nous avions commencé à faire du syndicalisme pur tel que nous l’avions fait sous Gnamien Konan et Mangly, ces mêmes gens qui disent des contre-vérités au DG, nous auraient collés une étiquette de politicien. Tenez-vous bien, si tel est qu’on est des pro-Gbagbo, Alphonse Mangly qui était DDC (Directeur de Campagne de Laurent Gbagbo à Danané) aurait dormi en paix pendant son passage à la tête de la direction générale mais il a connu 6 grèves. Avec le nouveau DG, nous avons observé une trêve. Le seul problème, c’est que nous ne nous sommes pas entendus sur la procédure pour aboutir au choix de notre nouvel assureur. Nous faisons du syndicalisme pur et on aurait pu aller à la grève. Mais dans un souci de décrispation, nous avons décidé, en accord avec la base, d’aller à la Sonarci. Nous sommes des syndicalistes et non des politiciens. Il y a d’autres combats dans l’avenir sur lesquels on ne reculera jamais mais pour notre santé, nous avons levé le pied pour qu’on soigne nos camarades convenablement. Le syndicalisme, c’est aussi la responsabilité. Nous souhaitons que le temps du contrat soit court et qu’on ne cotise pas des milliards de FCFA pour la SONARCI alors qu’avec 500 millions de FCFA, on peut créer notre mutuelle. Voilà notre position.

K. Hyacinthe
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