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Politique Publié le jeudi 19 janvier 2012 | Nord-Sud

Maladies et décès des pro-Gbagbo : A qui la faute ?

Alors que le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, leur tend la main, les partisans de Laurent Gbagbo préfèrent rester en exil. Mais, quand il leur survient un malheur, ils en jettent la responsabilité sur les autorités ivoiriennes.


Le débat est nauséeux. Il convient donc d’y mettre un terme le plus tôt possible. C’est que, depuis la mort en exil de l’ancien ministre de l’Economie et des finances de Laurent Gbagbo, ses partisans, pour se donner le moral, ont entrepris d’accuser le régime d’Alassane Ouattara du malheur qui s’abat sur eux. Pour ces frontistes, la mort de Gnan Raymond, de Paul Antoine Bohoun Bouabré et les cas de maladie d’Awa Ehoura ou de Paul Dokui participent d’une stratégie de neutralisation de l’opposition ivoirienne par les nouvelles autorités. Pis, selon les disciples de Laurent Gbagbo, cette stratégie qui viserait à faire taire l’opposition, a commencé à être mise en œuvre depuis décembre 2010 avec la fermeture des banques. « Au regard des circonstances, Paul (Paul Antoine Bohoun Bouabré, ndlr) est mort, victime finalement du système de répression absurde et aveugle Ouattara-Sarkozy. Oui, Paul est la grande victime d’une méthode de ‘’crime parfait et silencieux’’ mis au point par Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara et expérimenté avec succès pendant la crise post-électorale en Côte d’Ivoire avec la fermeture sans préavis des banques françaises ainsi que l’embargo sur les médicaments, mesures décidées par le président français pour soutenir son poulain en difficulté, au mépris de la vie des Ivoiriens », a écrit, hier, dans un pseudo-hommage posthume à son ancien camarade de parti, Hubert Oulaye. Quelle aberration et quelle légèreté d’esprit de la part d’un ancien ministre de la République ! Sur un air d’arrogance, l’ancien enseignant à l’université de Cocody tente malignement de théoriser un discours digne des ‘’agoras’’ et autres ‘’parlements’’ de fourriers. Pure bassesse ! Il n’y a qu’à voir comment les autorités étatiques sont aux petits soins des pro-Gbagbo restés au pays pour comprendre que la thèse du professeur de droit se démonte d’elle-même. En octobre dernier, quand il fut saisi d’une rage canine, Michel Gbagbo, en détention préventive à Bouna, a été rapidement pris en charge par des médecins qui l’ont transporté jusqu’à Bondoukou pour le soigner. Il en va de même pour les dignitaires de l’ancien régime, aux arrêts, notamment Henri-Philippe Dacoury-Tabley, Danièle Boni-Claverie.

Le retour de l’épée
Hubert Oulaye et autres Koffi Koffi Lazare ont donc tout faux de faire croire que c’est le régime Ouattara qui a programmé la mort de leurs camarades. En ce qui concerne le vieux débat sur la fermeture des banques et l’embargo sur l’importation de médicaments, le juriste Hubert Oulaye oublie de rappeler que c’est en représailles à la tentative de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo que ces mesures ont été arrêtées par des institutions internationales déterminées à faire, respecter le choix opéré par les ivoiriens dans les urnes. Et cela porté ses fruits. Depuis lors, les banques ont rouvert et l’embargo sur l’importation de médicaments a été levé. S’agissant de la polémique de l’heure liée aux décès et aux cas de maladies des cadres du Front populaire ivoirien (Fpi), il est utile de rappeler aux militants de ce parti que ce sont bien leurs dirigeants qui sont à la base de leurs propres malheurs. En effet, après qu’ils ont perdu le pouvoir dans les urnes puis dans le bras de fer qu’ils ont engagé et perdu avec le nouveau régime, ils nourrissent le noir dessein de rendre le pays ingouvernable. Ce sont les dirigeants du parti de la rose qui maintiennent leurs camarades à l’extérieur. Car, depuis son accession au pouvoir, Alassane Ouattara n’a eu de cesse de tendre la main aux partisans de son rival, Laurent Gbagbo. Et, au-delà des discours, il a tenu à les rencontrer, dans leurs cachettes, lors de ses différents déplacements dans la sous-région. Que faut-il de plus ? « La paix est revenue, les élections sont terminées. Elles se sont bien passées aussi au Libéria. Je crois qu’il n’y a pas de raison que les uns et les autres restent à l’extérieur », a encore récemment indiqué Alassane Ouattara, après un séjour au Libéria. D’ailleurs, pour donner davantage de gages aux Ivoiriens réfugiés dans ce pays, M. Ouattara dépêche, demain, à Monrovia, son chef de la diplomatie pour rencontrer le ministre libérien des Affaires étrangères. Objectif de ce énième déplacement de Daniel Kablan Duncan, convaincre ses compatriotes qui le désirent de rentrer au pays. Une posture qui est aux antipodes de celle affichée, dix ans durant par le chef de file de la ‘’refondation’’. Lui est-il, une seule fois, venu l’idée d’aller rencontrer les Ivoiriens qui ont fui le pays durant son règne pour les amener à rentrer ? Quand lui et ses partisans ne se montraient pas indifférents au cri de cœur de ceux qui demandaient des garanties pour rentrer, ils répondaient goguenards : « laissez-les. Quand ils en auront vraiment marre, ils vont revenir dar, dar ». Le traitement réservé à ceux qui sont restés dans le nord ivoirien durant les huit ans de crises militaro-politiques n’était guère enviable. Dans sa tentative de confiscation du pouvoir, il a imposé un mortel blocus à de hauts cadres de son pays, tuant au passage, tous ceux qui se hasardaient dans les environs du Golf hôtel. Combien de personnes ont-elles périt dans cette affaires ? Difficile d’avancer des statistiques fiables même si l’on évalue le nombre des victimes totales de la crise post-électorale à 3.000 morts. Sur la question du gel des avoirs, Hubert Oulaye a également fait fausse route dans son analyse. Ce n’est point faute de moyens que Paul Antoine Bohoun Bouabré est mort. Il disposait bien de ressources puisque c’est en Israël qui n’est pas la porte d’à côté, qu’il s’est rendu pour se soigner. S’il s’y est rendu, c’est parce qu’il avait les moyens de son traitement. Pour sûr, il ne comptait pas sur l’aumône des Israéliens pour se soigner. Comme lui, les autres barons du Fpi disposent bien de fonds. Les informations selon lesquelles plusieurs d’entre eux mènent une vie de pacha dans leur exil, ne relèvent plus du scoop.


Marc Dossa
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