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Faits Divers Publié le jeudi 19 janvier 2012 | Nord-Sud

Yamoussoukro : Pourquoi les vols de câbles électriques sont récurrents 

© Nord-Sud Par Emma
Investiture du Président de la République: Yamoussoukro continue de faire sa toilette
Jeudi 19 Mai 2011. Yamoussoukro. Les travaux de refection, de nettoyage et de reprofillage des rues se poursuivent en prélude à l`investiture du Président de la République
Il ne se passe pas de semaine sans qu’une rue et même tout un bloc de maisons ne soit privé d’électricité ou de téléphone à Yamoussoukro. Les voleurs de câbles électriques et téléphoniques qui écument la capitale politique, sont les auteurs de ces dommages causés tant aux entreprises qu’aux populations qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Et bien que de temps à autres, les forces de l’ordre interpellent quelques malfrats, le phénomène ne s’arrête pas. Bien au contraire. Ainsi, depuis 2004, le Groupement des sapeurs-pompiers de Yamoussoukro est privé de téléphone fixe. « Lorsqu’on appelle le 180, c’est le groupement de l’Indénié qui répond pour vous donner deux numéros de téléphone portable…payants », explique Yaya K. qui en a fait l’expérience.

 De véritables professionnels

« A mon arrivée en 2009, la Cité des 80 logements qui abrite nos locaux, était entièrement privée de téléphone. C’est en 2010 que le câblage a été repris. Et même là, nous avons quelques fois des interruptions dues aux voleurs de câbles », explique Zouhou G. Patrice, responsable de l’Agence ivoirienne de presse. Ce que confirme son prédécesseur, Désiré Mohy qui, lui, n’a travaillé avec le téléphone fixe que par intermittence. En fait, ce sont toutes les cités périphériques qui vivent ce calvaire. Et la cité du Cafop continue d’être privée de téléphone pour les mêmes raisons. Aussi, Côte d’Ivoire Télécom (Cit) s’est-elle engagée avec une société de gardiennage pour surveiller ses chambres souterraines sur lesquelles débouchent les câbles multi pairs. « Les plus petits sont aériens et relient les quartiers. Quant aux plus gros, ils sont enfouis sous terre le long des grandes artères. Tous en cuivre, ils coûtent excessivement cher», explique un agent de la société qui ne peut en dire plus. En effet, la société ne permet pas aux employés « de se répandre dans les journaux. Nous avons un service pour cela », explique-t-il. Les malfrats, eux, se servent sur les deux genres, avec une préférence pour les câbles de grande capacité qui pèsent plus et donc sont plus chers.
Selon un policier, « ces câbles en cuivre sont revendus à au moins 3.000 francs CFA le Kg, généralement à la ferraille ou directement exportés on ne sait où. Certains disent qu’ils sont achetés encore plus chers par des agents des pays d’Asie du sud-ouest basés à Abidjan et Bouaké. » Les câbles souterrains de Côte d’Ivoire Télécom, soutient l’agent, sont si gros et si lourds qu’il faut une grosse logistique pour les tirer. Ce qui lui fait dire que ces voleurs sont de véritables professionnels qui disposent de moyens techniques importants. « Sinon, comment comprendre que ces voleurs puissent tirer 20 à 50 m de câble à la main ? Il leur faut un véhicule puissant pour le tracter et l’extraire du conduit avant de le transporter », se convainc-t-il.

Malgré le risque d’électrocution, les voleurs s’attaquent aussi aux fils électriques. « Comme la plupart des fils électriques de la ville sont souterrains, ils creusent entre 2 poteaux et les enlèvent. Souvent même, ils ouvrent les boîtiers des poteaux pour en extraire tout le mécanisme en plus des fils », explique un policier. Ce qui a obligé la compagnie d’électricité à utiliser des câbles aériens au détriment de l’esthétique, les poteaux n’étant pas conçus pour cela.
Aussi la police ne prend-elle généralement que le menu fretin. Des gens qui creusent, souvent en plein jour, pour extraire quelques mètres de câble. « Il arrive que ces voleurs soient armés de fusil calibre 12, souvent même à canon scié. Ce qui les rend très dangereux », ajoute l’agent. « Ces deux derniers mois, nous avons déféré 3 voleurs de câbles à la maison d’arrêt de Dimbokro », explique un autre du commissariat du 2è arrondissement de police de Yamoussoukro.

Le préjudice financier est énorme pour les deux sociétés. La compagnie ivoirienne d’électricité a, elle, entrepris une campagne d’information et de sensibilisation à l’attention des leaders communautaires afin que ces derniers prennent le relais dans leurs communautés respectives. Cela a-t-il eu un impact sur les vols ? Il est permis d’en douter. Pour ce lieutenant de police, la légère baisse de cette forme de criminalité est liée aux problèmes de la casse d’Abidjan et aux déguerpissements à Yamoussoukro.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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