La France, qui reçoit le président ivoirien Alassane Ouattara avec faste cette semaine, veut voir se concrétiser les promesses d`une démocratisation de l`Afrique au nom de laquelle elle a engagé les armes à Abidjan au risque de nourrir un vieux procès en ingérence.
"Le principe qui domine aujourd`hui est le soutien à des processus
(démocratiques) pas à des hommes", assure une source diplomatique à Paris.
Dans la foulée du Printemps arabe, c`est au nom de l`espoir démocratique qu`ils incarnaient que le président Sarkozy avait invité en mai 2011 au G8 de Deauville les dirigeants fraîchement élus de Côte d`Ivoire, de Guinée et du Niger.
Longtemps vitrine française de l`Ouest africain, la Côte d`Ivoire,
cinquante ans après la décolonisation, reste un partenaire symbolique dans une relation bilatérale marquée ces dix dernières années par des crises violentes.
La visite d`Etat du nouveau président ivoirien de mercredi à samedi,
assure-t-on à Paris, "montre l`attachement de la France à la démocratie en Afrique". Un continent où "les progrès de la démocratie sont incontestables", a réaffirmé vendredi Nicolas Sarkozy dans ses voeux au corps diplomatique.
En 2007, le candidat Sarkozy avait promis une vraie rupture dans les
relations franco-africaines, qu`il voulait transparentes et rénovées. En 2008, le président avait affirmé que Paris n`avait pas vocation à rester "le gendarme de l`Afrique", annonçant avec fracas depuis l`Afrique du Sud anglophone la révision de tous les accords de défense avec ses anciennes colonies francophones, au risque de froisser les vieux alliés.
Trois ans plus tard, les canons français tonnaient à Abidjan, suscitant la colère de la rue dans plusieurs pays africains, une ONG comme Survie qui milite "pour en finir avec la Françafrique", condamnant ces réseaux d`influences et accords secrets ayant longtemps caractérisé les relations entre Paris et ses ex-colonies.
Paris répète n`être intervenu qu`à la demande de l`ONU. "On n`y va plus seul", rappelle une source diplomatique. Et déplore qu`on nage encore "en plein fantasme sur la puissance de la France en Afrique".
Mais pour Antoine Glaser, spécialiste des relations franco-africaines, "la crise ivoirienne a fait régresser la France dans sa volonté de sortir de son pré-carré".
"Elle est intervenue militairement en Côte d`Ivoire le dos au mur, mais elle est intervenue, créant une situation qui peut être à son avantage pour la défense des intérêts économiques français mais qui entretient l`ambiguité dans sa relation au continent", affirme-t-il.
Quant au renouvellement des alliances, il a fait long feu, en dépit d`un sommet Afrique-France de 2010 avec comme invités stars les deux géants anglophones, Afrique du Sud et Nigeria. Pretoria s`est depuis opposée à Paris dans plusieurs dossiers régionaux -- dont la crise ivoirienne et le dossier malgache -- et le Nigeria est surtout préoccupé par ses problèmes sécuritaires domestiques.
"La France n`a jamais réussi à sortir de son habit de colonisateur. De fait, elle a besoin des voix des alliés africains à l`ONU et elle a du mal à sortir d`une politique d`accompagnement", avance Antoine Glaser.
Au crédit de Nicolas Sarkozy, les observateurs soulignent qu`il a soldé le passif des années 90, avec l`Angolagate et le Rwanda, au gré de dénouements judiciaires propices à la normalisation de relations abîmées par le scandale des ventes d`armes en Angola et les accusations mutuelles entre Paris et Kigali depuis le génocide rwandais.
"On est passé d`une politique de cooptation des dirigeants à un lobbying plus soft, au nom de la démocratie. Mais le fil rouge reste
l`approvisionnement énergétique de la France: le pétrole du Golfe de Guinée, l`uranium du Niger", conclut M. Glaser.
"Le principe qui domine aujourd`hui est le soutien à des processus
(démocratiques) pas à des hommes", assure une source diplomatique à Paris.
Dans la foulée du Printemps arabe, c`est au nom de l`espoir démocratique qu`ils incarnaient que le président Sarkozy avait invité en mai 2011 au G8 de Deauville les dirigeants fraîchement élus de Côte d`Ivoire, de Guinée et du Niger.
Longtemps vitrine française de l`Ouest africain, la Côte d`Ivoire,
cinquante ans après la décolonisation, reste un partenaire symbolique dans une relation bilatérale marquée ces dix dernières années par des crises violentes.
La visite d`Etat du nouveau président ivoirien de mercredi à samedi,
assure-t-on à Paris, "montre l`attachement de la France à la démocratie en Afrique". Un continent où "les progrès de la démocratie sont incontestables", a réaffirmé vendredi Nicolas Sarkozy dans ses voeux au corps diplomatique.
En 2007, le candidat Sarkozy avait promis une vraie rupture dans les
relations franco-africaines, qu`il voulait transparentes et rénovées. En 2008, le président avait affirmé que Paris n`avait pas vocation à rester "le gendarme de l`Afrique", annonçant avec fracas depuis l`Afrique du Sud anglophone la révision de tous les accords de défense avec ses anciennes colonies francophones, au risque de froisser les vieux alliés.
Trois ans plus tard, les canons français tonnaient à Abidjan, suscitant la colère de la rue dans plusieurs pays africains, une ONG comme Survie qui milite "pour en finir avec la Françafrique", condamnant ces réseaux d`influences et accords secrets ayant longtemps caractérisé les relations entre Paris et ses ex-colonies.
Paris répète n`être intervenu qu`à la demande de l`ONU. "On n`y va plus seul", rappelle une source diplomatique. Et déplore qu`on nage encore "en plein fantasme sur la puissance de la France en Afrique".
Mais pour Antoine Glaser, spécialiste des relations franco-africaines, "la crise ivoirienne a fait régresser la France dans sa volonté de sortir de son pré-carré".
"Elle est intervenue militairement en Côte d`Ivoire le dos au mur, mais elle est intervenue, créant une situation qui peut être à son avantage pour la défense des intérêts économiques français mais qui entretient l`ambiguité dans sa relation au continent", affirme-t-il.
Quant au renouvellement des alliances, il a fait long feu, en dépit d`un sommet Afrique-France de 2010 avec comme invités stars les deux géants anglophones, Afrique du Sud et Nigeria. Pretoria s`est depuis opposée à Paris dans plusieurs dossiers régionaux -- dont la crise ivoirienne et le dossier malgache -- et le Nigeria est surtout préoccupé par ses problèmes sécuritaires domestiques.
"La France n`a jamais réussi à sortir de son habit de colonisateur. De fait, elle a besoin des voix des alliés africains à l`ONU et elle a du mal à sortir d`une politique d`accompagnement", avance Antoine Glaser.
Au crédit de Nicolas Sarkozy, les observateurs soulignent qu`il a soldé le passif des années 90, avec l`Angolagate et le Rwanda, au gré de dénouements judiciaires propices à la normalisation de relations abîmées par le scandale des ventes d`armes en Angola et les accusations mutuelles entre Paris et Kigali depuis le génocide rwandais.
"On est passé d`une politique de cooptation des dirigeants à un lobbying plus soft, au nom de la démocratie. Mais le fil rouge reste
l`approvisionnement énergétique de la France: le pétrole du Golfe de Guinée, l`uranium du Niger", conclut M. Glaser.