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Économie Publié le vendredi 27 janvier 2012 | Le Patriote

Charles Koffi Diby (ministre de l’economie et des finances) : “Nous voulons une croissance de 12 à 15 % à l`horizon de 2020”

© Le Patriote
Conférence de presse au Ministere de l`économie et des Finances avec le FMI, la Banque Mondiale et la BAD
Conférence de presse conjointe avec le ministre de l`économie et des finances, Charles Koffi Diby, une délégation du FMI conduite par Mme Doris Ross (chef de mission) et Emmanuel Noubissie Ngankam
Question: Comment se porte l'économie ivoirienne, neuf mois après la fin de la crise?
Nous avons traversé une grave phase de récession, que nous espérons limiter à -5 % pour 2011. Pour 2012, notre prévision de croissance est de 8,9 %. Nous voulons être un pays émergent à l'horizon de 2020 avec une croissance de 12 à 15 %. Cette croissance ne peut être soutenue que par des investissements massifs, publics ou privés. C'est pourquoi nous investirons 629 milliards de francs CFA en 2012 (0,95 milliard d'euros), soit le double des années précédentes. Cela devrait drainer un investissement privé complémentaire de 1.200 milliards.

Question: Les investissements étrangers ont-ils repris le chemin du pays?
Lorsqu'il y a une reprise économique, l'investissement privé ne se déploie pas immédiatement. Les investisseurs attendent de bons signaux avant de s'engager. Or, les décrets ont été pris pour créer les tribunaux de commerce. La lutte contre le racket - qui, il y a quelque temps, était systématique -a démarré. Nous adopterons par ailleurs, au plus tard d'ici à fin mars, trois nouveaux Codes de l'investissement, Code minier et Code des hydrocarbures qui offriront des facilités fiscales.

Question: Les investisseurs sont-ils les mêmes qu'avant la guerre?
Les anciens groupes reviennent, les groupes français sont présents. Tous les gros opérateurs qui étaient présents sont restés -notamment dans les secteurs du café et du cacao. Sur la centaine de PME françaises qui avaient quitté le pays, 80 sont revenues. D'autres investisseurs non européens marquent leur présence. Les Marocains, impliqués dans le secteur bancaire avant la crise, vont investir dans l'assurance, dans l'industrie du ciment et dans la construction de logements sociaux. Les Indiens, qui ont tâté le terrain avant la crise, entendent prospecter sérieusement. Les Turcs regardent de près le marché, mais n'ont pas encore investi. Et les entreprises chinoises commencent à être beaucoup plus présentes.

Question: Les entreprises françaises sont-elles privilégiées?
Non, mais elles ont un savoir-faire que nous apprécions et elles participent à 50 % de nos recettes fiscales. Nous avons donc un œil bienveillant sur ces entreprises.

Question: Pour accéder à de nouveaux crédits, il vous faut un feu vert du FMI et de la Banque mondiale, conditionné notamment à la réforme de la filière du café et du cacao. Pourriez-vous l'obtenir plus tôt que prévu, vu l'avancée des réformes?
Nous espérons en effet obtenir le point d'achèvement de l'initiative des pays pauvres les plus endettées (PPTE) avant juin, voire avant mai, notamment en raison des avancées sur la réforme du café et du cacao. Toutes les conditions sont remplies pour le point d'achèvement. Les réformes ont été faites. Nous avons fait en sorte que les critères quantitatifs soient bons. Et nous avons entamé assez sérieusement l'assainissement des finances publiques.

Question: La France attend ce feu vert pour un contrat de désendettement-développement de 2 milliards d'euros. Dans quels secteurs souhaitez-vous qu'elle investisse?
Nous attendons de la France qu'elle nous aide à reconstruire le pays et qu'elle investisse d'abord dans la lutte contre la pauvreté - plus d'un Ivoirien sur deux vit avec moins de deux dollars par jour. Il faut investir dans les infrastructures sanitaires, la réhabilitation des hôpitaux, les infrastructures scolaires mais aussi pour l'emploi des jeunes - 70 % n'ont pas de travail -et dans l'agriculture, où nous pourrions produire du riz pour devenir autosuffisants plutôt que d'être, comme aujourd'hui, importateurs nets.

Propos recueillis par M-C. C.
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