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Politique Publié le vendredi 27 janvier 2012 | Le Nouveau Réveil

Visite d’Etat du président ivoirien en France : Sarkozy : « La France est fière d’avoir évité le pire en Côte d’Ivoire »

© Le Nouveau Réveil Par DR
Coopération / Visite d`Etat du Président ivoirien en France: Les Présidents Ivoirien et Français signent à l`Elysée un nouvel accord de défense franco-ivoirien
France, Elysée le 26 Janvier 2012
Nicolas Sarkozy :

Un ami, un président démocratiquement élu de la Côte d’Ivoire, un homme qui a fait ses (…), un homme qui a gagné les élections en Côte d’Ivoire, un homme qui représente le choix libre des Ivoiriens. C’est une grande souffrance que de ne pas pouvoir entretenir avec la Côte d’Ivoire pendant toutes ces années, ces liens culturels, économiques que nous avions depuis tant d’années avec la patrie du président Houphouët-Boigny. Pendant dix ans, les Ivoiriens ont été privés d’élection et nous avons été heureux, sous mandat des Nations Unies, d’aider à rétablir la paix civile en Côte d’Ivoire. Nous sommes conscients d’avoir évité une guerre civile. Et depuis son élection, le président Ouattara n’a eu de cesse que de témoigner, par des gestes, sa volonté de réconcilier le peuple ivoirien. Le président Ouattara peut compter sur la solidarité de la France. Nous avons signé un nouvel accord de défense.

Je remercie le ministre de la Défense, Gérard Longuet de la part qu’il a prise, accord qui sera publié, accord qui montre que la France est aux côtés de la Côte d’Ivoire dans le domaine sécuritaire. L’armée française n’a pas vocation à s’ingérer ni de près ni de loin dans les affaires de la Côte d’Ivoire. Cette période… la France n’a pas de candidat en Afrique, la France ne soutient pas de candidat en Afrique. La France est intervenue aux côtés du président Ouattara parce que les Nations Unies avaient reconnu son élection, la validité des élections, la régularité de la campagne. Et maintenant, la France va faire tout son effort pour aider les Ivoiriens à reconstruire leur pays, à assurer la sécurité pour chacun et à donner un avenir à tous les jeunes ivoiriens. C’est donc en ami qu’Alassane Ouattara est reçu ici. Je voudrais dire, à titre personnel, mon admiration pour son parcours, son courage, sa ténacité et la façon dont il continue de tendre la main à chacun en Côte d’Ivoire.

Il n’y a que les gens forts qui réconcilient. Cette jeunesse ivoirienne, après tant de débats qui n’avaient aucun sens sur l’ivoirité, après tant de divisions, a la chance d’avoir un président qui tient ses promesses et qui a une obsession à asseoir durablement la démocratie et le progrès dans son pays. Sur ce chemin, Monsieur le président, la Côte d’Ivoire sera à votre côté.

Alassane Ouattara

Monsieur le président, à mon tour, je voudrais vous saluer et vous remercier. Et vous dire que la démocratie, c’est le choix du peuple. Et le peuple ivoirien a choisi, dans sa grande majorité, de me porter à la tête de la Côte d’Ivoire le 28 novembre 2010. Nous connaissons la suite des événements durs pour la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. La crise postélectorale a été particulièrement pénible pour nos concitoyens. Nombreux ont été assassinés, plus de 3000. Mais nous avons tenu et nous avons été comblés par tous les efforts qui ont été faits par la Communauté internationale et en particulier par la France qui a su mobiliser la communauté internationale pour soutenir le choix du peuple ivoirien. Et bien entendu, la situation a duré six mois. Grâce à votre courage, la majorité des Ivoiriens a connu un dénouement heureux de cette situation. Car le mandat des Nations unies pour protéger les Ivoiriens qui faisaient l’objet de massacres par centaines tous les soirs, a pu dénouer cette situation. Je voudrais donc, au nom du Gouvernement et de tous les Ivoiriens, vous dire un grand merci. Et dire que nous admirons votre courage. Permettez-moi, Monsieur le Président, en tant qu’ami, de dire à quel point nous sommes convergents sur nos convictions. Nous croyons à la démocratie, au choix du peuple. Nous croyons également qu’en période de difficulté, il faut tenir bon, il faut convaincre, il faut aller de l’avant. C’est essentiel pour une grande nation comme la France. La Côte d’Ivoire est maintenant en paix.

Elle poursuit son chemin sur le développement, et une accélération de ce développement.

En 2012, nous aurons un taux de croissance de 8 à 9%. Après une chute de la production en 2011, nous avons de nombreux investisseurs qui viennent. Et bien entendu, j’en appelle aux opérateurs économiques privés français, de revenir en Côte d’Ivoire. Nous connaissons les difficultés qui ont été les leurs en novembre 2004. De nombreux Français ont dû être expatriés. Mais grâce à votre courage, nous avons pu éviter cela en avril 2011. C’est un élément important que je voudrais souligner parce que si les choses avaient été faites dans la précipitation, ce sont des milliers de Français qui seraient revenus par avion, par bateau dans des conditions de détresse totale. Maintenant que nous sommes de retour sur le chemin de la paix, et que la relance économique est totalement engagée, je voudrais saluer tous les efforts de la France. Que ce soit au plan diplomatique, au plan financier, grâce à la France et la fin de la crise, les fonctionnaires ont pu être payés de leurs arriérés de salaire.

La situation a pu être normalisée. Et surtout nous avons pu engager les efforts de reprise de normalisation de la situation en Afrique de l’ouest. Maintenant que la diplomatie ivoirienne a pu reprendre, je peux vous dire que la France a une place particulière dans nos cœurs. Je n’ai jamais rencontré de familles françaises où telle ou telle n’a pas connu la Côte d’Ivoire dans son enfance. Et je rappelle souvent à certains de nos partenaires que notre premier président a été membre du Gouvernement français sous la IVeme République. C’est dire l’étroitesse des liens historiques, d’amitié, de coopération. Je terminerai en saluant tous les Français pour le soutien que nous avons eu. Monsieur le président, je voudrais vous dire et à Mme Carla Bruni Sarkozy, notre amitié, Dominique et moi-même. Et vous dire que je suis certain que cette amitié très forte entre la Côte d’Ivoire et la France, continuera de se renforcer davantage.

Réponses aux questions des journalistes

Vous venez de signer un nouvel accord de défense. Peut-on savoir ce qui a changé fondamentalement ?

Sarkozy : Le dernier accord datait de 1961. Et il était secret. Celui-ci sera discuté au Parlement et présenté et rendu intégralement par le ministre de la Défense. Il n’y a plus d’accord de défense secret. Pour dire, l’esprit, c’est une coopération entre les forces ivoiriennes et les forces armées françaises avec un effort d’équipement, un effort de formation pour vous aider. Il y a une volonté très claire de n’accepter un mélange. Mais le ministre, dans les jours qui viennent, publiera cet accord et le défendra devant le Parlement français.

Alassane Ouattara : M. Le Président, je peux vous assurer qu’avec la mise en place prochaine du Parlement ivoirien, ce traité de partenariat de défense fera l’objet d’approbation par le Parlement ivoirien. Donc c’est un traité totalement transparent. L’accent est mis sur la formation, l’équipement. Et nous considérons que ceci est opportun. Et, la France continue d’avoir besoin de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire également a besoin surtout de la France. Bien entendu, nous souhaitons régler nos problèmes en Côte d’Ivoire entre Ivoiriens.

Vous êtes venu à Paris dans l’espoir que la France vous soutienne dans votre démarche pour obtenir l’allégement de la dette. Qu’en est-il ?

Alassane Ouattara : Nous avons parlé de cette question au président Sarkozy. La Côte d’Ivoire a maintenant mis en œuvre toutes les mesures demandées par toutes les Institutions de Bretton Woods, notamment en matière de réforme de la filière café-cacao, de l’énergie. Il n’y a plus de raison qu’il y ait une période d’observation et d’attente. J’ai demandé au président Sarkozy et au gouvernement français, d’intercéder auprès du Fonds monétaire international (Fmi) pour que cet allégement puisse être obtenu dès le premier trimestre de cette année.

Sarkozy : Nous demandons tout simplement que la Côte d’Ivoire bénéficie de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte). Compte tenu des décisions qui ont été prises par le gouvernement ivoirien, il n’y a aucune raison de mettre en observation la Côte d’Ivoire qui a besoin dès maintenant qu’on annule sa dette et qu’on puisse l’aider à repartir de l’avant. C’est tout l’enjeu. Parce que la réconciliation dépend des initiatives politiques et aussi du progrès économique. Pour que chacun puisse trouver un espoir en Côte d’Ivoire. Il n’y a pas de temps à perdre.

Propos recueillis à Paris par Akwaba Saint Clair,
Envoyé spécial
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