Diner d’Etat offert par SEM Nicolas Sarkozy : L’Allocution de SEM Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire

 Monsieur le Président de la République,
 Mesdames les Premières Dames,
 Monsieur le Premier Ministre,
 Messieurs les Ministres d’Etat,
 Mesdames et Messieurs les Ministres
 Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
 Mesdames et Messieurs les Elus,
 Mesdames et Messieurs,

Chers Nicolas et Carla,

Je voudrais tout d’abord vous dire combien, Dominique et moi-même sommes heureux d’être parmi vous, ce soir. Vous l’avez dit, c’est en amis proches et en représentant d’un pays fortement attaché à la France que nous effectuons cette visite d’Etat.

Cher Nicolas, je vous remercie pour les paroles si aimables que vous venez de prononcer pour la Côte d’Ivoire et à mon endroit. Je voudrais également remercier le gouvernement et le peuple français, pour l’accueil chaleureux qui a été réservé, à mon épouse, à ma délégation et à moi-même.
C’est un grand honneur qui est ainsi fait à mon pays et aux Ivoiriens dont nul n’ignore l’attachement à la France, notre amie. En effet, la Côte d’Ivoire et la France ont en partage plus d’un siècle d’histoire commune. Ces liens historiques sont renforcés par l'usage de la langue française, qui nous permet une grande ouverture sur le monde.
Je voudrais signaler que sur le sol français, vit une importante communauté ivoirienne, pour qui la France est une seconde patrie. De nombreux citoyens français ont également fait le choix de s’installer en Côte d’Ivoire, où ils vivent en parfaite harmonie avec leurs sœurs et frères ivoiriens.

Monsieur le Président, cher Nicolas,

Depuis son accession à l’indépendance, la Côte d’Ivoire entretient avec la France, d’excellents liens d’amitié et de coopération fondés sur le respect mutuel et la volonté commune d’établir un partenariat équitable, au bénéfice des Ivoiriens et des Français.
A la faveur de cette visite d’Etat, c’est donc une relation de confiance et d’estime réciproque que nous célébrons aujourd’hui. C’est en ami sincère que je rends visite à la France.

Monsieur le Président, cher Nicolas,

J’apprécie la force de vos convictions et les grandes ambitions que vous nourrissez pour votre pays, pour l’Europe et pour toutes les Nations éprises de paix, de justice et de liberté.
A cet égard, je voudrais remercier la France pour le rôle déterminant qu’elle a joué, sous mandat des Nations Unies, pour le dénouement de la crise postélectorale dans notre pays. Monsieur le Président, en soutenant l’aspiration du peuple ivoirien à la démocratie et à la liberté, vous avez évité un génocide ; vous avez sauvé de nombreuses vies humanes. Le peuple ivoirien vous en sera reconnaissant à jamais.
Votre visite en Côte d’Ivoire, à l’occasion de mon investiture, aura été un moment exceptionnel pour les Ivoiriens qui vous ont alors spontanément manifesté toute leur gratitude et leur attachement.

Monsieur le Président de la République,
Mon élection à la tête de la Côte d’Ivoire marque une nouvelle ère dans les relations avec la France.
En effet, en seulement huit mois, nous avons posé des actes politiques à la mesure de la qualité des liens qui unissent nos deux pays. J’en veux pour preuve, les rencontres à un niveau très élevé qui se sont multipliées entre responsables français et ivoiriens. A titre d’exemple, la visite à Abidjan du Ministre de la Défense, Monsieur Gérard LONGUET en juin dernier, suivie de celle du Premier Ministre François FILLON les 14 et 15 juillet et enfin celle du Ministre de l’Intérieur, Monsieur Claude GUEANT en octobre 2011. Côté ivoirien, plusieurs Ministres et hauts fonctionnaires se sont également rendus en France, à l’invitation de leurs homologues français.
Tout comme la France, la Côte d’Ivoire estime que le moment est venu de réviser les approches en matière de coopération. Nous sommes favorables à un type de rapport nouveau, basé sur un partenariat rénové et décomplexé, adapté aux évolutions de notre époque.
La signature cet après-midi d’un nouvel Accord de Partenariat et de Défense, va dans ce sens et procède sans nul doute, de cette volonté commune d’œuvrer dans l’intérêt de nos peuples, dans la confiance réciproque.

Monsieur le Président de la République,

Je me félicite tout particulièrement de l’engagement de la France à nous soutenir dans nos efforts de reconstruction.
Je profite de cette occasion pour remercier la France pour le soutien d’un montant de 400 millions d’euros qu’elle a apporté à la Côte d’Ivoire durant la crise postélectorale ainsi que pour son aide financière , y compris sous la forme de Contrats de Désendettement et de Développement.
La tâche de reconstruction dans mon pays est immense. Nous avons lancé pour cela de vastes chantiers en vue de parvenir rapidement à la relance économique. Nous accomplissons chaque jour des efforts pour assurer la sécurité des personnes et des biens, pour restaurer l’autorité de l’Etat, combattre l’impunité et améliorer les conditions de vie de nos concitoyens.
Nous sommes entrain de doter notre pays d’Institutions fortes et crédibles, afin de renforcer la démocratie, la paix, la justice et l’Etat de droit. Les élections législatives qui se sont déroulées le 11 décembre dernier, complètent cette normalisation institutionnelle.
Il nous faut également poursuivre l’œuvre de réconciliation nationale, pour garantir la paix et la stabilité, conditions préalables au développement économique et social.
La Commission Dialogue Vérité et Réconciliation créée à cet effet, est à pied d’œuvre pour aider nos compatriotes à réapprendre à vivre ensemble.
La réconciliation nationale va demander un travail de fond. Elle exige également la justice, c’est-à-dire la fin de l’impunité, pour assurer la cohésion et enrayer les fractures qui ont été les sources des dérives dont notre pays a tant souffert.

Monsieur le Président de la République, cher Nicolas,

Mon pays est aujourd’hui prêt à reprendre sa place en Afrique et dans le concert des Nations.
J’ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020, et un véritable pôle de développement régional et continental. Pour réaliser cette grande ambition, la Côte d’Ivoire sait pouvoir compter sur le concours de pays amis, au premier rang desquels la France.

Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
Je voudrais à présent à lever mon verre à la santé de Son Excellence Monsieur le Président de la République française et de Madame Carla Bruni Sarkozy, à l’amitié, à la coopération ivoiro-française et au renforcement des relations entre nos deux pays.
Vive la France. Vive la Côte d'Ivoire. Vive l'amitié entre nos deux peuples.

Je vous remercie.