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Sport Publié le lundi 30 janvier 2012 | L’intelligent d’Abidjan

CAN 2012 / L’ombre de «Monsieur le maire» plane : Le manager de Drogba pour un hommage digne à l’illustre disparu

Traoré Brahima dit Monsieur le maire, vrai et unique supporter de l’Africa Sports d’Abidjan et des Eléphants, s’est tu à jamais le 8 avril 2011, en pleine crise postélectorale, des suites d’une courte maladie pulmonaire. Une semaine plus tard, l’homme à la béquille légendaire, sera inhumé à Abidjan, dans l’indifférence totale du fait de la crise postélectorale qui avait atteint son paroxysme. Seuls quelques rares proches ont pu le conduire à sa dernière demeure. 9 mois après, plus rien. Excepté Dié Serge qui a mené une action auprès de sa famille en juillet dernier, les dirigeants du football ivoirien l’ont oublié. Et pourtant, Traoré Brahima décédé à 19 jours de son anniversaire (39 ans), était l’essence du supporter. Il finançait lui-même ses déplacements pour aller soutenir les Eléphants. A sa mort, il comptait 5 présences à une CAN et avait assisté à une coupe du monde. Monsieur le maire était l’ami de nombreux footballeurs et de dirigeants sportifs .Les Samuel Eto’o Fils, Rigobert Song, Gervinho, Kader Kéita, Didier Zokora, Copa Barry, Abdoulaye Méité, Aristide Bancé, Pascal Feindouno, Amara Diané, pour ne citer que ceux-là, étaient ses amis. De passage à Abidjan, c’est Monsieur le maire qui orientait la star camerounaise, Eto’o. A la CAN 2008, vu ses prouesses dans les stades d’Afrique, Côte d’Ivoire Tourisme, n’a pas hésité à le coopter pour être la mascotte des produits made in Côte d’Ivoire. «Mon mérite a été reconnu par les non sportifs. Je dis merci à l’empereur KKP, patron de Côte d’Ivoire Tourisme», avait-il dit. Monsieur le maire a bravé son handicap pour être une star. Des joueurs lui offraient des présents pour qu’il fasse leurs éloges. Au stade Robert Champroux et au Félicia, Monsieur le maire ne passait jamais inaperçu. Il avait un petit sobriquet pour tout dirigeant. Et son fameux, «les 10%» quand il cale un rendez-vous avec un professionnel pour un homme de média, faisait marrer plus d’un. Mais Monsieur le maire était attaché aux Eléphants. Ces derniers ont toujours souhaité sa présence à leurs côtés. «Monsieur le maire nous manque», a dit récemment Né Marco. Le griot par excellence des stades a tiré sa révérence. Il a laissé derrière lui, une fille, Zeinab (10 ans). Plus qu’un supporter, Traoré Brahima était un rassembleur. Il connaissait tous les « gourous » et tout le monde le connaissait. D’où son pseudo, Monsieur le maire. Il a fait son entrée dans le show-biz avec feu Douk Saga, Molare, Asalfo et autres. «Monsieur le maire, va dire au vieux qu’on ne parle pas de lui», du titre tapé dos de Magic System, montre combien de fois ce supporter captivait l’attention. Prince de la nuit, il avait installé son bureau à SOCOCE, aux II Plateaux. C’est là qu’il rencontrait tout le monde. Des journalistes comme Fernand Dédeh, Choilio Diomandé, Adou Mel, Rovia Kanga, Coulibaly Vamara et autres respectaient ce supporter. Et ce n’est pas Simplice Zinsou, ex-président de l’Africa Sports d’Abidjan qui a même financé ses funérailles à hauteur de 800.000FCFA, qui dira le contraire. Mais depuis son décès, aucun hommage ne lui a été rendu. Et cet oubli des sportifs ivoiriens, fait très mal au manager de Didier Drogba, le Sénégalais Thierno Seydi, présent à Malabo.

Il a imploré la CAF
et négocie intensivement
Le manager de Didier Drogba qui connaît très bien «Monsieur le maire» souhaite un vibrant hommage à l’animateur par excellence des stades d’Afrique. S’il a regretté le fait que les joueurs ivoiriens n’aient pas manifesté ce désir lors de leur entrée en lice à la 28e édition de la CAN, en abhorrant des tee-shirts en hommage à l’illustre disparu, il a saisi pour sa part le président de la CAF, Issa Hayatou, pour décorer à titre posthume Traoré Brahima. Rencontré samedi à Sofitel Sipopo, Thierno Seydi a longtemps épilogué sur la mort tragique de « Monsieur le maire ». Le manager de Didier Drogba attend donc un signal fort des Ivoiriens pour se joindre à eux pour rendre hommage au supporter des Eléphants. «Avant de quitter le Golf, il a pleuré en nous disant au revoir. Il a lui-même dit qu’il ne comprenait pas les raisons de ses pleurs. Mais j’avoue que cela nous a beaucoup surpris. C’était un frère pour moi. Je suis prêt pour toute action visant à lui rendre hommage», a fait savoir Aristide Bancé, international burkinabè, présent à la CAN 2012 et qui a décidé d’assurer la scolarité de son unique enfant. Les professionnels ivoiriens que «Monsieur le maire» a propulsés au devant de la scène, grâce à ses relations, doivent prendre maintenant les devants pour un hommage mérité à l’illustre disparu. Les initiatives ne doivent pas venir de ses amis étrangers. Kader Kéita, Yao Kouassi Gervais, Amuah Djaki... on devrait se comprendre. L’ombre de « Monsieur le maire » plane sur la CAN 2012.
Annoncia Sehoué, envoyé spécial
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