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Politique Publié le mardi 31 janvier 2012 | L’Inter

Relations CI-FRANCE : Ouattara et Sarkozy referment la parenthèse Gbagbo

© L’Inter Par Seidou Traoré
Alassane Ouattara à l`Elysée: la Côte d`Ivoire et la France signent un nouveau traité de Défense
Jeudi 26 janvier 2012. Paris (France). Palais de l`Elysée. A la faveur de la visite d`Etat qu`il effectue en France, le chef de l`Etat ivoirien, SEM Alassane Ouattara et son homologue français, SEM Nicolas Sarkozy signent un nouveau traité de défense entre leurs deux pays
Du 25 au 27 janvier dernier, Alassane Ouattara a séjourné en France où il a reçu tous les honneurs. Accueilli en grande pompe à son arrivée le 25 janvier, le successeur de Laurent Gbagbo a été pour ainsi dire chouchouté par les autorités françaises. Pour cette première visite officielle, huit mois après son accession au pouvoir, la France a déroulé le tapis rouge au dirigeant ivoirien : 3 hélicoptères Puma de l`armée française pour l`escorter jusqu`aux invalides ; cinq sections de l`armée mobilisées pour lui rendre les honneurs militaires ; cérémonie sur l`Arc-de-Triomphe; hommage au soldat inconnu ; audience à l`Elysée, le tout couronné d`un dîner d`Etat. Un programme fort alléchant digne de l`invité de marque. En déployant ce trésor d`ingéniosité pour donner de la couleur au séjour du président ivoirien, les autorités françaises ont bien voulu marquer ce tournant de l`histoire des relations entre la France et la Côte d`Ivoire. «Paris a mis les petits plats dans les grands pour accueillir celui qui apparaît comme le meilleur ami de la France en Afrique», faisait d`ailleurs remarquer Rfi dès l`arrivée de Ouattara dans la capitale française. Qu`il est loin le temps où Paris entretenait des relations conflictuelles avec Abidjan ! A l`évidence, les autorités françaises ont tenu à montrer qu`avec l`arrivée au pouvoir de Ouattara, une page nouvelle s`ouvre dans les relations entre les deux Etats. On a bien compris, par cette marque d`attention à la limite de l`obséquiosité, que l`Elysée traduisait ainsi sa joie de se remettre en ménage avec «sa» Côte d`Ivoire, celle de l`ère Houphouët Boigny et Henri Konan Bédié. C`est donc pour marquer ces retrouvailles, après une décennie de désamour, que Paris s`est parée de ses plus beaux atours. En effet, durant toute la décennie de règne de l`ancien président Laurent Gbagbo, celui-ci n`a pas mis pied dans la capitale française. Arrivé au pouvoir après des élections qu`il jugeait calamiteuses, Gbagbo a affiché très vite sa velléité de rompre avec les anciennes pratiques qui avaient cours du temps de ses prédécesseurs Houphouët et Bédié. Il disait notamment vouloir diversifier les partenaires de la Côte d`Ivoire et partant refuser de s`enfermer dans la logique de pré-carré, qui faisait de la France l`unique partenaire de son pays. Il prétendait ainsi vouloir prendre ses distances d`avec la Françafrique. Selon lui, c`est cette politique dite de la refondation qui lui vaudra d`être l`objet d`une insurrection armée, deux ans seulement après son accession au pouvoir, précisément le 19 septembre 2002. Pour le régime Gbagbo, le commanditaire de cette agression est tout trouvé : il s`agit de la France, qui sera ainsi vouée aux gémonies tout au long de la décennie de crise qui s`ensuivra. Une rhétorique antifrançaise sera abondamment développée par l`ancien chef de l`Etat et ses partisans, les jeunes patriotes, durant ces années de ni paix ni guerre. Sous les soleils de la refondation, les relations entre la France chiraquienne et la Côte d` Ivoire de Laurent Gbagbo étaient plus qu`exécrables. Des relations que vont davantage brouiller les événements tragiques de novembre 2004, à l`occasion desquels toute la flotte aérienne de guerre de la Côte d`Ivoire a été réduite à néant par l`armée française suite à l`échec de l`opération Dignité, visant à bouter hors les rebelles du Nord. Surfant sur une image de héraut de la lutte contre le néo-colonialisme qui tient plus du mythe que de la réalité, Laurent Gbagbo réussira à braquer une frange de l`opinion nationale et internationale contre la France, perçue désormais comme un vautour en terre ivoirienne. Même si, dans les faits, il n`hésitera pas à faire des deals avec les autorités françaises comme l`a révélé plus tard l`ex-n° 2 de son régime, Mamadou Koulibaly. Mais la rhétorique antifrançaise a fait flores, pourrissant les relations entre Paris et Abidjan. Ce sont ces moments douloureux que la visite de Ouattara en France vise à effacer. Pour le président ivoirien et son homologue français, il s`agissait de refermer la houleuse parenthèse Gbagbo. «La France est notre alliée traditionnelle. Le président est venu rallumer la flamme entre nos pays après tant d`années de doutes et de balbutiements», confiait à juste titre un proche de Ouattara à Jeune Afrique.

Assane NIADA
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