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Société Publié le mercredi 1 février 2012 | Le Temps

Grande insécurité dans le Zanzan : La population crie sa colère à Ouattara

«Aujourd’hui, nous sommes des crocodiles. L’homme du Zanzan dort sans fermer l’œil». Ces propos, sont de sa majesté Nanan Adou Bibi 2, chef de la province Pinango dans le royaume Abron. Il les a tenus lors de la récente cérémonie de présentation de vœux au préfet de la région du Gontougo. Traduisant ainsi, un malaise profond que vivent les populations depuis la crise poste électorale : l’insécurité. En effet, Il ne se passe pas de jour ou de nuit sans qu’un habitant de la région et principalement de la ville aux mille mosquées ne soit visité par des hommes en armes. Sur les pistes des villages, les lieux de travail et dans les habitations, des hommes lourdement armés font la pluie et le beau temps, en imposant leur suprématie sur les populations. Ils arrachent tout sur leur passage. Les acquis de toute une vie qui partent sans qu’on puisse réagir. La police et la gendarmerie impuissantes, car désarmées, observent le drame des populations, ceux-là mêmes qui constituent leur raison d’être. D’où le ras le bol des populations qui, à travers leur majesté, ont fait comprendre au préfet que si rien n’est fait, la population va prendre ses responsabilités. Une responsabilité qui se trouve déjà prise depuis quelques jours, par les jeunes des quartiers de Bondoukou sans attendre leurs ainés, en s’organisant en comité d’auto-défense pour leur sécurité la nuit tombée. «Cela avec pour seule arme, notre volonté et notre courage pour dire non à ce climat de terreur qui s’installe», confie A.O, un membre du comité d’auto-défense du quartier lycée. Et pourtant, il n’y a pas plus de soixante douze heures que le numéro un de l’Exécutif ivoirien sur la chaine France 24, rassurait les investisseurs à venir en Côte d’Ivoire. Car il y a désormais la sécurité dans ce pays. De quoi révolter les acheteurs d’anacarde du zanzan à l’approche de cette campagne 2012 qui débute dans ce mois de février. «Il ne faut pas que le Président nous mette en difficulté avec nos partenaires. Où bien il veut que ses soldats se payent avec l’argent de nos partenaires en nous les arrachant sur la menace de leurs armes, qu’il nous le dise. Lui-même, il sait très bien que parmi les personnes qui l’ont soutenu et qui ne sont pas engagées dans l’armée, se trouvent de grands bandits en liberté en ce moment avec des armes. Ils ont repris leurs activités. Que fait-il pour mettre fin à cette insécurité qui perdure?». Rien. Répond le citoyen lambda. Car à Bondoukou, la maison d’arrêt et de correction vandalisée lors de la crise postélectorale, jusqu`à ce jour, n’est pas réhabilitée pour recevoir ses éventuels pensionnaires. Le faire, ce serait un pas vers le retour de ses bandits déguisés en Frci vers leur maison de prédilection. D’où le cri de cœur du jeune K.D victime de ces quidams, «Président Alassane Ouattara, nous n’en pouvons plus. Viens nous débarrasser de tes soldats. Réhabilite la prison de Bondoukou pour que la justice fasse son travail». Vous avez dit justice. Pourvu que ce ne soit pas celle des vainqueurs d’un jour du 11 avril 2011.
Pascal Assibondry (Correspondant régional)
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