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Art et Culture Publié le mercredi 1 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Les malheureux lauréats

La lauréate d’un concours panafricain de chant n’a pas reçu les lots qui lui avaient été promis. Une certaine Miss élue à un des concours de beauté qui pullulent en Côte d’Ivoire n’a jamais vu la couleur du terrain qu’elle devait avoir. Une autre se plaint de n’avoir rien obtenu de toutes les récompenses qu’on lui a fait miroiter. Organiser un concours et ne pas tenir ses promesses est-il un effet de mode ?
Les compétitions sont tellement rares que les participants se bousculent, sans savoir que c’est le début de leur calvaire. Soit les résultats sont proclamés en retard, s’ils sont proclamés, soit c’est la croix et la bannière pour rentrer en possession de ses lots. On prend un malin plaisir à ne pas donner tous les cadeaux pendant la cérémonie de remise officielle.
« Nous remettons cette trousse et ses stylos de façon symbolique. Le lauréat pourra récupérer le reste des lots plus tard pour des raisons de sécurité ».
Après ? On ne remet rien. Adieu, argent, livres, pagnes, appareils électroménagers, voitures, etc.
Le candidat heureux, devient malheureux au fil de ses appels sans réponses. Il finit par comprendre que tel le laboureur de La Fontaine qui montra à ses enfants que le travail est un trésor, la grosse récompense promise ici est en réalité l’apprentissage de la patience. Au début, ce sont des échanges courtois. On vous rassure, on vous caresse dans le sens du poil ! On vous sert proverbes et adages…
« La patience est un chemin d’or ». « La patience vient à bout de tout ». « Tout vient à point à qui sait attendre ».
Et puis, quand le temps passe, quand les médias ont fini de chanter leurs louanges, quand tout le monde a oublié l’affaire, sauf vous, le ton se durcit. On vous méprise tel un parasite qui semble vouloir venir moissonner là où il n’a pas semé. L’organisateur vous renvoie au sponsor, qui vous renvoie à l’organisateur pour finalement vous marteler : « Une promesse n’est pas une dette ! »
Et pourtant, on les voit ces organisateurs et/ou sponsors, affichant leurs sourires charmeurs sur des pancartes en ville, parraînant des cérémonies, faisant des dons cent fois supérieurs à votre dû, ça et là. Ce n’est pas l’argent qui leur fait défaut, alors pourquoi martyriser les gagnants au risque de se faire mauvaise presse?

On a même vu des enveloppes d’argent remises officiellement….qui ne contenaient pas la somme annoncée.

« Le Directeur de l’entreprise X offre 200 000 F CFA au grand gagnant ».

Une fois à la maison, le lauréat découvre que l’enveloppe ne contient que trois billets de 10 000 F CFA esseulés ! Erreur ? Malhonnêteté ? Dieu merci, tous les concours n’ont pas une issue aussi déplorable. Il y a encore des gens qui ont le sens de l’honneur et de la parole donnée. Mais la récurrence du phénomène inquiète. Faut-il créer un organe pour réguler les concours ?

Qui a déjà entendu parler de quelqu’un que l’on a obligé , couteau sous la gorge à organiser un concours ? Si vous n’avez pas les moyens qu’il faut, n’organisez rien, ou alors promettez des prix à la hauteur de vos ressources.

Le blog de Yehni Djidji
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