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Politique Publié le jeudi 2 février 2012 | Le Nouveau Réveil

Amani Yao Michel, préfet de la région du Tonkpi et préfet de Man : « Le climat n’est pas bon entre les cadres de Man »

Monsieur le préfet, quelle est votre vision de la réconciliation ?

Trop souvent, on ne voit que les effets ou les conséquences des situations qui découlent des crises. On ne s’attarde pas assez sur les causes. Alors que l’on devrait mettre en exergue les causes profondes des crises et rechercher les solutions. Enfin, il faut avoir la volonté d’appliquer les résolutions pour espérer faire une bonne réconciliation. Il faut aussi savoir que la réconciliation n’exclut en aucune manière la justice.

Dans le cas de la Côte d’Ivoire, pensez-vous que le mal a été suffisamment diagnostiqué ?

Le mal dont je parle devrait être diagnostiqué.

La région que vous administrez a, elle aussi, besoin de réconciliation. Y contribuez-vous monsieur le préfet ?

A l’heure actuelle, on sent très bien que le climat n’est pas très bon entre le clan Mabri-Flindé et le clan Blon Blaise- Sidiki-Konaté. Chacun de nous fait le constat que l’ambiance n’est pas du tout bonne entre les cadres de la région.

Avez-vous rencontré les protagonistes que vous avez vous-même identifiés ?

Je suis en train de mener des démarches pour être situé sur ce qui les oppose réellement. Lorsque ces démarches vont aboutir, nous allons tenter de rapprocher les positions.

Pensez-vous que cela est faisable?

Je pense que c’est faisable si les protagonistes sont animés du désir de regarder dans la même direction. Pour moi, regarder dans la même direction, c’est s’entendre sur l’essentiel qu’est l’intérêt des populations. Il faut tout mettre en œuvre au regard des potentialités qui existent dans cette région pour faire front commun pour le bonheur de tous.

La gestion du Qg Guei Robert continue de défrayer la chronique à Man. Que faites-vous pour calmer les esprits ?

J’ai lu dans votre journal que je serais de mèche avec Blon Blaise. Cela n’est pas vrai. Moi, j’ai constaté que les réunions à caractère politique de l’Udpci et l’Udpci-vgr se tiennent au QG Guéi Robert. En 2010, il a failli avoir affrontement entre les deux tendances à propos de deux réunions qui devaient se tenir de façon concomitante. En ma qualité de préfet, j’ai pensé que ces deux rencontres pouvaient se faire l’une après l’autre. J’ai donc fait sécuriser la réunion de Blon Blaise de l’Udpci-Vgr en attendant celle du camp Mabri. Malheureusement, c’était sans compter avec les hommes politiques. La réunion de Blon Blaise a duré toute la journée. Ses adversaires n’ont donc pas pu se réunir. Ils ont vu dans cette façon de faire une collusion entre le préfet que je suis et Blon Blaise. En réalité, il n’y avait pas de collusion. Nous, nous étions de bonne foi.

En votre qualité d’administrateur, dites-nous à qui appartient cet espace tant convoité ?

Selon les informations qui me sont parvenues, le QG est revendiqué à la fois par Jacquet Charles un des enfants de feu Jacquet Florent et le groupe Mabri-Flindé. Jacquet Charles, qui estime que le QG fait partie du patrimoine familial veut en faire un centre culturel pour pérenniser le nom de son père. Il est aidé en cela par Siki Blon Blaise. Blon Blaise lui-même me l’a confirmé en disant que c’est lui qui a suggéré à Jacquet Charles de faire de l’espace un centre culturel. Or il semble que ce bâtiment, au départ, est un patrimoine qui a certes été construit du temps de Jacquet Florent quand il était secrétaire du Pdci mais c’était avec les ristournes issues du placement des cartes du parti. Cette version est soutenue aussi bien par l’UDPCI de Flindé et Mabri que par monsieur Blon Blaise. Mais comme Jacquet Charles estime que la maison fait partie du patrimoine familial, l’affaire suit son cours.

En attendant le dénouement de cette affaire, qui gère le Qg Guéi Robert ?

Le 31 décembre 2011, le ministre Flindé avait souhaité tenir une réunion. Finalement, avec quelques difficultés, la réunion s’est tenue. Pressentant quelques risques de dérapages, nous avons fait sécuriser cette rencontre. Quelques jours après, Blon Blaise avait décidé, lui aussi, de tenir une réunion au même endroit. Une lettre d’information nous a été adressée de même qu’une lettre d’accord signée de Jacquet Charles pour autoriser la réunion en ces lieux. Quelque temps après, Blon Blaise est venu nous informer du report de sa réunion. En raison du parallélisme des formes, nous prendrons des dispositions sécuritaires pour encadrer sa manifestation comme nous l’avons fait avec Flindé. C’est cela la neutralité de l’administration.

Après une dizaine d’années de crise, la Côte d’Ivoire peut-elle se relever ?

Dans l’histoire des peuples et des nations, il y a des situations qui semblent déterminer de façon inéluctable la projection qu’on fait en termes d’amélioration des conditions d’existence tout en tirant les leçons du passé. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire et en particulier la région du Tonkpi, on relève que les différentes crises qui ont secoué le pays une décennie durant ont durement éprouvé les populations. Pertes en vies humaines, déplacement massif des populations, destructions de biens privés et biens publics. Aujourd’hui, l’espoir renaît avec le Président de la République, Alassane Ouattara, qui ambitionne de reconstruire la Côte d’Ivoire sans exclusive. Cette ambition ne peut se réaliser que si nous intégrons dans nos comportements les notions de paix, de tolérance, de pardon dans la justice et l’équité.
Entretien réalisé par JEAN MARC SAHI
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