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Politique Publié le jeudi 9 février 2012 | L’Inter

Cour pénale internationale : Les grandes manœuvres avant le procès de Gbagbo

© L’Inter
Justice: Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale
Photo: M. Laurent Koudou Gbagbo lors de l’audience de comparution initiale devant la CPI le 5 décembre 2011
Lundi 18 juin 2012, soit dans un peu moins de cinq (5) mois. L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, incarcéré à la prison de Scheveningen à La Haye au Pays Bas, comparaîtra devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) pour l'audience de confirmation des charges retenues contre lui. Mais avant cette échéance capitale pour le sort de l'ex-N°1 ivoirien, ses partisans et autres sympathisants sont à la manœuvre pour le sortir des griffes de la justice internationale. Les initiatives ne manquent pas pour atteindre cet objectif. Actions d'éclat fortement médiatisées, lobbyings et autres pressions diplomatiques loin des cameras et micro de la presse, manœuvres judiciaires ou politiciennes, tout y passe pour casser les charges contre Laurent Gbagbo. Dans cette logique, et comme première action, les partisans du père de la Refondation ivoirienne, vont battre le rappel des intellectuels ivoiriens, africains et français pro-Gbagbo pour deux grandes conférences sur la crise ivoirienne, au Cameroun, précisément à Douala le 22 février et à Yaoundé le 28 février 2012. L'objectif est, selon eux, de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé en Côte d'Ivoire après le second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Une façon pour ces intellectuels d'attirer l'attention des juges de la CPI sur la réalité des événements tels qu'ils se sont produits en Côte d'Ivoire, avant le procès du 18 juin. Outre cette action des intellectuels, la pression de la rue va également s'exercer. Il est prévu à cet effet des manifestations des femmes pro-Gbagbo à La Haye, le samedi 18 février 2012. Ces femmes veulent, par cette mobilisation, rappeler un pan de l'histoire de la Côte d'Ivoire, à savoir les événements du 18 février 1992, où une marche du Front populaire ivoirien (Fpi), avec à sa tête Laurent Gbagbo, alors chef de l'opposition, avait été réprimée dans le sang. Laurent Gbagbo, son épouse Simone Ehivet, son fils Michel Gbagbo et d'autres camarades de lutte avaient été arrêtés, sur instruction du gouvernement ivoirien dirigé à cette époque par le Premier ministre Alassane Ouattara, aujourd'hui président de la République. Vingt (20) ans après, ce chapitre de l'histoire de la Côte d'Ivoire ressemble étrangement à la situation actuelle, où Laurent Gbagbo, son épouse, son fils Michel et d'autres membres de son parti se trouvent incarcérés sous le regime Ouattara. Les femmes pro-Gbagbo espèrent capitaliser ce rappel, pour desserrer l'étau de la CPI autour de l'ex-président ivoirien. Du côté de sa région natale, Ouragahio, des actions sont en cours. Sous l'impulsion du maire de cette localité, Oula Roger, les parents de Laurent Gbagbo se préparent à lever des fonds pour soutenir la défense de leur fils pendant le procès du 18 juin qui durera 10 jours. Le Front populaire ivoirien (Fpi), l'ancien parti au pouvoir, n'est pas en reste. Son président par intérim, Sylvain Miaka Ouretto, vient de rendre visite au fondateur de ce parti à La Haye. Devant la presse, il faut s'en douter, Miaka raconte ce qui est juste bon à mettre dans les journaux. Car il reste évident que le président du Fpi est revenu de cette visite avec '' le chef '' chargé d'instructions fermes,de consignes et d'orientations stratégiques pour les combats futurs. Autant le dire tout net, Miaka Ouretto, après avoir rencontrer, Laurent Gbagbo, a désormais une vision claire de l'attitude à adopter face au régime Ouattara, qu'il va partager avec ses camarades de parti pour les grandes batailles. Sur le plan juridique, la défense de l'ex-président ivoirien va enregistrer le retour de deux dinosaures des temples de Thémis, à savoir Me Jacques Verges et Roland Dumas. Deux avocats chevronnés qui vont s’inscrire au barreau de la CPI pour apporter leur expérience et bétonner ainsi le dossier Gbagbo face aux juges de la Cour. Le côté diplomatique n'est pas négligé. En la matière, les cadres pro-Gbagbo en exil au Ghana ou dans d'autres pays, ne dorment pas. Ils s'organisent et mènent des actions auprès des chefs d'Etat et des chancelleries diplomatiques pour plaider la cause de Laurent Gbagbo. L'audience qui s'ouvre le 18 juin prochain situera tout le monde sur l'efficacité des différentes actions entreprises ouvertement ou dans l'ombre par les partisans de l'ex-président ivoirien.
Hamadou ZIAO
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