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Politique Publié le jeudi 9 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

DREN de Boundiali / Aire éducative de la région natale du ministre Kandia Camara : Les élèves sans enseignants, sans classes et sans tables-bancs

© L’intelligent d’Abidjan Par EMMA
Audiences du chef de l’Etat: le Président Alassane Ouattara à reçu la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton
Mardi 17 janvier 2012. Abidjan Palais Présidentielle le Président Alassane Ouattara reçois la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Photo : kandia camara
L’école va mal dans la Direction régionale de l’Education nationale de Boundiali. Au cœur du malaise dans cette aire éducative située dans la région natale du ministre de tutelle Kandia Camara et qui couvre les départements de Boundiali, Kouto et Tengrela, le déficit d’enseignants et d’équipements scolaires. Notamment les salles de classes et tables-bancs.

«Dire que la situation de l’école dans la DREN de Boundiali est inquiétante, c’est un euphémisme. La situation est plutôt alarmante et dramatique». Ces propos sont d’un responsable de Coges qui sollicitait une lucarne du « quotidien dont vous avez rêvé » sur l’école dans la région de la Bagoé pour interpeller les décideurs. Sur le terrain, à la faveur de la récente visite en ces lieux du ministre de l’Education nationale, Mme Kandia Camara Kamissoko, elle-même fille de cette région qui couvre les départements de Boundiali, Kouto et Tengrela, les complaintes de ce parent d’élèves se sont avérées justes et fondées. Tant l’école est malade de ses infrastructures vétustes et insuffisantes et de ses acteurs en nombre insignifiant. Le premier point d’ancrage des difficultés est le déficit d’enseignants. Du lycée moderne de Boundiali à celui de Tengrela, en passant par les collèges de Kolia, de Gbon, de Kasséré et le lycée de Kouto, la situation n’est guère reluisante. Idem au primaire. Toutes les écoles maternelles et primaires des trois départements partagent la même amertume. Le besoin d’enseignants est si criant au point que l’école fonctionne avec un personnel enseignant de moitié. Au secondaire, l’école dans toute la Direction régionale de l’Education nationale de Boundiali (DREN), fonctionne actuellement avec 118 professeurs sur les 235 attendus pour la formation de 9.721 collégiens et lycéens. Soit un déficit de 170 formateurs. Au primaire, 605 maîtres sont présents sur 810 attendus pour encadrer 27.555 tout-petits dont 15.135 garçons et 12.420 filles. Soit un déficit de 205 instituteurs.

Tengrela, la catastrophe
Dans cette grisaille, seule Tengrela a moins d’un tiers du personnel en poste. Dans ce département, la situation est particulièrement préoccupante. Pis, elle frôle la catastrophe. Ce gros département bénéficie d’un seul lycée et de quarante-trois (43) écoles primaires et 218 classes. Cet unique lycée n’a en sein que 21 enseignants et 41 bénévoles. Et attend 50 enseignants pour combler son déficit. Conséquence : le faible taux de réussite au Baccalauréat. En 2011, tout le département n’a enregistré que 13 admis au Bac. «Ici, l’école est malade. Elle a été durement frappée par dix ans de crise. L’unique lycée a été vidé de tous ses équipements pendant la crise. Tengrela, en raison de ces problèmes, n’a pas de centre de composition au Bac. Les élèves de cette grande ville sont dès lors contraints d’aller à Kouto pour composer au Baccalauréat. Tout est à faire et à refaire. Il y a beaucoup de problèmes mais nous sommes à l’œuvre, déterminés et dévoués à les surmonter pour améliorer les résultats», indique le proviseur Diomandé Sopoudé Zibo. Au primaire, la situation n’est guère reluisante. Pour une circonscription scolaire de 7883 élèves, l’inspection de l’enseignement préscolaire et primaire de Tengrela n’a au total que 50 enseignants pour 43 écoles. Mais, toutes ces écoles ne sont pas ouvertes en raison du déficit d’enseignants et des d’équipements scolaires notamment les tables-bancs et les kits pédagogiques. L’inspection reste à ce jour dans le besoin de 750 tables-bancs. Ce qui permettrait d’ouvrir des salles de classes sur celles qui sont actuellement fermées du fait de ce handicap.

Boundiali, Kolia, Gbon et Kouto : des efforts à améliorer
Selon un parent d’élèves, la situation est dramatique à Tengréla en raison du désintérêt des acteurs locaux pour l’école et la formation des enfants. «Ici, l’école ne préoccupe pas les hommes politiques. Il n’y a pas d’actions significatives posées par un acteur politique local susceptibles de combler les déficits au niveau des infrastructures scolaires. Nos enfants vont à Kouto pour composer au Bac. C’est une honte et une humiliation pour la grande ville qu’est Tengrela. Mais, cela ne gène et ne choque nullement pas nos politiciens», s’est indigné Traoré Zoumana. Les faits sur le terrain confortent ce parent d’élèves de Tengrela dans sa conviction. La situation est nettement meilleure à Boundiali ou à Kouto en passant par Kolia, Kassréré et Gbon non pas du fait des efforts du gouvernement ou du ministère de l’Education nationale. Mais en partie, parce que des cadres et hommes politiques de ces zones ont décidé de s’impliquer dans la gestion de l’école. Et ont posé des actions à poursuivre en faveur de l’amélioration des infrastructures éducatives. A Gbon, Kouto et Kolia, les maires et le ministre Saliou Touré ont construit des salles de classes et doté des écoles de cantines et de tables-bancs pour accroître les capacités opérationnelles de l’école dans leurs localités. Ainsi, les besoins ne sont-ils pas aussi importants qu’ils le sont à Tengrela. Dans l’IEP de Kolia qui couvre Gbon, Kolia et Kouto, les besoins en termes de réhabilitation se chiffrent à 21 écoles, de construction de nouvelles classes à six (6) et de 1170 tables-bancs. Au titre de ce qui relève exclusivement de l’Etat, cette IEP pilotée par M. Bamba a un besoin de 302 guides pédagogiques, de 15800 documents-élèves dont 6000 en Français, 4100 en ECM, 3000 en Histoire-géographie et 2700 en Sciences et technologies. Mais aussi et surtout 20 enseignants et un véhicule de liaison pour le chef de la circonscription éducative, incapable de faire des inspections inopinées depuis que sa voiture a été emportée pendant la crise postélectorale. «Après dix ans de crise, l’école a repris. Certes, il y a des problèmes, notamment d’enseignants, de salles de classes, de tables-bancs mais nous sommes au travail. Nous avons le devoir et la volonté de mériter les efforts du gouvernement en encadrant et en formant avec dévouement les citoyens nouveaux de la Côte d’Ivoire émergente. Et nous nous y attelons», a confié le DREN Koné Zoumana. Qui promet mener des actions de lobbying et de plaidoyer qui s’imposent pour régler au fur et à mesure les problèmes qui entravent le bon fonctionnement de l’école dans l’aire éducative de la région natale du ministre de tutelle, Kandia Camara.
M Tié Traoré, envoyé spécial
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