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Art et Culture Publié le jeudi 16 février 2012 | Le Patriote

Le manque d’enseignants un mal pernicieux dans les zones ex-CNOA

© Le Patriote
Timide rentrée des classes à Abidjan après la crise et les combats
Les écoles d`Abidjan, fermées depuis plusieurs semaines à cause de la crise post-électorale et des combats qui ont conduit à la chute de l`ex-président Laurent Gbagbo, ont commencé à rouvrir mardi, mais de nombreux élèves et enseignants manquent encore à l`appel
A ce malaise dont souffre l’école, s’ajoute le manque de logements pour le petit nombre d’enseignants présents dans tout le département. Au lycée moderne de Séguéla, sur un effectif global de 2500 élèves, depuis l’ouverture de l’école au mois d’octobre dernier, seulement 1300 sur les 2500 élèves peuvent suivre les cours correctement. « Au regard de l’état de dégradation des salles de classe, nous avons dû faire un arbitrage en privilégiant les élèves en classe d’examen. Sur 41 salles de classe que compte le lycée moderne de Séguéla, seulement 15 sont opérationnelles. Tout le reste est littéralement en ruine avec des toits décoiffés ou qui s’affaissent, des plafonds complètement endommagés, des tables-bancs, il n’en existe presque plus. Les élèves sont obligés de se serrer à trois, à quatre ou à cinq pour un table-banc fait pour deux. Nos besoins sont énormes ici au lycée moderne de Séguéla », soutient très inquiet, le proviseur du lycée, Ouattara Bakary. Puis de poursuivre: «Près 1200 élèves n’ont pas encore véritablement commencé les cours. En plus d’infrastructures d’accueil, nous avons un besoin d’enseignants, il nous faut encore 20 enseignants. Les disciplines où le besoin se fait le plus ressenti sont : le français et les mathématiques. Les classes de 6ème n’ont jusque-là que leur professeur de gym ». Si au Lycée moderne de Séguéla, la situation n’est pas reluisante, il en est de » même pour le collège moderne de Kani. L’état de délabrement des salles de classe et le manque d’enseignants est pour le moins perceptible comme le précise le préfet du département, M. Kouamé Koffi. « Il y a un déficit énorme d’infrastructures, l’existant est littéralement en ruine au sortir de ces dix années de crise. Les élèves sont obligés de prendre cours dans des conditions extrêmement pénibles » soutient le premier responsable de l’administration de Kani. Au primaire, le mal est plus profond. Des écoliers sont obligés de suivre les cours assis à même le sol ou sur des tabourets « il n’y a plus de tables-bancs. Pour un effectif total de 250 écoliers que compte l’école primaire publique (EPP) de Kato, nous disposons seulement de 50 tables-bancs utilisables. Les écoliers sont obligés de rester debout ou alors de s’asseoir à même le sol. Ils n’ont pas le choix » indique avec désolation, le directeur de l’EPP Kato, Konaté Drissa. A cela, s’ajoute poursuit-il, « le manque de matériels didactiques. Nous sommes presqu’à la fin du premier trimestre de l’année scolaire, nous n’avons pas encore reçu de kits scolaires pour nos écoliers. Les parents sont donc obligés de payer les fournitures de leurs enfants».
Les écoliers qui prennent cours sur des tabourets

Si à l’EPP de Kato la situation parait catastrophique, dans la petite commune de Djibrosso, c’est le comble. Le premier magistrat de la localité située à plus de 145 km de Séguéla, en est conscient. « La commune de Djibrosso compte aujourd’hui plus de 10 mille âmes. Et le nombre de jeunes en âge d’aller à l’école atteint un peu plus de 2000. Alors que nous ne disposons que d’une seule école primaire et pas de collège. Les enfants sont obligés de s’entasser à 150, voire 160 dans la même classe CP /CM et parfois, à même le sol ou debout durant tout le temps que dure le cours. C’est vraiment dramatique » avoue le cœur meurtri, le maire Koné Kassim. Puis de continuer : «dans certains gros villages de la commune comme à Brobadougou, ce sont des appâtâmes de fortune qui servent de salles de classe. Les enfants, il faut le reconnaître, vont à l’école dans des conditions vraiment difficiles ». Ainsi va l’école dans le Worodougou qui a besoin d’un second souffle, face au manque presque chronique d’enseignants qualifiés et à l’obsolescence des bâtiments et du matériel didactique.
Moussa Keita, envoyé spécial
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