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Art et Culture Publié le lundi 20 février 2012 | Fraternité Matin

A’Salfo, artiste-musicien: "Ce qui nous lie à Mme Dominique Ouattara"

© Fraternité Matin Par Zamblé
Humanitaire: Magic System présente le Single de la Fondation "Children Of Africa"
Mardi 20 décembre 2011. Abidjan. Cabinet de la Première dame, à Cocody. Le Groupe "Magic System" présente à la presse le Single de la Fondation "Children Of Africa", chanson figurant sur son dernier album et dont les royalties seront reversées à la Fondation. Photo: Magic System pose avec Mme Dominique Ouattara
Avec vos compères du groupe Magic System, vous venez de sortir un single pour accompagner la fondation Children of Africa. Par ricochet, en marge du Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua), vous posez, chaque année, depuis cinq ans, des actions sociales d'envergure. Quelle image voulez-vous véhiculer?

Je veux revendiquer mon appartenance au ghetto, revendiquer ma qualité d'enfant du ghetto. Car je crois que le groupe Magic System suscite de l'espoir chez tous les enfants de ce milieu et ce serait injuste de notre part de leur tourner le dos! Ce qui fait que nous nous investissons beaucoup dans le social et, en même temps, nous essayons de jouer notre partition dans le développement de la Côte d'Ivoire.

En parlant de développement, il va sans dire qu'il ne peut se faire sans un climat apaisé. Aussi vous voit-on jouer les ambassadeurs de bons offices pour faire revenir au pays les artistes encore en exil. Pouvez-vous nous faire un point de cette opération et, nous dire si vous vous sentez investi d'une mission politique?

C'est une mission citoyenne. Loin de moi toute idée politique. On a voulu, à travers notre image, apporter un coup de main aux nouvelles autorités politiques dans les efforts qu'elles entreprennent pour ramener une paix définitive et une réconciliation vraie entre tous les Ivoiriens. Cette mission de faire rentrer nos amis est même un devoir. On est leader d'un mouvement et on se doit de mener des actions nobles et c'est une action de cohésion, de réconciliation que nous devons mener, en tant qu'artistes, messagers, acteurs de rassemblements de masse. Nous devons, en cela, servir d'exemples en montrant l'unité et la cohésion en notre sein. Et les artistes nous le rendent bien, en nous appelant pour contribuer à leur retour en Côte d'Ivoire.

Dans la même veine, Alpha Blondy et Tiken Jah avaient été cooptés par les autorités aux fins de conduire une caravane, en parallèle à un single en faveur de la paix, auquel votre contribution a été sollicitée. Où en est-on avec ces deux projets?

En ce qui concerne le single, nous avons, en effet, été approchés par Alpha Blondy et avons fait ce que nous devions faire. On a posé les voix qu'il fallait poser. C'est vrai, il y a l'euphorie des premières heures qui nous fait mettre des projets en avant. Et, on se trouve confrontés, après, aux réalités du terrain. A mon avis, le projet de la caravane a été précipité, ce n'était pas le moment. Je pense qu'il fallait laisser les choses évoluer avant de se précipiter, et c'est ce que nous sommes en train de constater. Il ne fallait pas faire cette caravane sans que tous ceux qui sont à l'extérieur soient rentrés. Cela n'aurait pas eu de sens. Il nous fallait montrer notre volonté de solidarité et d'union. Et je crois que mieux vaut tard que jamais. Le temps va nous permettre à tous de prendre de bonnes décisions.

Qui sont les artistes que vous avez contactés ou qui vous ont contacté? Qui sont ceux qui sont rentrés ?

Ceux qui sont venus sont là, en toute sécurité, et tout aussi investis de cette mission de réconciliation et de reconstruction du pays. Afin de rassurer ceux qui sont dehors. Tout le monde se prépare à rentrer. Il y a une autre vague qui rentre à l'occasion du Femua, en avril. Gadji Céli, un rassembleur, de par son passé de capitaine des Eléphants et de président de l'Union nationale des artistes de Côte d'Ivoire (Unartci), a toute cette capacité de jouer pleinement ce rôle en rentrant. Il le fera donc très bientôt, et nous donnera un coup de main. Et, avec ce que m'ont confié certains artistes, ce n'est pas du tout aisé de vivre en exil.

Justement, le 24 février, au cours du gala de bienfaisance de Children of Africa, profiterez-vous pour lancer des messages spécifiques, dans le même élan, à cette tribune de prestige ?

Oui, l'association de notre image à Children of Africa est le fruit de la convergence de nos idéaux. Tout le monde sait ce qu'a fait cette fondation depuis plus d'une décennie pour la Côte d'Ivoire. Il est donc important que nous qui avons cette chance d'être vus à l'étranger d'associer notre image, ne serai-ce que de façon symbolique, à cette fondation pour lui apporter notre contribution. Nous avons mis le single sur le marché et, aujourd'hui, il est joué en boucle sur les chaînes nationales et internationales. C'est cette lumière que nous voulions donner à la fondation, avec sa marraine, Mme Dominique Ouattara, qu'on ne voulait pas laisser seule dans son combat qu'elle mène pour un mieux-être des enfants défavorisés, vulnérables, et de leurs mères. Le single est un coup de pouce à la Première dame, une dame au grand cœur. Nous reviendrons spécialement de Paris pour ce gala et donnerons le meilleur de nous-mêmes pour montrer à tous ceux qui viendront que Magic System et Children of Africa, c'est une union naturelle, sacrée pour recueillir des fonds afin de donner vie à cet hôpital mère-enfant, le premier qui sera construit en Afrique. Il faut noter que Magic System doit son engagement dans le social à Mme Ouattara et à fondation. Cela remonte à notre rencontre avec Mme Ouattara, lors d'une tournée aux Etats-Unis, à qui nous nous sommes confiés et qui nous a donné des conseils utiles. Grâce à ceux-ci et à son soutien, nous avons pris le bon chemin. C'est la suite logique de notre collaboration que de faire ce single et participer au gala du 24 février. Sans compter que c'est de cette rencontre qui avait, en son temps, a fait couler beaucoup d'encre et de salive, de par sa récupération politique, qu'est né le Femua. Aujourd'hui, tout le monde comprend et voit la portée de cette collaboration.

Quelles sont les dates et les grandes articulations du Femua, acte 5?

Le Femua se tiendra du 6 au 9 avril 2012, toujours à Anoumabo, avec plus de 14 têtes d'affiche et plus d'une soixantaine d'artistes. Mais avec une soirée privée à l'entame, organisée pour les abonnés de notre partenaire Mtn. On peut citer, entre autres têtes d'affiche, Lokua Kanza, Coumba Gawlo, Sexion d'assaut, Ismaleyla, Daara J, Werrason… Ce sera quelque chose de grand. Au plan social, il y aura la réhabilitation d'un orphelinat à Bouaké. Il y aura aussi des ateliers et séminaires organisés avec le concours de certains ministères pour permettre, une vraie insertion sociale et socioprofessionnelle des jeunes désoeuvrés.

Que répondrez-vous à ceux qui arguent que vous avez dénaturé le zouglou en le rendant trop commercial ?

Je dirai que quand on n'est pas à l'intérieur du système, on ne sait pas ce qui s'y passe. Un artiste se doit de parfaire son art, d'apporter un plus à ce qu'il a fait ou trouvé. Je pense qu'on a trouvé un chemin pour faire connaître le zouglou. Vous conviendrez avec moi qu'hormis Magic System, si le zouglou était un rythme qui s'imposait dans son aspect roots, on allait avoir d'autres artistes ou groupes sur la scène internationale. Or, on constate que depuis plus de dix ans, il n'en est rien. Mieux, si les autres avaient compris cela, on n'en serait pas là. Il faut aller à la rencontre d'autres styles musicaux, d'autres sonorités, d'autres artistes, pour en faire un brassage, avec nos valeurs endogènes. Car il faut savoir que la mondialisation n'est pas seulement économique et technologique, mais aussi et surtout, culturelle, en général, et musicale, en particulier. La musique n'a pas de frontière. La Coupe du monde en Afrique du Sud, c'est une Sud-Américaine, Shakira, qui a chanté l'hymne de la compétition, sur un air africain! Du reste, on n'a pas abandonné le zouglou originel, car dans tous nos albums, un clin d'œil lui est fait.

Quel commentaire faites-vous de votre désignation comme membre du Comité de gestion provisoire et de réforme du Bureau ivoirien du droit d'auteur (Burida) par le ministre de la Culture et de la Francophonie ?

Je remercie le ministre pour avoir placé sa confiance en ma modeste personne et pour tous les efforts qu'il entreprend afin de mener des réformes au Burida. Mais je crois qu'il ne faut pas aller vite en besogne, car ce n'est pas une petite tâche que d'être administrateur du Burida. Je l'ai dit au ministre. Il fallait que tout le monde s'implique. Je parle au nom des grands frères comme Alpha, Tiken, Meiway… qui y sont. On n'a pas le droit d'échouer et de faire échouer le ministre avec nous! Chacun va apporter son expérience, sa vision, pour que les choses aillent de l'avant. Ce n'est pas le poste qui m'intéresse, mais comment trouver des solutions en vue d'atténuer cette gangrène qui mine le Burida depuis plus d'une décennie. Mon temps ne me permettra pas d'être disponible en permanence, mais avec la hargne et la volonté de bien faire, j'apporterai ma pierre à l'édifice.
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